Simon et Guy

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La baladodiffusion francophone qui vous guide dans l’univers de la technologie. Créez votre premier produit intégrant de l’intelligence artificielle, grâce aux interfaces vocales, avec l’aide de Simon et Guy.


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Saison 1 : les interfaces vocales

Épisode à venir

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Saison 1 : les interfaces vocales

Lexique

Les marchés les plus denses étant en Amérique du Nord, nous sommes pour l’instant obligés d’utiliser de nombreux anglicismes pour décrire les termes des différents composants des interfaces vocales.

Ci-après quelques termes clés

Intention
En anglais, intent.
Ce que l’utilisateur souhaite de la part du système. Une intention en général est le plus abstraite possible, car elle regroupe ce que souhaite l’utilisateur et un utilisateur peut utiliser différentes phrases pour exprimer la même intention.
Par exemple lorsque vous dites Alexa quelle heure est il, l’intelligence le classe comme l’intention savoir l’heure. De nombreuses phrases peuvent conduire a la même intention, la phrase Alexa, il est quelle heure déclenche la même intention.

Attrape Tout
En anglais, catch all.
Désigne une intention ou une entité capable d'être déclenchée, peu importe la phrase que prononce l’utilisateur. Tout l’effort de construire une application est de déterminer quelles sont les intentions de l’utilisateur, mais pour couvrir les intentions que vous n’avez pas anticiper, vous pouvez les mettre dans l’attrape tout.

Fente
En anglais, slot.
Les fentes vont représenter les endroits variables d’une phrase qui doivent être complétés par l’utilisateur.
Par exemple un utilisateur peut dire Alexa, demande a Starbucks un café avec du lait de noix de coco, mais un utilisateur pourrait aussi dire Alexa demande a Starbucks un café avec du sucre. La fente permet de matérialiser cela en décrivant Alexa, demande à Starbucks un café avec {complément}. complément est ainsi une fente.

Skill
Nous conservons l’anglicisme pour l’instant. Le Skill décrit une application qui pourra être utilisée sur une plateforme équipée d’une interface vocale. Les skills ont des noms et peuvent être invoquées (voir notre description des noms d’invocation[lien vers la page des règles d’invocation]).

Interfaces vocales
En anglais, Voice User Interface.
Nous utilisons ce terme pour qualifier les systèmes informatiques avec lesquels l’utilisateur peut interagir en utilisant sa voix.

Sans code et Peu d’code
En anglais, no code et low code.
Cela qualifie les outils logiciels qui permettent de construire des produits, mais pour lesquels les intégrateurs n’ont pas besoin de programmer pour s’en servir.

Expérience utilisateur
En anglais, user experience.
Cela va qualifier ce que l’utilisateur ressent en interagissant avec un produit.

Actuéclairs
En anglais, flash briefings.
Ces actu-eclairs désignent des brèves d’information (généralement 30 secondes) mises à disposition par une plateforme équipée d’une interface vocale.

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Règles du nom d'invocation

Toutes ces règles sont détaillées et disponibles sur cette page d’Amazon. Mais nous avons voulu partager avec vous une version traduite et adaptée à notre expérience.

Choisir le nom d'invocation
Pour commencer l'invocation va ėtre utilisée dans un contexte un peu particulier, définie par chaque plateforme.

Par exemple sur Alexa ce sera soit Alexa, demande à <le nom d'invocation que vous choisissez> quelque chose. ou Alexa, ouvre <le nom d'invocation> voire Alexa, <nom d'invocation>.

Sachant que comme nous en parlons dans notre épisode 9, ce n'est pas facile pour les auditeurs de se rappeler des noms (contrairement aux applications mobiles pour lesquelles il y a un indicateur visuel, l'icône) donc avoir pour objectif de trouver une phrase qui est coutumière des utilisateurs.

Un exemple de nom: mon journal.
Cela s'adapte bien à Alexa, mon journal et Alexa, ouvre mon journal ou Alexa, demande a mon journal les actualités de la veille.
Parfais pour une application qui tente de réinventer le concept de lire son journal le matin.

Peut-on choisir n'importe quel nom d'invocation?

Pas tout à fait, il y a quelques règles:

La propriété intellectuelle
Si vous tentez de vous appeler Louis Vuitton, votre application ne sera pas acceptée sur la plateforme sauf si vous êtes détenteur des droits.

Nom d'invocation en un mot
Vous ne pourrez avoir utilisé une invocation en un mot (par exemple horoscope) que si vous ėtes le détenteur de la propriété intellectuelle, sinon l'application ne sera pas acceptée.

Les lieux et les gens
Vous pouvez utiliser les lieux (Paris, Milan) ou les gens (Albert Einstein) ne seront acceptés que s'ils contiennent d'autres mots (Paris de Guy).

Les noms d'invocation en deux mots
Vous ne pouvez pas contourner la restriction sur le nom d'invocation en un mot juste en ajoutant les articles définis (le, la, les), indéfinis (un, une, des) ou des propositions (pour, de, sur). De paris, avec Paris ne sera pas accepté à moins que vous soyez la ville de Paris :)

Les mots de lancement
"démarre", "joue", "commence", "utilise", "lance", "demande", "ouvre", "dis", "recommence", “mets", and "active”. ne peuvent pas être dans votre nom d'invocation, car ces mots sont utilisés par l'assistant virtuel pour détecter ce que vous êtes en train de vouloir faire.

L'épellation
Toutes les lettres doivent être en minuscule. C'est une petite contrainte liée à la manière dont marche l'intelligence artificielle et aussi à la voix il n'est pas possible de savoir si quelqu'un utilise une majuscule.
Pour les apostrophes, il faut ajouter un espace supplémentaire, encore une autre contrainte liée a l'intelligence artificielle, dans laquelle le système considère l'arbre comme un mot et fonctionne mieux avec l'arbre.
Les chiffres et nombres doivent être écrits en toutes lettres (vingt et un, quatre vingts) et sans traits d’union.

Simplicité de prononciation
il faut choisir de préférence quelque chose de simple à prononcer ainsi que quelque chose n'ayant pas trop une phonétique qui porte à confusion (par exemple essai a une phonétique proche de et sait). Cette règle est la plus difficile à anticiper, donc je vous recommanderai simplement de tester avec des utilisateurs comment ils prononcent le nom que vous avez choisi, voir notre épisode 7.

Acronymes
Pour les acronymes, il faudra ajouter des points entre les lettres pour que le système les reconnaisse. OMS devient O.M.S, tout comme SNCF sera S.N.C.F.

Pas de conflit avec les fonctionnalités natives d'Alexa
C'est moins une règle qu'une recommandation, si votre application est météo, vous serez en conflit avec cette fonctionnalité native, et dans cas lorsqu'un utilisateur demande la météo, ce sera parfois l'application native parfois la vôtre de manière non déterministe.

Cohérence
Votre nom d'invocation doit être unique et représenter l'application que vous êtes en train de développer. Votre application pourrait être rejetée si la plateforme la juge non cohérente.

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Transcription

SIMON Salut, Guy. Ça va ?

GUY Ça va. Et toi, Simon ?

SIMON Très bien, très bien. Donc ceci, c’est l’épisode 1 de Simon et Guy démystifient la technologie.

GUY Oui.

SIMON Qu’est-ce qu’on est en train de faire ? Premièrement, tu es qui ?

GUY Alors moi, je suis Guy. Donc je suis un ingénieur logiciel. Donc il faudra vous habituer ; on va essayer d’utiliser un maximum de mots en français. Donc je suis un ingénieur logiciel et je travaille dans les technologies depuis maintenant à peu près une dizaine d’années.

SIMON OK.

GUY Et ces dernières années, je me suis plus récemment spécialisé dans tout ce qui est intelligence artificielle et notamment le travail sur le traitement du langage.

SIMON Cool. Puis moi, je suis Simon Landry. Je suis comme toi. Je sais que tu le sais, mais je suis Acadien.

GUY Oui.

SIMON Donc…

GUY Qu’est-ce que « Acadien » ?

SIMON Bonne question. Bonne question. Donc « Acadien », c’est des gens qui viennent des provinces maritimes du Canada. Nos ancêtres, c’est les premiers Français qui sont venus en Amérique du Nord en 1604, en fait. Donc c’est ça. Puis je suis issu d’un milieu minoritaire francophone. Donc c’est pour ça que j’ai un accent et c’est pour ça, je pense, que ça va être un bon défi de toujours trouver les bons mots français, surtout en technologie.

GUY Maintenant que tu le dis, j’ai oublié de préciser. Donc moi, j’ai originellement grandi au Cameroun, en Afrique de l’Ouest, et j’ai fini mes études et vécu une partie de ma vie en France avant de voyager aux États-Unis. Et nous voilà ici ensemble maintenant au Canada.

SIMON C’est ça.

GUY Et où est-ce que nous sommes ?

SIMON À Toronto.

GUY Oui. Alors, de quoi allons-nous parler dans notre balado ? Retenez : podcast, balado.

SIMON Balado. On va parler de la création d’un produit avec l’intelligence artificielle, plus spécifiquement les interfaces vocales.

GUY Bien.

SIMON Ah oui. J’oublie toujours, mais là, c’est dans ma tête.

GUY Oui.

SIMON Parfait. Donc on va vraiment voir premièrement c’est quoi l’intelligence artificielle, comment ça marche et comment on peut s’attendre à un produit concret de voix.

GUY Alors, on essaie de dire un petit peu aux gens pourquoi, qu’est-ce qui nous a amenés, comment on se retrouve à parler d’interfaces vocales d’intelligence artificielle chacun. Tu peux commencer ?

SIMON Mon parcours a commencé, je pense, il y a trois ans, donc en 2017 et j’ai lu un livre — Crushing It! de Gary Vaynerchuk — et il y avait un petit chapitre où il parlait de la technologie vocale. Puis il disait : « c’est super intéressant. C’est une technologie qui va devenir importante dans l’avenir ». Puis j’ai toujours aimé pitonner avec les nouvelles technologies. Donc je me suis dit que je vais essayer de voir s’il y a un moyen de me créer quelque chose, de me créer un skill que ça s’appelle. Les applications pour la technologie vocale s’appellent un skill sur la plate-forme d’Amazon. Et donc, je me suis créé un petit quelque chose qui est…

GUY Ne sois pas modeste. Dis-le.

SIMON Donc c’est un des skills les plus populaires sur le marché d’Alexa.

GUY Il est un peu timide, mais je voudrais que tu en parles. Alors, raconte rapidement ce que ça fait.

SIMON Donc c’est appelé « Poop Detective ».

GUY En français ?

SIMON En français, si j’avais à le traduire, je pense que ça serait « Inspecteur Caca ». Et en gros, ce que c’est, c’était inspiré d’une image virale où est-ce c’est comme si ton caca est d’une telle couleur, ça veut dire telle chose. Si c’est d’une telle texture, ça veut dire telle chose puis c’est comme une blague, mais aussi il y a…

GUY Un côté médical.

SIMON Un côté médical. Donc je voulais voir si c’était possible de prendre quelque chose qui était populaire sur Internet et de le traduire dans un produit vocal, et je l’ai fait sans savoir comment coder.

GUY Oui. Donc justement, c’est bien que tu en parles, de ça. Donc l’idée de ce balado, c’est : on va essayer de retranscrire quelque chose comme ton expérience où on va essayer de construire un produit ensemble.

Et comme tu l’as précisé, ça ne nécessite pas aux gens...

Parce que comme j’ai mentionné au début que je suis ingénieur logiciel, tout le monde doit se dire : « est-ce qu’on va avoir à faire du code, des choses comme ça ? » Donc on a du technique, mais sans vraiment la partie code technique. L’idée est vraiment comment on peut arriver à créer un produit sans avoir besoin de prérequis. Est-ce que les gens ont besoin de savoir quoi que ce soit ?

SIMON Non, pas vraiment. Ils ont juste besoin d’avoir accès à l’Internet et je pense qu’on va voir la petite liste. Mais avant qu’on commence à parler un peu plus des interfaces, j’aimerais savoir : toi, je ne veux pas dire que tu es une sommité dans le monde de la voix à Toronto, mais je pense que tu es quand même assez bien connu.

GUY Alors, assez relatif à Toronto, mais d’où je viens, j’ai commencé à travailler moi aussi il y a trois ans. J’ai commencé sur un projet où on a commencé à travailler un petit peu sur le traitement des langages. Donc on a travaillé plus spécifiquement sur un projet qui impliquait la création de ce que tu as décrit tout à l’heure, un skill, donc une application pour les interfaces vocales pour une radio. Et au moment je travaillais dessus, j’ai découvert quelque chose de vraiment compliqué, où je ne me rendais pas compte à quel point c’était spécial, la manière dont les gens demandaient pour une radio. Entre ceux qui disent « la fréquence 101.4 » à ceux qui disent « 101,4 FM », ceux qui donnent le nom, donc si vous connaissez des noms de radios en France, Skyrock, ou alors ici… Je ne sais pas si c’est au Canada, mais il y a une radio qui s’appelle Hot 97. Donc il y a beaucoup de noms de radios et ça m’a un petit peu passionné quand j’ai commencé à creuser le sujet. C’est là que j’ai découvert le traitement des langages. Et donc, quand j’ai commencé là-dessus, j’étais un peu tout seul parce que personne autour de moi ne savait dans la société dans laquelle je travaillais et j’ai décidé de créer un groupe, donc ce qu’on appelle Meet Up. Donc c’est un groupe de personnes qui se réunit sur des thématiques et lorsqu’on a commencé, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Donc des fondateurs avec moi, on a juste créé un événement et à notre grande surprise, il y avait du monde qui était intéressé. Et donc d’événement en événement, donc aujourd’hui on est à plus de 30 événements. Le groupe a à peu près — donc aux derniers chiffres — 2600 membres.

SIMON Wow !

GUY Et donc, on parle du sujet. Le sujet me passionne de plus en plus et notamment, à cause de ses nombreuses opportunités qu’on verra spécifiquement. Mais la voix quelque chose de naturel. Donc c’est des choses que les gens savent. Ils n’ont pas besoin de l’apprendre. Donc à chaque fois que vous créez quelque chose de visuel, il faut réapprendre aux gens comment ça fonctionne. Mais avec la voix, c’est assez naturel. Mais c’est aussi très compliqué parce qu’on ne se rend pas compte : c’est quelque chose qu’on apprend depuis petit et qu’on utilise tous les jours, mais quand on s’y intéresse, c’est vraiment compliqué.

SIMON Je trouve qu’on a des profils intéressants parce que moi, je ne connais pas du tout cet aspect-là des interfaces, la programmation, le génie puis tout ça. Moi, ce qui m’intéresse, c’est vraiment l’expérience de l’utilisateur. Et toi, c’est l’autre côté. C’est comment ça marche.

GUY Oui.

SIMON Des…

GUY Comment on le fait marcher et on le verra au cours de nos échanges. Il y a un vrai côté « c’est nouveau, l’interface n’existe pas ». Personne ne sait vraiment comment ça fonctionne. Pourtant, tout le monde parle, mais ce n’est pas si évident comment il faut parler à la machine. Et de l’autre côté, une fois qu’on l’a, comment concrètement on transforme ça en un produit. On a ces deux aspects-là qui sont l’essentiel pour arriver à fabriquer des choses sur cette plate-forme.

SIMON Quand j’y pense, on parle beaucoup de parler avec des technologies puis tout ça, mais ça se peut que quelqu’un écoute ceci puis il n’a jamais utilisé une interface vocale. Donc je pense important de prendre juste une petite minute pour décrire en fait c’est quoi. Je pense que tout le monde a déjà interagi avec son téléphone par une application ou quelque chose comme ça ou un programme, mais ça, ces interactions-là, c’est par le toucher. Tu as besoin d’avoir une connexion physique avec la machine.

GUY Oui. Soit parce que c’est tactile, les tablettes, les téléphones, soit parce que vous avez une souris que vous cliquez.

SIMON Et avec l’interface vocale, ça te permet vraiment de parler à ta technologie. Au lieu d’aller cliquer ça sur ton application de musique puis taper le nom de l’artiste, tu peux dire : « ordinateur — pas ordinateur, mais le nom de ton ordinateur — joue telle chose » ou « c’est quoi, la météo » ou des choses comme ça. Et en gros, c’est ça. C’est juste être capable de demander, vraiment comme demander à l’ordinateur de faire quelque chose.

GUY Oui et j’aimerais justement que tu parles. Tu as une métaphore que tu utilises que j’aimerais que tu partages. Pour toi, quelle serait la meilleure manière de représenter ça ?

SIMON C’est vraiment comme si tu avais quelqu’un devant un ordinateur puis tu lui demandes de faire quelque chose. C’est aussi simple que ça. Si disons, moi j’étais dans la cuisine puis toi, tu étais devant l’ordinateur puis je demandais : « Ah Guy, une tasse, c’est combien de grammes de riz ? » Puis là, toi, tu vas sur Google. Tu cherches ça puis tu me dis. Je ne sais pas. Je ne veux même pas deviner combien de tasses que c’est, mais c’est aussi simple que ça : demander à quelqu’un qui est devant l’ordinateur.

GUY Oui. Et ça, c’est vraiment important parce que ça sera une des composantes vraiment clés de la création du produit qui va être de se placer dans cette perception : comment quelqu’un pourrait demander à quelqu’un d’autre de le faire et comment l’autre répondrait ? Il y a tous ces aspects-là.

SIMON Ça sonne compliqué.

GUY Oui, c’est vrai.

SIMON Est-ce que ça va être compliqué ? Est-ce que les 11 prochains balados vont être vraiment complexes ?

GUY Pas du tout. Pas du tout et on va l’expliquer dans quelques minutes. Ça repose sur des fondamentaux très simples, des choses que tout le monde a et que tout le monde peut utiliser. Éventuellement, je peux donner par exemple quelques exemples d’applications qui existent. Alors, je m’en excuse d’avance donc pour ceux qui ont quelques appareils déjà équipés, des enceintes connectées, ou qui utilisent peut-être éventuellement l’assistant sur leurs téléphones. Vous n’aurez peut-être pas accès à ces applications parce qu’elles sont ici en Amérique du Nord. Mais la première que je cite, c’est la première que j’ai testée pour voir vraiment quelle était l’utilité de ces plates-formes. Ça s’appelle « All Recipes », donc « Toutes les recettes » en français. Et l’idée est : pendant que vous préparez à manger, vous pouvez utiliser une enceinte connectée ou quelque chose pour vous aider dans votre recette. Et c’était vraiment intéressant parce qu’on se rend compte des petites choses que l’on fait qui pourraient être remplacées quand on utilise sa voix de manière plus efficace. Notamment, lorsque l’on regarde une vidéo avec une recette, très souvent, il va y avoir des actions, des changements de plans qu’on n’a pas vus venir parce qu’on était en train soi-même de se débrouiller à essayer de refaire la même chose et on aimerait bien revenir en arrière. Donc je ne sais pas pour vous, mais moi ça m’est arrivé plein de fois d’aller mettre mon doigt avec ma pâte et essayer de voir. Il y a le bout du doigt qui n’est pas touché, ou une technique dont j’ai parlé à Simon, mais il se moque tout le temps. Mais j’ai découvert que mon nez répondait bien sur le tactile et donc du coup, vous aurez ce moment où j’essaye avec mon nez de ramener la vidéo en arrière. Je suis devenu plutôt pas mauvais.

SIMON Si tu es en train d’écouter ça et tu te dis : « moi aussi je fais ça »… Premièrement, Guy, je pense que tu es vraiment la première et seule personne que je connais qui fais ça, mais si tu dis « moi aussi je fais ça », laisse-nous un commentaire. Notre Twitter, c’est @cestsimonetguy. @simonetguy était déjà pris peut-être par un « Simonet Guy ». Je ne sais pas si c’est un nom, mais c’est ça. Laissez-nous un message avec une photo parce que je ne suis pas trop…

GUY Ou une vidéo.

SIMON Oui.

GUY Donc, pouvoir revenir en arrière, pouvoir accélérer, pouvoir répéter. Tout un tas de choses justement que l’on utilise quand on a besoin de préparer et qu’on n’a pas ses mains accessibles. Un autre élément aussi que j’utilise beaucoup, ce sont pour mes lumières. Donc il y a déjà des applications qui existent pour des ampoules connectées, mais elles prennent un autre niveau au moment où on n’a même plus à devoir chercher son téléphone. Et on s’occupe simplement de demander à son assistant d’éteindre les lumières pour nous et on peut même lui dire quelle pièce, voire toutes les pièces.

SIMON Ça marche ? Est-ce que tu aimes ça ?

GUY Oui.

SIMON Est-ce que ça marche bien ?

GUY Oui, je fais ça tout le temps. Je ne sais plus où sont mes interrupteurs. Je ne sais même pas comment ils fonctionnent. Et le tout dernier très pratique, mais très utile : les minuteurs. Donc on ne se rend pas compte, mais sur le téléphone, on n’a qu’un minuteur et la première chose que j’ai découverte avec ces assistants vocaux, c’est que l’on a plusieurs minuteurs. Donc quand je fais à manger — je fais beaucoup à manger — je peux lancer le minuteur pour les pâtes, pour la sauce et pour le dessert.

SIMON OK.

GUY Et l’assistant ou l’endroit où je vais demander ce minuteur va progressivement me signaler quand chacun de ces éléments est prêt.

SIMON Fait que vraiment, ça permet de faire des choses avec la technologie que soit tu trouves dans la cuisine puis tu es en train de faire quelque chose d’autre et tu ne veux pas nécessairement te déplacer à ton téléphone ou ta tablette, puis utiliser ton nez pour faire quoi que ce soit. C’est comme : ça décentralise la technologie ?

GUY Oui, c’est parce qu’elle est accessible de partout et on a un point de contrôle à tout endroit. Donc c’est vraiment un nouveau moyen de communiquer avec la technologie.

SIMON C’est intéressant. Donc, ce qu’on va faire pour les 11 prochains épisodes, on va avoir d’assez grands thèmes, dont l’intelligence artificielle. On va voir c’est quoi parce qu’on en entend toujours parler, mais on ne sait pas toujours vraiment comment ça marche.

GUY Oui.

SIMON On va voir c’est quoi l’intelligence artificielle puis c’est quoi le lien avec la technologie vocale et les interfaces vocales de l’intelligence artificielle. On va aussi parler de comment trouver son idée, la valider et la mener à terme, ce qui est, je dirais, plus difficile qu’on le pense, mais c’est super intéressant… important plutôt.

GUY Et intéressant aussi.

SIMON Fait que ça, c’est deux des quatre thèmes puis on ne touche même pas encore la technologie, là. Là finalement, notre troisième thème, c’est de programmer et tester son skill.

GUY J’aimerais que tu précises quelque chose par rapport à « programmer ».

SIMON Oui. Donc, programmer avec un outil qui ne nécessite pas la programmation.

GUY Oui. Alors pour les familiers, ça se dit « no code » ou en français « sans code ».

SIMON Sans code. Je soupçonne que toi tu trouves que le « no code » ou le « sans code », ce n’est pas vraiment de la création de technologies.

GUY Détrompe-toi.

SIMON Ah ?

GUY Avec des personnes comme toi, j’ai complètement changé d’avis parce qu’on arrête de se focaliser sur la technologie et on s’occupe de son produit, et c’est aussi l’une des motivations que l’on a ici qui est : on va vraiment vers un produit. La technologie, c’est bien de la connaître pour pouvoir bien faire son produit, mais le plus important, c’est de faire un produit.

SIMON Oui.

GUY Et ces outils permettent d’enlever une partie difficile et se focaliser sur faire son produit.

SIMON C’est un peu comme si on pense aux voitures. On n’a pas besoin de savoir comment le moteur fonctionne. Donc toi, tu sais comment le moteur fonctionne, mais si j’ai besoin d’aller faire mes courses, je n’ai pas besoin de comprendre comment ça marche.

GUY J’adore cette métaphore et c’est exactement ça.

SIMON Donc toi, tu es le mécanicien qui va…

GUY Oui.

SIMON Qui est capable de construire la voiture puis moi, je sais comment conduire puis faire mes petites choses.

GUY Mais moi aussi je sais conduire.

SIMON C’est vrai.

GUY Mais du coup, on arrive tous les deux au supermarché, mais c’est la bonne métaphore ou c’est exactement ça.

SIMON Et là, finalement, une fois qu’on a programmé et testé notre skill – je n’aime vraiment pas que skill est le mot qu’on a besoin d’utiliser. On s’est tellement forcé à tout traduire. Là, c’est une question de distribuer le skill. Donc, qu’est-ce qu’on fait avec une fois qu’il est créé ? Et est-ce que c’est possible de se monter une entreprise ou peut-être de se faire une couple de pièces avec son skill ?

GUY La monétisation. Donc il faut que vous vous habituiez à cette expression canadienne pour les francophones de France.

SIMON Et du Cameroun.

GUY Ou du Cameroun, d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique du Nord aussi. Donc est-ce qu’il est possible de monétiser son application, son produit.

SIMON Est-ce que c’est possible ?

GUY Oui.

SIMON Ah. Et donc, fait que ça, c’est les grands thèmes.

GUY De quoi les gens auront besoin pour pouvoir faire tout ça ?

SIMON Donc trois amis, je dirais des gens qui n’ont pas écouté notre balado : un ordinateur, les PDF qui seront disponibles ou qui sont disponibles plutôt sur le site Web et moi, j’aime beaucoup papier et crayon. Je sais que toi, tu es un peu moins papier et crayon, mais ça va être nécessaire.

GUY On va dire : papier, crayon et un ordinateur. On peut tout avoir.

SIMON Et un ordinateur. Oui. Donc ça, c’est les choses qui vont être nécessaires. Qu’est-ce qu’on va faire ? C’est quoi, les délivrables de notre balado ?

GUY Alors, les choses très concrètes. On va essayer de construire ensemble, donc au cours de tous nos épisodes, le plan de projet. Donc ce sont des choses qu’on verra un petit peu plus en détail, mais qui sont assez connues, mais on va les approcher de la même manière que l’on vous parle là par des choses assez simples. Donc il n’y a vraiment pas de prérequis pour pouvoir démarrer dans ce domaine et sur ce que l’on va faire ensemble. On aura donc un plan projet. On aura aussi un prototype sur papier. Donc on apprendra la terminologie. Ça s’appelle « un prototype basse fidélité », mais on vous montrera que chaque fois, on a toujours l’impression qu’il faut faire plein de choses, qu’il faut investir beaucoup de choses, mais on peut commencer très simplement en utilisant le crayon et le papier qui sont dans la liste des courses à associer à notre balado. On aura aussi ce qu’on appelle « un protocole de recherche ». On en discutera un petit peu plus. Mais c’est : à chaque fois, vous entendez « étude de marché, il faut connaître votre marché, faire tout un tas de choses ». On vous montrera un moyen assez simple de mettre ça en place. Et enfin et finalement, une application. Donc on va créer une application.

SIMON Très cool. Je sais ce qui s’en vient parce qu’on l’a créé ensemble puis je trouve que c’est vraiment le fun, ce qu’on a créé. Toi, chère personne qui est en train d’écouter notre balado, tu as vraiment juste besoin de suivre ce qu’on raconte puis faire les exercices. Puis vraiment, après 12 épisodes, il y aura quelque chose. Il y a quelque chose qui découle de ça. C’est vraiment une méthodologie quand même efficace, simple à suivre…

GUY Oui.

SIMON Qui culmine avec un skill.

GUY Une application à la fin.

SIMON Oui.

GUY Donc on a toute la liste des courses.

SIMON Oui.

GUY Ce qu’il faut savoir et ce qui va être fait. Du coup, qu’est-ce qu’on a pour le prochain épisode ?

SIMON J’ai vraiment hâte au prochain épisode. On va parler de l’intelligence artificielle : c’est quoi ? Comment ça marche ? Et quelque chose qui est vraiment le fun, c’est qu’on va avoir un exemple dans Excel ou Google Sheets d’un tableau qui démontre c’est quoi l’intelligence artificielle. Et après cet épisode-là, je pense que ça va être démystifié. Donc c’est ça. Il n’y a pas vraiment de devoir.

GUY Attention. J’aimerais que tu parles de cette métaphore des cours.

SIMON Fait que mon parcours, j’ai un doctorat. Fait que j’ai passé beaucoup de temps à l’école et notre balado est vraiment fait comme un cours. Je pense que quand tu as vu ce que j’ai planifié, tu étais comme : « c’est clair que tu viens du domaine académique ». Donc des fois, je vais glisser des petits mots comme ça.

GUY De petits mots-clefs ? Mais ce ne sont pas forcément des devoirs.

SIMON Non, non.

GUY Mais c’est clairement des choses à voir qui peuvent aider d’épisode en épisode ou juste en général pour de la culture personnelle. Donc c’est sympa ; on a hâte. Donc on se dit à la semaine prochaine ?

SIMON À la semaine prochaine, Guy.

GUY Merci, Simon.

Simon et Guy

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Saison 1 : les interfaces vocales

02 : Démystifier l’intelligence artificielle

Baladodiffusion

Liens

Transcription

GUY Bonjour, Simon.

SIMON Bonjour, Guy. Ça va ?

GUY Ça va. Et toi ?

SIMON Oui, merci.

GUY Alors, aujourd’hui, c’est le fameux sujet. On va parler d’intelligence artificielle.

SIMON Est-ce qu’on va perdre nos emplois aujourd’hui ?

GUY Alors, pour ceux qui n’ont pas le contexte, à chaque fois qu’on parle d’intelligence artificielle, tout le monde imagine des robots qui nous remplacent ou qui nous tuent, au choix, mais non. On va juste essayer d’expliquer aux gens un petit peu ce que c’est, d’où ça vient et pourquoi aujourd’hui il y a beaucoup de choses autour de ça, mais ça reste quelque chose quand même d’assez simple dans son principe.

SIMON Et ça, l’intelligence artificielle, on dirait que ça fait 5-6 ans qu’on entend parler de ça. Est-ce que c’est tout nouveau ?

GUY Non.

SIMON Ah ?

GUY Alors, l’intelligence artificielle est assez ancienne parce qu’elle a commencé dans le milieu académique où de nombreux chercheurs travaillaient beaucoup sur comment arriver à reproduire des choses qui se passent dans le réel. Donc notamment, un des sujets de prédilection était comment est-ce que nous, les humains, on réfléchit, donc comment est-ce qu’on arrive à expliquer un système, comment réfléchir de manière autonome. Parce que pour ceux qui ne sont pas familiers de la programmation, lorsque vous programmez, vous prédéfinissez des comportements. Donc vous allez indiquer des choses qui se passent et la machine va uniquement les reproduire.

SIMON Donc, ça serait quoi ? Si A se passe, donc B ?

GUY Oui. Donc concrètement, on va prendre des tables de multiplication.

SIMON OK.

GUY Vous allez dire à la machine que quand elle voit un 3, un signe multiplié — donc X — et un 4, elle doit faire un calcul de maths et vous allez comme ça définir tous les comportements à l’avance. Et quand quelqu’un utilise votre système, il obéit et fait exactement ce que le système doit faire.

SIMON Donc on a vraiment besoin de tout préprogrammer ?

GUY Oui.

SIMON OK.

GUY Donc par exemple, prenons un distributeur de billets pour la banque. Quand vous arrivez, il rentre la carte. Il prend votre code, va regarder votre compte et vous donne de l’argent. Si vous arrivez et que vous voulez faire quelque chose de complètement différent à ce distributeur et transférer de l’argent par téléphone sur le distributeur, il ne pourra pas le gérer. Et l’idée des chercheurs était donc de savoir : est-ce qu’il y a moyen de ne pas avoir à définir toutes les règles, mais éventuellement de faire des systèmes qui sont capables par eux-mêmes de comprendre comment réagir ?

SIMON Si ça fait si longtemps que ça que ça existe dans le domaine académique, pourquoi c’est si récent ?

GUY Alors avant, la partie la plus compliquée de ces éléments-là, c’est que ça nécessite de complexes calculs mathématiques. Pour ceux qui sont un petit peu familier, ça nécessite des calculs matriciels et ces calculs matriciels sont très gourmands en ressources. Pour que les machines puissent les faire, il faut qu’elles soient extrêmement puissantes. À l’époque, seuls des organismes très riches ou qui avaient beaucoup de financement — la NASA, l’Armée américaine, la NASA étant l’Agence spatiale américaine — tous ces grands organismes gouvernementaux étaient peut-être les seuls à pouvoir se permettre d’avoir de grandes machines. Imaginez une machine qui prend tout un étage, toute une pièce. Elle est beaucoup plus grande que 18 mains. Il faut tout un tas de personnes pour pouvoir interagir avec. Tout ça faisait que ce n’était pas très accessible pour tout le monde. Ce qui s’est passé : ses capacités, ses ressources ont été de plus en plus simples à intégrer dans les appareils et sont devenues aussi petites que de toutes petites puces. Par exemple, vous mettez une puce dans votre téléphone pour votre mobile. Imaginez quelque chose de similaire à peu près en taille capable d’avoir des performances supérieures à ces machines qui, à l’époque, prenaient toute une pièce. Et la partie vraiment cool avec ça, c’est que de plus en plus d’appareils que nous avons autour de nous sont équipés de ces puces. Alors, on n’utilise pas tout le temps la puissance de la puce parce que quand vous prenez votre téléphone et vous l’utilisez pour quelques applications, vous n’utilisez ça toute la capacité de la puce, mais une partie de ce que vos applications font est capable de gérer et d’utiliser ces puces. Ça, c’est le premier phénomène.

SIMON Est-ce que c’est toujours sur mon téléphone ?

GUY Non.

SIMON Non ?

GUY Bonne transition. Elle n’était pas préparée ; on promet. Mais quand elle n’est pas disponible sur le téléphone, il y a eu aussi l’essor de ce qu’on appelle « l’informatique dématérialisée ». Est-ce que tu sais ce que c’est ?

SIMON Oui. Mais pourquoi est-ce que toi, tu ne décris pas c’est quoi ? Juste pour s’assurer que toi tu sais ce que c’est.

GUY Alors, l’informatique dématérialisée est un concept qui permet à la place d’avoir toutes les informations sur un ordinateur qui est chez nous ou si vous avez déjà eu des amis ou des collègues qui sont dans l’informatique et qui vous disent qu’ils ont leurs serveurs chez eux donc en bas dans leur cave, qui s’en occupent, etc. Donc l’essor de l’informatique dématérialisée a été de justement éviter que des gens aient des supports physiques qu’ils doivent gérer et contrôler eux-mêmes et a permis à des systèmes délocalisés, décentralisés, donc qu’on appelle dans le Cloud, dans le Nuage, donc des systèmes qui sont hébergés en d’autres lieux et concentrés et gérés par de grands fournisseurs, donc Google, Amazon et Microsoft, et qui permettent justement à toute personne d’accéder à des ressources à la demande. Donc, imaginez quelque chose comme Netflix où vous avez vos vidéos. À la place d’aller et de prendre vous-même à la vidéothèque vos films et les ramener chez vous et les jouer, imaginez une vidéothèque décentralisée à laquelle vous pouvez uniquement accéder aux films ou au contenu que vous voulez consulter à un instant T.

SIMON OK. Et si on pense à l’intelligence artificielle, je sais comment ça marche, mais si on avait à décrire — si tu avais parce que je ne veux pas être le gars qui parle de comment ça marche. Je ne suis pas le programmeur. Fait que… Mais ça sonne vraiment complexe puis on voit toujours des images de robots quand on parle de l’intelligence artificielle. Est-ce qu’il y a un moyen vraiment simple de comprendre comment ça fonctionne ?

GUY Oui. Les statistiques. Alors, je sais que certains d’entre vous…

SIMON Un moyen simple, Guy.

GUY Je sais que certains d’entre vous doivent se dire : « ah non, non, non, non, non. J’ai laissé les statistiques ; je n’en veux plus », mais c’est effectivement la base de tout. Ce que va faire le système en soi, c’est d’essayer de comprendre à partir de données, d’informations, de prédire une autre information. On va prendre un exemple précis. C’est le premier truc que vous faites quand vous démarrez un cours de statistiques pour intelligence artificielle. On essaye de prédire le prix des diamants. Alors, c’est vraiment intéressant parce que donc, du coup, on arrive et on vous donne tout un tas d’informations sur les diamants : leur taille, le nombre de carats, où ils ont été faits, etc. Et on vous dit : « à partir de ces informations, essayez de les prédire, de prédire quel va être le prix d’un diamant ». Et ce qui est intéressant : c’est là que l’on comprend exactement comment ça fonctionne. L’intelligence artificielle repose sur des données — on va en reparler dans quelques instants — puis un modèle statistique. Parce que tout ce que l’intelligence artificielle va faire, elle va essayer de chercher quel est le rapport entre toutes ces informations et ce que j’essaye de prédire. Donc quel est le rapport entre la taille, le poids, le pays d’origine, le nombre de carats et le prix. Et à partir de ça, il va essayer de justement, chaque fois qu’on lui donne ces informations, être capable de dire : « je pense selon un certain niveau de confiance » — donc j’espère que ces mots vous reviennent par rapport à vos cours de statistiques — « selon un certain niveau de confiance, je pense que le prix, c’est celui-là ».

SIMON OK. Et est-ce qu’on a toujours besoin d’avoir des données concrètes ? Prenons par exemple Google Maps.

GUY Oui.

SIMON Cartes Google.

GUY Les cartes de Google.

SIMON Les cartes de Google. On voit des choses puis on se dit : « ce n’est pas possible qu’il y ait quelqu’un qui s’est mis là à mettre les chiffres de chaque maison dans le monde ». Comment est-ce que ça, ça marche ?

GUY C’est l’autre clé : les données. Donc il y a deux moyens. Soit on a les données. C’est souvent ce qu’on vous dit. Tout le monde vous dit ça : « les entreprises ont des données. Elles peuvent les utiliser ». C’est vrai. Ou on peut collecter les données.

SIMON OK.

GUY Et donc, c’est vraiment intéressant que tu prennes les cartes de Google parce que Google est celui qui illustre le mieux comment on peut collecter les données. On peut les collecter soi-même, donc une personne qui va tout le temps essayer d’aller regarder partout, ou on peut demander à tout le monde de travailler pour soi, en l’occurrence c’est ce que Google fait. Les données de cartographie ont une partie des informations que Google a recensées, mais une grande partie, par exemple ce qui vous aide à vous donner le trafic, les estimations, sont en fait basées sur tout un chacun. Vous et moi qui utilisons l’application, à chaque fois qu’on la démarre, bien évidemment on reçoit de l’information. « Oui, il y a tant de trafic. Prenez telle route, etc. ». Mais on en donne aussi parce qu’en fonction de comment on se déplace sur la route, Google est capable après de pouvoir dire à d’autres personnes : « ah, je pense qu’il y a un embouteillage quelque part ». Et si vous voulez voir à quel point cette logique est vraie, donc il y a une personne, je pense que c’était en Suède, qui s’est amusée à faire des va-et-vient dans une même ruelle et qui a réussi à déclencher sur Google un embouteillage. Il n’y avait pas d’embouteillage. Il n’y avait personne dans cette rue, mais il n’y avait que cette personne qui a fait des va-et-vient. Je pense que c’était pendant une ou deux heures. Donc en faisant des va-et-vient, elle a réussi à trouver justement l’impact de comment on peut influencer ces systèmes quand on touche aux données.

SIMON Donc ça illustre vraiment bien le concept de la corrélation, la causalité.

GUY Oui.

SIMON Donc Google aurait vu qu’il y a beaucoup de trafic.

GUY Oui.

SIMON Pas du vrai trafic, mais selon ces données, il y avait beaucoup de trafic. Donc il s’est it : puisqu’il y a beaucoup de trafic, il doit y avoir beaucoup de vrai trafic.

GUY Oui.

SIMON Mais ce n’est pas toujours le cas.

GUY Non. Et du coup, c’est ce dont on parlait tout à l’heure. C’est des statistiques. Donc ce n’est pas 100 %. C’est ce qu’on appelle « un intervalle de confiance ». C’est le terme technique, mais c’est à quel point j’ai confiance en fonction de ce que je sais que ça, ce mouvement-là où cette attitude-là, représente un embouteillage.

SIMON Et je me demande encore : comment est-ce que Google fait pour savoir c’est quoi les chiffres des maisons puis tout ça ? Est-ce que les ordinateurs peuvent lire les chiffres ?

GUY Non. Alors, est-ce que les ordinateurs peuvent lire les chiffres en tant que tels ? Non, mais avec les progrès maintenant, oui parce qu’il y a des systèmes qui ont été entraînés. Donc c’est la première chose que les gens ont en fait, le premier système qui d’ailleurs a été popularisé par Yann LeCun qui est un Français qui dirige l’intelligence artificielle chez Facebook.

SIMON OK.

GUY Et donc, ce qu’ils ont fait, c’est qu’ils ont récupéré tout un tas d’enveloppes avec des codes postaux et ont réussi à analyser les chiffres. Comment est-ce qu’ils ont pu faire ça ? Ils ont pris tout un tas de personnes qui ont annoté des données. Donc on a des gens qui vont regarder. Donc il y a des humains.

SIMON OK…

GUY Et c’est quelque chose qui est important quand on parle d’intelligence artificielle. Derrière, il y a très souvent des humains, soit des humains qu’on ne voit pas, soit des humains que l’on voit, donc qui ont annoté des images et vous avez peut-être participé à ça sans vous rendre compte.

SIMON Comment ça ?

GUY Avec ce qu’on appelle « le CAPTCHA ». Donc vous êtes déjà allé sur un site où vous avez une petite case à cocher : « je ne suis pas un robot ». Alors, c’est quelque chose d’intéressant : « je ne suis pas un robot ». Je ne suis pas pourquoi tout le temps les robots, mais je ne suis pas un robot. Lorsque vous cliquez dessus, ça vous montre une petite image et ça vous dit : « qu’est-ce que l’image ? » Ou plus récemment : « trouvez les 3 bus dans cette série — c’est souvent 3 × 3 — donc cette série de 9 images ». Je ne sais pas pour vous. Déjà, moi, j’ai beaucoup de mal de temps en temps. Je ne sais pas. Est-ce que le poteau est… Des fois, on y trouve les feux. Je me dis : « est-ce que c’est dans le poteau ou pas ? » Mais ça par exemple, c’est vous qui annotez des données.

SIMON Donc tu es un robot.

GUY Oui, j’avance. C’est vous qui annotez des données pour Google. Donc, à chaque fois qu’on vous demande à quoi correspond cette image, qu’est-ce que vous voyez, etc., ça permet à toute entreprise qui produit ces systèmes d’avoir des informations sur les données qu’elle vous demande d’annoter et c’est comme ça qu’ils arrivent à constituer leurs jeux de données. Donc deux clés : des données beaucoup annotées par vous ou par d’autres personnes et des systèmes qui utilisent des statistiques.

SIMON Puis quand tu dis « beaucoup », est-ce qu’on a besoin d’une centaine de chiffres ?

GUY Non. Vous avez besoin de beaucoup, de millions, voire de centaines de millions ou des milliards. Plus vous en avez, mieux c’est. On en a parlé tout à l’heure. C’est des corrélations. Donc une corrélation basée sur peu de données. Par exemple, si je vous dis : OK. Je regarde. À chaque fois que j’ai vu trois personnes avec un parapluie et j’ai vu qu’il pleuvait, si je n’ai que ça comme information, à la première opportunité, je vais me dire : « dès que je quelqu’un avec un parapluie, c’est qu’il pleut ». Mais ça, ce n’est que 3 personnes. Si je regarde sur 50 millions et que je me rends compte que ces 3 personnes étaient les seules avec un parapluie, là, quand je verrai un parapluie, je me dirais : « ce n’est pas sûr qu’il pleuve et ce n’est pas la peine de tout de suite dire qu’il va pleuvoir ». Donc il faut énormément de données pour que ces systèmes soient performants.

SIMON OK. Puis on a parlé des cartes de Google. Est-ce qu’il y a d’autres types d’intelligence artificielle qu’on utilise ?

GUY Donc on a les cartes. On a les cartes. On a aussi du coup ce dont nous on va parler, donc le traitement du langage. Donc ce sont toutes les choses où parfois vous interagissez avec des systèmes par votre voix et vous avez déjà peut-être éventuellement eu à le faire. Si vous utilisez un fournisseur de cartes bancaires ou une banque moderne, de temps en temps, ils vous disent…

SIMON Ma banque ne le fait pas. Elle n’offre pas ça. Donc ça me fait rire que tu spécifies « moderne ».

GUY Je m’excuse. Une banque qui utilise de nouveaux systèmes.

SIMON Merci.

GUY Ils vont vous proposer par exemple de vous authentifier par la voix. Donc quand vous dites votre nom, ça reconnaîtra directement : « vous êtes Simon et voici les choses auxquelles vous avez accès ». Donc on a le traitement du langage, on a tout ce qui est la vision. Donc les appareils peuvent voir et peuvent entendre.

SIMON Est-ce qu’il y a des exemples que les gens auraient utilisés plus vraiment dans le concret ? Comment est-ce que l’intelligence artificielle est utilisée tous les jours ?

GUY Alors, comment l’intelligence artificielle est utilisée tous les jours ? Ça va dépendre, mais vous avez beaucoup de systèmes que vous employez aujourd’hui. Par exemple, si vous utilisez une de ces applications de musique ou une application de divertissement telle que Netflix, donc les recommandations. Chaque fois que vous arrivez, ça vous propose : « oui, je pense que cette musique serait mieux pour vous. Je pense que ce film serait mieux pour vous ». C’est une des facettes de l’intelligence artificielle.

Ou un autre truc que je suis presque convaincu que tout le monde utilise : si vous utilisez un logiciel de courriel « moderne ».

SIMON OK. Là, oui, oui. Je pense qu’on utilise le même.

GUY Alors, vous avez toujours cette petite option qui vous dit : « est-ce que ce courrier est un courriel indésirable » ? Et du coup, vous allez répondre : « oui, non. Oui, non. » Et en fonction de ça, à chaque fois qu’un courriel indésirable va arriver, vous n’aurez même plus à le voir parce qu’il sera automatiquement mis dans le petit dossier spam.

SIMON Donc si je mets ça en lien avec les données annotées dont on parlait, il doit y avoir des millions de personnes qui utilisent Gmail. Et donc, si tout le monde indique qu’un courriel qui commence avec « vous avez gagné 500 $ », si tout le monde indique que c’est indésirable, ça va dans les données de courriels indésirables puis là, le système d’intelligence artificielle va dire : « si je vois un courriel qui commence avec « vous avez gagné de l’argent », c’est fort probable…

GUY Qu’il soit indésirable. La nuance, c’est qu’il ne va pas automatiquement le mettre dans le dossier en question pour vous. Par contre, vous allez avoir le petit truc jaune qui fait bien peur. « Je pense que ce courriel est indésirable. Souhaitez-vous le garder ou est-ce que je peux le classer ? » Et donc, une fois qu’il a votre validation, votre annotation personnelle, à ce moment-là, les prochains courriels ne passeront même pas par la case « à vérifier ». Ils iront directement.

SIMON Donc on est vraiment en train de donner des données aux grandes compagnies. On est en train de les aider. On pense que c’est de bons services, mais finalement, c’est nous autres qui…

GUY Oui. C’est un peu le constat : quand les services sont gratuits, quelqu’un paye d’une manière ou d’une autre.

SIMON OK. On va faire quelque chose. On ne va pas prendre avantage de nos chers auditeurs et auditrices. On va regarder un exemple d’intelligence artificielle vraiment de base, mais quand même qui est efficace, je trouve.

GUY Oui.

SIMON Veux-tu décrire ce qu’on regarde, Monsieur Mathématiques et Programmation ?

GUY Alors, on a pris un jeu de données et on s’est dit : « est-ce qu’il y a moyen de voir si on peut prédire la taille d’un être humain à partir de son poids ? » Et pour faire cela, on a une petite feuille avec un tableur. Donc si vous nous écoutez maintenant ou chez vous, vous pourrez l’ouvrir en regardant en même temps, mais vous verrez donc dessus plusieurs petites colonnes. Je te laisse en parler.

SIMON Parfait. Donc vous avez juste besoin d’aller à simonetguy.com, épisode 2, et là vous allez voir la liste. Et donc, ce que vous allez voir : il y a une colonne poids et c’est en kilogrammes, une colonne taille et ça, c’est en centimètres. Et en gros, chaque rangée, c’est le poids et la taille d’une personne.

GUY Oui.

SIMON Et on a des petits détails mathématiques comme la pente et nos données à l’origine, mais on prend ces 5000 points-là et on les a mis sur un tableau. Donc je suis en train de décrire parce que ce n’est pas tout le monde qui est en train de regarder.

GUY Oui.

SIMON On a un beau tableau où on a sur l’axe des Y la taille des gens. Sur l’axe des X, on a le poids et il y a comme un petit nuage, un beau petit nuage rouge. Je ne sais pas. C’est comme une ligne presque diagonale qui monte. Je ne sais pas comment décrire ça. Ça serait comme une pente qui…

GUY Elle va traverser les points.

SIMON Les points. Je suis en train de le dessiner avec mon doigt, ce que je me rends compte qui est complètement inutile. Mais en gros, c’est que c’est, c’est qu’on voit chaque point. Chaque point représente une personne et on a mis une ligne à travers les points pour voir en moyenne une personne qui aurait soit une telle taille ou un tel poids devrait avoir tel poids ou telle taille selon nos données.

GUY Oui. Et est-ce que tu peux parler de notre petite case jaune ?

SIMON Oui, la belle case jaune. Donc à partir de ça, tu as monté un programme. Est-ce qu’on peut dire que tu as monté un programme ?

GUY Un tout petit.

SIMON Un tout petit programme, un petit programme d’intelligence artificielle, où on est capable de mettre la valeur, le poids d’une personne, dans la petite case jaune et là, ça va nous donner la taille, la prédiction de la taille de la personne qui aurait ce poids-là selon nos données.

GUY Oui.

SIMON Et penses-tu qu’avec nos 5000 données on a un bon modèle mathématique ?

GUY Non. Mais c’est un bon exemple. Donc il y a pas mal de choses qui sont intéressantes. Donc tout ce dont on parlait tout à l’heure : corrélation. Donc ce que décrivait Simon, c’est qu’on a le nuage de points qui représente chaque petite donnée — donc imaginez-vous en train d’annoter votre petite donnée — et la droite qui va passer au milieu. Donc il y a des détails mathématiques si vous êtes intéressé avec la formule. Donc c’est vraiment la partie assez standard de la prédiction où on utilise vraiment un rapport direct entre les données. Ça veut dire que votre poids définit votre taille et c’est aussi simple que ça. Donc ça a parfois des conséquences réelles inimaginables. Donc la première fois que j’ai montré ça à Simon, il me disait : « mais du coup, si je grossis, est-ce que je grandis ? » Et la réponse est non.

SIMON Parce que c’est une corrélation.

GUY Ce n’est qu’une coloration. Et donc, ce que fait spécifiquement ce modèle, donc ce modèle est appelé « la réduction d’erreurs minimales », il va chercher une droite qui, entre ce que le poids qu’on pourrait estimer et le poids réel, la différence entre les deux, l’erreur possible, la droite va essayer d’optimiser ça pour trouver : « est-ce qu’il y a un endroit où, quand je choisis un poids, je ne suis pas trop loin de la vraie valeur ? ». Donc s’il y a une erreur, ce n’est pas très grave. L’erreur est assez petite pour que je me dise : « comme je ne suis pas trop loin, ça va ».

SIMON Donc tout de suite, on a 5000 individus. Si on mettait 10 000 personnes de plus, est-ce que la droite serait pas mal la même chose ou est-ce que ça pourrait changer ?

GUY La droite pourrait changer significativement et si on a 100 000, si on a 1 million, la droite s’améliorerait parce que s’il y a vraiment une bonne relation entre les deux, la droite s’affinerait de plus en plus pour vraiment être sûre que son erreur soit minimale.

SIMON OK.

GUY Une chose à noter est : donc vous avez un petit système. Il peut permettre de prédire une chose. Mais bien évidemment, dans la réalité, on ne peut pas prédire la taille uniquement à partir du poids. Dans les systèmes que l’on utilise tous les jours, par exemple recommandations — c’est l’exemple le plus classique de Netflix ou vos recommandations par exemple sur Facebook, ça prend beaucoup plus d’informations pour faire cette corrélation.

SIMON Qu’est-ce que tu veux dire, « plus d’informations » ?

GUY Par exemple, pour votre recommandation pour vos vidéos, ça va regarder ce que vous avez regardé avant, ce que d’autres personnes dans le même pays que vous ont regardé, les choses où parfois vous avez laissé, vous savez, les étoiles là qu’on regarde : « oui, ça a été noté 4 étoiles sur 5 ». Moi, je ne le fais jamais, mais je remercie tous ceux qui le font. Mais quand vous annotez, ça va essayer de comprendre quelles sont vos tendances, quels sont les genres de films. Ça va combiner de plus en plus d’informations. Une chose à noter, c’est vraiment un petit détail, mais il ne faut pas croire qu’il faut 5000 types d’informations pour prédire. Donc, on essaiera de vous mettre le lien. Il y a eu un concours à l’époque pour 1 million. Netflix demandait aux gens de trouver le meilleur système pour prédire quel va être votre meilleur film et le résultat a utilisé pas tant d’informations que ça. Je ne me rappelle plus quel était le nombre, mais je crois que c’était en dessous d’une dizaine.

SIMON Ah oui ?

GUY Pareil aussi : Airbnb a fait la même chose et je crois qu’il fallait quatre informations pour arriver à prédire si quelqu’un allait réserver un appartement.

SIMON Ici dans l’exemple, on a deux dimensions.

GUY Oui.

SIMON Et donc, on est capables de visualiser ça avec notre beau petit tableau de l’axe des y, axe des X. Et donc, on ne peut pas le visualiser, mais ce serait des données où il y aurait quatre colonnes dans quatre dimensions ?

GUY Oui. Et qui permettraient de prédire une seule valeur à la sortie qui est : quel va être le prix de la réservation ou est-ce qu’on doit l’acheter ? Donc notre petite feuille Excel à copier, à tester, il y a plusieurs choses à faire. Essayez d’ajuster plus de données pour voir comment la droite bouge. Vous essayez donc dans la petite case de changer les valeurs et voir si ça change et regardez la formule. Et n’hésitez pas à éventuellement tout trafiquer, tout toucher. Vous pouvez toujours recopier notre petite formule et notre petite feuille Excel.

SIMON Parfait. On va essayer de revenir à l’interface vocale. Le lien entre ce tableau-là où on a deux dimensions vraiment, c’est simple. Et quelque chose d’aussi complexe que la voix, où est-ce que ça se trouve ?

GUY Alors, le but dans la voix va être par rapport à une phrase de deviner quelle est l’intention d’une personne. Par exemple, si je dis : « éteins la lumière du salon », le système va devoir comprendre que je veux éteindre une lumière.

SIMON OK.

GUY Donc l’interface vocale, tout le travail va être par rapport à une phrase et comme je l’ai dit tout à l’heure, on peut dire plein de choses. À la place de dire « éteindre la lumière », on peut dire « éteins » ou on peut dire « éteins là-bas » ou « éteins le salon ». C’est les trois mêmes phrases qui veulent toutes dire la même chose, mais le but du système va être de trouver, pas forcément en utilisant la droite, mais d’autres méthodes, qu’est-ce que la personne veut.

SIMON Et en dessous de ça, on a aussi le système qui prend nos ondes sonores.

GUY Oui.

SIMON Puis qui sort le langage.

GUY C’est vrai ; bon point. En fonction du son, comment est-ce que je le convertis en phrases ?

SIMON Et en dessous de ça, on a aussi l’extraction de la voix des sons ambiants.

GUY Oui. Donc quand je reçois un son, comment je suis capable de prendre uniquement la voix et pas le four ou le ventilateur qui tourne derrière.

SIMON Fait que c’est quand même assez complexe puis c’est comme on a dit la semaine dernière. On ne va pas regarder comment ça fonctionne. On ne va pas voir le moteur, mais on va voir comment conduire la voiture.

GUY Oui.

SIMON Et donc, la semaine prochaine, je pense que c’est pas mal ce qu’on va faire.

GUY Oui.

SIMON On va voir c’est quoi le traitement automatique du langage.

GUY Oui. Des petites des petites choses à faire pour les gens ?

SIMON Oui. On a deux articles que moi j’ai trouvé vraiment intéressants. Donc premièrement, c’est quoi l’effet d’avoir tant de données sur la compréhension des statistiques ? C’est un peu poussé, mais je pense que c’est vraiment important pour comprendre comment l’intelligence artificielle fonctionne. Et il y a un article que j’aime beaucoup. C’est Robots are not coming for your job—Management is. Donc Les robots ne viennent pas pour votre emploi. Les gestionnaires vont prendre votre job ».

GUY Alors, petite note : ils sont en anglais.

SIMON Oui.

GUY Nous sommes désolés, mais il était difficile d’avoir des littératures et ces articles sont très bons. Donc on vous encourage à quand même essayer de passer dessus et d’essayer de vraiment comprendre ces informations, en plus de la petite feuille Excel.

SIMON Parfait. Mais merci beaucoup, Guy.

GUY Merci, Simon.

SIMON À la semaine prochaine.

GUY Semaine prochaine.

Simon et Guy

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Transcription

GUY Bonjour, Simon.

SIMON Allô, Guy. Ça va ?

GUY Je vais bien. Et toi ?

SIMON Oui, ça va très bien surtout parce que cette semaine on parle finalement du traitement automatique du langage.

GUY Oui. Donc on va parler du traitement automatique du langage. Donc on avait vu un petit peu l’intelligence artificielle en général, les données et les statistiques. Aujourd’hui, on s’intéresse spécifiquement à cette petite branche d’intelligence artificielle qui est le traitement du langage. Donc c’est une des premières branches qui a été abordée simplement parce que des gens s’intéressaient vraiment à comment est-ce qu’on peut essayer de comprendre ce que l’on dit. C’était une chose quand même assez abordable parce que c’est quelque chose qu’on utilise tous les jours. Et ce qui est intéressant, c’est quelque chose où les gens, il y a très longtemps déjà, interagissent avec des systèmes qui ont essayé de faire du traitement du langage.

SIMON Puis quand tu dis « très longtemps », c’est quoi ? C’est il y a comme 10 ans, si pas plus ?

GUY Un tout petit peu plus qu’il y a 10 ans. Je dirais peut-être dans les années 80-90. Dès que je dis « vieux », c’est en fait pas vraiment vieux, mais c’est toutes les choses qui ont précédé un peu ma naissance. Moi, directement, je dis : « elles sont vieilles ». Mais donc une chose que je pense que beaucoup de gens ont interagi avec : si vous avez utilisé le logiciel de traitement de texte Microsoft Word, vous avez déjà utilisé un système qui essayait de faire du traitement de langage : l’autocorrecteur.

SIMON Avant que tu nous expliques pourquoi c’est de l’intelligence artificielle, dans le premier épisode on en a parlé. Je pense que c’était le premier où tu disais que l’intelligence artificielle, c’est quand l’ordinateur ou le programme n’a pas déjà toutes les possibilités.

GUY Oui.

SIMON Et moi, j’ai toujours pensé vraiment que pour l’autocorrecteur dans Word, tu avais une grosse banque de données avec tous les mots et là, tu tapais un tel mot. Disons « table », puis tu écris ça avec un « P » au lieu d’un « B ». Puis là, je ne sais pas, Word dit : « ah, je ne connais pas ce mot-là. C’est vraiment proche de ce mot-là. Donc c’est probablement table ». Puis là, ça met peut-être une ligne rouge. Ce n’est pas ça ?

GUY C’est toujours vrai. Simplement, un système d’intelligence artificielle n’est pas qu’intelligent. Il peut aussi utiliser des règles.

SIMON OK.

GUY Donc l’autocorrecteur a commencé avec des règles assez simples sur les mots qu’il existe, parfois les accords, etc., et vraiment a beaucoup progressé pour progressivement intégrer l’intelligence. Parfois, il y a quelques situations ou des choses comme « la plupart des ». Parfois, on est un peu perdu dans les accords parce qu’on se dit : « est-ce qu’il y a S ? » « La plupart des gens font ? La plupart des gens fait ? » Il y a beaucoup de choses où parfois, dans une même phrase, juste avec que le texte, quand on n’a pas le contexte dans lequel la phrase est appliquée, on ne sait pas toujours. Et c’est là où l’intelligence artificielle intervient. Comme on l’a vu la semaine dernière avec la droite, on va regarder à peu près où est-ce qu’on pense qu’il n’y a pas beaucoup d’erreurs et on va choisir en fonction de ça. Donc il faut aussi voir l’intelligence artificielle comme la combinaison des deux, des règles et aussi les choses qu’on a vues la chose la semaine dernière, de la prédiction.

SIMON Donc là, on parle de la technologie vocale, du traitement automatique du langage, un peu plus de la perspective de comprendre c’est quoi les mots. Est-ce qu’on va voir cette semaine comment les systèmes comprennent les ondes sonores ?

GUY Oui. Parce qu’interface vocale, so…

SIMON So? Oh !

GUY Mes excuses. Mes excuses. Donc je rappelle : nous vivons tous les deux à Toronto et en zone anglophone. Donc nous avons beaucoup d’anglicismes, mais on essaie de revenir tranquillement vers le français. Alors, le principe est : le traitement du langage se fait sur du texte.

SIMON OK.

GUY On a besoin de texte pour travailler, mais tous nos systèmes, tout leur but va être d’amener du texte à ce qui va faire le traitement. Donc quand on parle avec la voix, la première chose qui va être faite, ça va être de convertir notre voix en texte.

SIMON OK.

GUY Et ensuite, ce texte va pouvoir être traité.

SIMON OK. C’est vraiment deux étapes très distinctes.

GUY Oui. Oui, mais dans notre cas, nous sommes obligés d’en parler parce qu’elles font partie du nécessaire pour que le système fonctionne.

SIMON OK.

GUY Justement, par rapport à ça, il est important de comprendre que le traitement de la voix a lui aussi progressé comme le traitement de l’intelligence artificielle.

SIMON OK.

GUY Parce que bien évidemment, ce sont des choses, comme on a dit, qui existaient chez les académiciens depuis, où ils travaillaient sur des papiers théoriques ou avec des systèmes très complexes et très onéreux que seules les grosses universités pouvaient posséder. Mais le matériel s’étant amélioré, les capacités de calcul, les puissances que les appareils peuvent gérer, ont aussi bénéficié à d’autres aspects, dont le traitement du son.

SIMON OK.

GUY Parce que comme vous le savez, le son, ce sont des fréquences et quand on doit faire des calculs sur les fréquences, plus on a de puissance, plus on peut faire de calculs. Et du coup, les appareils s’amélioreront : plus de micros, de meilleurs micros. Des capacités de calcul plus fortes pour pouvoir traiter et interagir avec le son ont permis de rendre ce processus de convertir le son en texte assez, aujourd’hui, accessible pour permettre l’émergence de tous ces systèmes, d’où on peut parler à presque tout, notamment le frigidaire. L’année dernière à CES, donc le Salon de l’électronique, des gens avaient mis ça sur le canapé. Donc on peut vraiment parler à tout type d’objets.

SIMON Puis est-ce qu’il y a un exemple de quelque chose qui a été fait il y a peut-être 10-15 ans d’usage de la technologie vocale ?

GUY Les serveurs vocaux interactifs ?

SIMON Oui.

GUY Donc « serveur vocal interactif », on en a parlé un petit peu, mais chaque fois que vous appelez à un certain numéro, ces endroits-là ont progressivement utilisé la voix pour vous aider à améliorer les services que vous utilisez.

SIMON C’est drôle. Je ne sais pas si tu te souviens de la première fois que tu as utilisé un téléphone où ça demandait : « voulez-vous faire A ou B ? »

GUY Oui.

SIMON Puis ça marchait tellement mal. Il me semble que ça marchait tellement mal.

GUY Ça ne marchait pas très bien. La puissance des téléphones, les techniques, donc les modèles mathématiques, etc., et tout simplement le micro. Un micro fait la différence.

SIMON Fait que pour revenir à la semaine dernière, est-ce que tu penses qu’il y aurait quelqu’un qui a pris toutes ces réponses-là — tous les non, non, non, non — puis aurait dit : « cette personne-là disait non afin de créer une banque de données » ?

GUY Non.

SIMON Ah non ?

GUY Pas tout à fait. Alors, quelqu’un a pris des données, mais pas forcément directement.

SIMON OK.

GUY Ce qui a été fait : vous ne vous en rendez pas toujours compte, mais à chaque fois que vous appelez un de ces serveurs, ils vous disent : « vous allez enregistrer cet appel pour des besoins de qualité ». Et lorsque vous donnez votre voix puisque vous vous dites qu’il n’y a pas de problème et personne ne dit jamais non, lorsque l’appel est enregistré, on peut s’en servir comme pour le CAPTCHA, comme pour le GPS, pour pouvoir améliorer ce système. Donc quelqu’un collecte une banque de données. Ça, c’est vrai. Excuse-moi. J’ai mal répondu à ta question qui était : oui, quelqu’un collecte les données, mais mon point que je voulais exprimer est : ce n’est pas forcément que quelqu’un vous appelle et vous dit : « dites non » et puis vous enregistre. C’est au travers de ces services. À chaque fois, ils vous disent : « est-ce que je peux vous enregistrer ? » « Oui ». Et ils utilisent ça. Et donc, on a traversé un petit peu toutes ces époques pour arriver aujourd’hui à ce qu’on appelle « les agents conversationnels », donc un terme un peu technique, mais qui simplement indique qu’on a aujourd’hui la version la plus à jour ou on a vraiment des systèmes qui vont faire toute la chaîne, prendre votre son, le convertir, le comprendre et vous répondre.

SIMON Est-ce qu’on peut dire qu’on est à la veille de créer notre propre agent conversationnel ?

GUY Oui.

SIMON Parfait.

GUY C’est exactement ce que tu avais décrit quand tu as parlé au premier épisode de l’application que tu as créée et c’est ce que l’on va faire tous ensemble tout au long de ces épisodes : créer notre propre agent conversationnel pour une application.

SIMON Parfait.

GUY Et donc, on a d’autres choses un petit peu plus connues. Donc on a de la traduction. Vous avez tous — toi, moi — voyagé. On se retrouve dans un pays où on ne parle ni anglais ni français et pourtant, on arrive à communiquer avec les gens de manière assez correcte. Ça donne des scènes toujours un peu cocasses parce que c’est parler dans le téléphone. Moi, je réponds dans le téléphone et on communique, mais c’est l’une des facultés du traitement du langage. Donc il y a Google et d’autres services qui peuvent traduire pour vous lorsque quelqu’un parle.

SIMON Puis ça, ces systèmes-là, je pense que je peux deviner comment ça marche, mais peut-être tu pourras m’illuminer. Est-ce qu’ils ont pris comme plein de livres qui étaient traduits puis ont dit : « voici un livre en anglais, voici un livre en français. C’est plus ou moins le même contenu » ? Puis là, ils ont donné comme plein de livres traduits ou de phrases traduites, puis quelque chose avec l’intelligence artificielle s’est passé. Puis là finalement, on est capable de traduire des phrases ?

GUY Tu as tout compris.

SIMON Super.

GUY Et c’est la raison pour laquelle il n’y a pas toutes les langues.

SIMON OK.

GUY Donc vous regardez à chaque fois des traductions, vous verrez qu’il y a parfois du chinois, parfois du français, de l’anglais, de l’espagnol, mais pour des langues plus petites… Donc par exemple, on a plusieurs groupes ethniques au Cameroun et ils ont parfois 100 000-200 000 individus qui parlent une langue. Vous ne pourrez pas la trouver sur ces systèmes simplement parce qu’il n’y a pas ce que tu as décrit où on a ce qu’on appelle « un corps de texte de référence ».

SIMON OK.

GUY La même chose traduite est donnée au système tout comme on l’a vu la semaine dernière qui permet de faire des corrélations entre les mots et les phrases, et de traduire.

SIMON Petite question vraiment rapide, très profonde. Est-ce que tu penses que c’est important pour les communautés linguistiques qui sont peut-être moins représentées dans de gros systèmes comme ça de former un petit groupe puis de traduire des choses pour prendre leur place dans le monde ?

GUY C’est plus qu’important ; c’est vital. C’est vital parce qu’on est toujours en train de s’inquiéter des langues qui disparaissent. Donc vous avez sûrement tous entendu parler de cette histoire en Amazonie où on a des communautés où personne ne peut communiquer avec elle tout simplement parce qu’on n’a personne qui parle les deux langues. Donc personne n’a appris la langue locale et une langue courante. Donc on appelle ça « les langues de l’Internet » parce qu’elles sont présentes sur Internet. Et pour garantir ou sauvegarder ces dialectes, ces langages sont parlés par des groupes, il est vraiment important que ceux qui parlent les deux langues produisent des contenus dans les deux pour permettre à ces systèmes, ces machines, qui elles vont pouvoir être quand même intemporelles de pouvoir s’assurer qu’il y a toujours au moins un individu, un système capable de parler et de communiquer, et de faire la traduction entre les deux.

SIMON OK. Puis en fait, c’est pour ça qu’on fait notre balado.

GUY Oui.

SIMON On voulait tous les deux que des gens de nos communautés puissent se créer des agents conversationnels sans devoir passer par l’anglais.

GUY Oui. Parce qu’on le verra ou vous pouvez le rechercher : chercher des agents conversationnels, des applications en français, malheureusement, on n’a pas beaucoup de services. Donc on espère débloquer beaucoup de gens pour aider pour le français, qui eux-mêmes pourront aider avec une deuxième langue qu’ils parlent. On espère ainsi de suite qu’on va pouvoir ramener certaines de ces langues, de ces dialectes, sur Internet pour s’assurer qu’elles ne disparaissent jamais.

SIMON Puis on va voir aussi que ce n’est pas juste la langue comme telle, mais l’accent.

GUY Oui.

SIMON Comme on va voir dans quelques minutes. Et pour moi, le Canada, ce n’est pas bilingue parce qu’il y a plein d’autres langues. Mais mon accent souvent, ça ne fonctionne pas avec les interfaces vocales. Donc ça me tanne que la voix acadienne n’est pas reconnue.

GUY Oui. Il faudra qu’il y ait plus — j’espère qu’il y en a qui nous écoutent — qu’il y ait plus d’Acadiens — et on verra comment — qui donnent des données pour nous aider.

SIMON Parfait. Donc les applications d’aujourd’hui de la voix, pour revenir.

GUY Oui. Donc la traduction est le plus connu et bien sûr, les assistants vocaux. Donc vous avez tous vu la pub pour Siri qui était le premier du genre. Et maintenant, vous avez sûrement entendu Alexa ou Google Assistant qui sont maintenant capables d’exécuter certaines fonctionnalités que vous leur demandez.

SIMON Et les applications de demain, on est capables d’interagir avec nos technologies par la voix.

GUY Oui.

SIMON Ou nos ampoules comme tu le fais.

GUY Tout le temps. Et justement, parce que j’aime bien quand toi tu parles de ça, le correcteur.

SIMON Oui.

GUY Le correcteur de langues.

SIMON Mon cher Antidote que j’aime beaucoup.

GUY Qu’est-ce qu’est Antidote ?

SIMON Qu’est-ce qu’est Antidote pour les personnes qui ont un français impeccable et qui nous écoutent ? Antidote, c’est un logiciel. C’est comme l’autocorrecteur Word, sauf que c’est juste pour le français. Ça marche super bien. En fait, on devrait leur envoyer un courriel pour voir s’ils veulent sponsoriser un épisode ou deux. C’est ça. Ça lit puisqu’on peut dire que l’intelligence artificielle lit notre texte. Donc ça lit ce qu’on écrit puis ça nous dit : « ta tournure de phrase est peut-être un peu croche. Tu devrais peut-être remplacer ce mot-là par celui-là parce que ça, c’est un anglicisme ou ça, c’est un peut trop familier ». C’est quelque chose qui existe en français, mais ça existe aussi en anglais. Pas Antidote, mais il y a...

GUY Grammarly.

SIMON Grammarly.

GUY Donc pour ceux qui ne sont pas au courant, ici en Amérique du Nord, nous sommes déversés de publicités pour Grammarly qui fait tout ce que Simon vient de décrire, avec en plus des recommandations par rapport à qui on s’adresse.

SIMON Et ça, on s’en est déjà parlé de Grammarly, mais est-ce que tu utilises Grammarly ?

GUY Non.

SIMON Non ? Pourquoi ?

GUY Moi, j’ai un souci avec les correcteurs parce que j’ai peur de perdre la langue. Parce que j’ai vu un phénomène intéressant sur mon rapport avec les lumières qui est : à partir d’un moment, quand je me rends compte que quelque chose fait le travail pour moi, je ne fais plus d’efforts. Et donc, par exemple, la manière dont j’éteins les lumières. Je me suis rendu compte qu’il me suffit de ne presque rien dire. Je dis maintenant : « éteins salon ». Je ne fais même plus de phrase et ça marche. Et du coup, j’ai peur de perdre mon langage et je me dis : « si j’ai quelque chose qui corrige, j’aurais tendance à juste ne pas faire attention et simplement laisser que le correcteur s’occupe de mon langage ».

SIMON Et ça, je trouve ça super intéressant parce que si on suit cette ligne-là, on pourrait presque… Moi, ce dont j’ai peur avec le manque d’accent avec les interfaces vocales, c’est que je pourrais perdre mon accent parce que j’ai besoin de parler un français plus standard.

GUY Oui.

SIMON Et donc là, s’il y a un enfant élevé avec un Google ou quoi que ce soit dans la maison, peut-être il aurait besoin de parler afin que la machine le comprenne.

GUY Oui.

SIMON Et là, il va perdre son patrimoine culturel.

GUY C’est vrai. Moi, c’est cette perte qui m’inquiète et c’est pour ça que quand je vois une faute, je m’en vais regarder la règle puis j’essaie de me rappeler. Et dans les applis de demain, on a notre dernier sujet, Simon, sur la santé mentale.

SIMON Oui, sur la santé mentale. Il y a beaucoup des gens qui sont en train de travailler sur le sujet. Être capable de parler avec un ordinateur va nous permettre d’avoir des outils de santé mentale, un peu comme les applis nous ont permis d’avoir plein de fonctions directement avec nos téléphones.

GUY Oui.

SIMON Je pense que toi, tu penses que c’est un peu ça, l’avenir.

GUY Je crois qu’on peut y arriver. Oui.

SIMON Moi, je pense que non. Il y a plein d’informations sur notre état corporel dans la voix.

GUY Oui.

SIMON Il y a plein d’indicateurs cognitifs, des choses comme ça. Pour telle personne, il y a peut-être une corrélation entre comment il parle et un état de santé mentale. Mais je pense que pour comprendre comment la personne se sent, l’empathie puis tout ça, on aura toujours besoin d’une personne.

GUY Oui. Et notre conclusion et on trace la ligne entre nous deux : un système peut aider un praticien.

SIMON Oui, exact.

GUY OK. On passe à notre activité ?

SIMON Oui, donc l’activité. Là, on va faire une activité avec la transcription.

GUY Oui.

SIMON Et ça, je trouve ça très drôle. J’ai vraiment hâte de comparer les résultats et vous pouvez aller voir sur le site Web simonetguy.com pour voir un notre document Sheets.

GUY Quel épisode ?

SIMON Épisode 3 déjà.

GUY Donc on a un petit document. Alors, on a choisi un morceau de texte. On ne va pas vous dire ce que c’est. J’espère que vous le reconnaîtrez. Donc pour indiquer un petit peu ce que l’on va faire, on va juste tester de la transcription qui elle, lorsque vous parlez, quelle est la qualité du texte tel qu’elle est comprise par la machine et convertie en texte visuel, donc avec des lettres et des mots. Et pour ça, on a notre document Google et donc, lorsque vous allez ouvrir ce document, vous pouvez le copier. Donc on a le nôtre qu’on a partagé, mais vous pourrez le copier et le faire aussi chez vous. Lorsque vous arrivez sur le document Google, il vous suffit d’aller dans « Outils » et vous avez... Alors, j’ai oublié le nom en français. C’est saisie…

SIMON Saisie vocale ?

GUY Saisie vocale, je pense.

SIMON Le mien aussi est en anglais. Je ne sais jamais.

GUY Mais sinon, vous avez le raccourci sur Mac qui est Commande + Shift + S.

SIMON Et sur Windows, Contrôle + Shift + S.

GUY Donc lorsque vous avez ça, ça va vous sortir un petit micro. Et lorsque vous avez ce petit micro, n’oubliez pas de changer la langue. Ça devrait être en français peut-être pour vous, mais nous ici, nos outils sont en anglais. Donc on a dû mettre « français ». Donc on va tenter notre enregistrement.

SIMON Oui. OK.

GUY Je commence. Tu es prêt ?

SIMON Oui.

GUY Alors, 3, 2, 1.

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Hé ! Bonjour, Monsieur du Corbeau.

SIMON Waouh !

GUY Alors, on lui donne petit peu de temps. Vous allez voir que la transcription va se faire. Pour vous qui testez de petites astuces, si vous voulez mettre un point, il suffit de dire « point » et si vous voulez aller à la ligne, il suffit de dire : « nouvelle ligne ».

SIMON OK. Moi, je vais lire ce beau poème.

GUY Est-ce que tu es prêt ?

SIMON Je suis prêt.

GUY 3, 2, 1.

SIMON Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l’odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
Hé ! Bonjour, Monsieur du Corbeau.

C’est tout ?

GUY Merci, Simon.

SIMON Merci, Guy.

GUY Donc on a la transcription. Vous allez voir nos deux transcriptions à nous. Et donc, pour rappel de ce qui se passe, le son est récupéré, converti et transformé en texte. Alors, les résultats, les résultats. Donc on a nos deux enregistrements. Simon, qu’est-ce que tu vois ?

SIMON Je vois que toi, je pense que c’est parfait. Je pense que tu l’as lu comme si c’était un livre ou quelque chose, un recueil de Lafontaine. Mais moi, malheureusement, après : « Maître Renard se comprit par le gars a lâché »…

GUY Oui.

SIMON « Du temps ».

GUY À la place de « l’odeur alléché, lui tint », il a : « le gars a lâché du temps ». Et alors, on en rigole, mais ça revient un peu sur le point dont on parlait tout à l’heure. Alors, qu’est-ce que ça veut dire ?

SIMON Ça veut dire, donc d’une perspective d’expérience d’utilisateur, que si tu es en train de créer une interface vocale pour des gens qui se trouvent un peu partout dans le monde, tu as besoin d’être conscient que les gens parlent différemment.

GUY Oui.

SIMON Pour moi, le texte n’est vraiment pas naturel. Ce n’est pas comme ça que je parle. Donc si mon interface vocale s’attend à une structure d’un français standard, mes commandes ne vont juste pas fonctionner.

GUY Oui.

SIMON Comme par exemple avec mon Google Home, je dirais : « Google, c’est quoi, les nouvelles ? » Puis ça, ça me répond toujours en anglais. Mais si je dis : « Google, joue les actualités », ce que je ne dirais jamais, là, ça fonctionne. Donc si tu dis que tu veux créer quelque chose en français, c’est important de connaître ton public et aussi les limites courantes de la technologie.

GUY Oui. Et puis, il y a un deuxième point dont tu peux parler parce que la manière dont les gens parlent est une première chose dont il faut tenir compte. Ne l’oubliez pas. Il vient de donner un exemple comment est-ce qu’on demande les actualités. La deuxième chose est : pourtant, tu lis un texte, mais le système ne le comprend pas.

SIMON Donc pour l’instant, ça ne comprend pas aujourd’hui.

GUY Oui.

SIMON Mais comme on en a discuté, ça se peut qu’il y ait quelqu’un chez Google qui va écouter ce qu’on vient juste d’enregistrer puis dire : « Ah, une minute. Il est en train de lire quelque chose. Est-ce que ça a bien fonctionné ? Non ? On va essayer de corriger ça dans le système ». Et donc, on peut s’attendre à ce que la technologie évolue si on y participe.

GUY Oui. Donc comme on l’a précisé tout à l’heure, il faut des données et il faut pouvoir donner des données de voix pour aider ces systèmes à s’améliorer. En parlant de ça, il y a plusieurs solutions. La première est : parlez aux enceintes vocales et parlez à vos assistants, mais je sais que tu veux en parler.

SIMON Oui. Oui, oui. Comme on en avait discuté la semaine dernière, je n’aime pas que mes interactions avec la technologie vont produire des données qu’une compagnie va être capable de monétiser.

GUY Oui.

SIMON Donc, est-ce qu’il y a un moyen ? Parce que comme Google Chrome, ça appartient à Google. Amazon Alexa, ça appartient à Amazon. Est-ce qu’il y a quelque chose qu’on peut faire pour amener nos accents, nos différents langages, dans le monde des interfaces vocales sans aider les grosses compagnies ?

GUY Oui. Alors, il y a une initiative de Mozilla. Donc Mozilla a créé quelque chose qu’on appelle « Voice Open Domain », donc une voix avec un domaine ouvert à tous pour utilisation. Donc l’idée est d’avoir des personnes qui vont s’enregistrer en train de parler en lisant différents types de corps de texte...

SIMON OK.

GUY Et donner ces enregistrements au domaine ouvert de la voix qui va permettre aux gens, donc après à des ingénieurs ou à des personnes qui souhaitent l’utiliser, de voir comment intégrer ça dans leurs systèmes pour pouvoir les améliorer.
Mais ça donne des jeux de données assez importants pour que tout le monde puisse faire des systèmes assez performants.

SIMON OK. Donc ça, ça va être la métaphore qu’on a utilisée, je pense, la semaine dernière de la voiture puis être capable de conduire sa voiture. Cet aspect-là d’utiliser la banque de données ou l’interface vocale Mozilla en direct, c’est un peu plus technique ?

GUY Oui. C’est un peu plus technique si vous utilisez la banque de données, mais vous, faire un don de votre voix en train de lire des textes, ça, c’est ouvert à tout le monde.

SIMON Ça, c’est intéressant.

GUY Et vraiment, comment tu as lancé un petit appel aux Acadiens, j’en lance vraiment à toutes les communautés qui sont ou sous-représentées ou éventuellement n’ont pas beaucoup de membres de solliciter ses membres. C’est à partir d’une heure d’enregistrement pour 100 personnes qu’on peut arriver à faire quelque chose. Donc une heure, 100 personne, on peut faire quelque chose et plus on rajoute, c’est comme on l’a vu à l’épisode précédent : plus on a de données, plus les systèmes deviennent efficaces.

SIMON Je pense que c’est pas mal ça pour notre introduction au traitement de la voix.

GUY Oui. Et la semaine prochaine ?

SIMON La semaine prochaine. J’ai hâte à la semaine prochaine !

GUY Qu’est-ce qu’on fait ?

SIMON Finalement, on commence. On commence notre projet. On va voir comment est-ce qu’on trouve notre idée.

GUY Oui.

SIMON Et…

GUY On va parler de comment on trouve notre idée et comment on structure un petit peu son projet, donc des termes assez connus, mais qu’on va encore une fois démystifier et vraiment montrer des versions très simples. Des petites choses à préparer ? Oui. Donc quelques articles. Justement, si vous avez fait de la programmation à l’époque et si vous utilisiez un éditeur qui s’appelle Imax ou même si vous n’en avez pas fait, vous avez la possibilité d’utiliser ce qu’on appelle « un Faux Docteur ». Donc c’était vraiment un site système où vous tapiez vos questions et le système vous reposait des questions par rapport à vos questions et puis vous avanciez là-dessus. Et il y a un autre article sur l’autocorrecteur de Word. Donc c’est une version plus courte, mais en français qui résume un peu le challenge qui a été de…

SIMON Le challenge. C’est du français, ça ?

GUY Oui. Les difficultés qui ont été rencontrées pour établir l’autocorrecteur. Donc de petits articles, donc des choses assez simples à digérer en plus aussi d’essayer la transcription et de voir ce que ça donne pour vous. Et comme Simon l’a dit, n’hésitez pas à si vous avez des choses un peu cocasses à partager. C’est @cestsimonetguy, notre Twitter.

SIMON Parfait. Merci beaucoup, Guy.

GUY Merci, Simon.

SIMON À la semaine prochaine.

GUY Semaine prochaine.

Simon et Guy

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Saison 1 : les interfaces vocales

04 : Les interfaces utilisateur par la voix

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Transcription

SIMON Allô, Guy.

GUY Bonjour, Simon ? Ça va ? Je vais bien. Et toi ?

SIMON Oui. Très bien, très bien, mais surtout là que cette semaine, on est déjà rendu à la création de son projet.

GUY Oui.

SIMON Oui ?

GUY Et on va voir qu’est-ce que ça implique quand on parle d’un projet. On a une petite nuance qu’on aime bien nous mettre. C’est un projet de produit.

SIMON Oui.

GUY Parce qu’un projet, c’est assez large alors que nous, on focalise vraiment parce qu’à la fin, on a un produit. Et du coup, c’est intéressant parce que chaque fois qu’on pense à un produit, on n’essaie pas de nécessairement s’intéresser à comment est-ce qu’on fait un produit, mais tout de suite les gens se lancent dans : « oui, je veux le prochain Facebook », etc. Donc pour comprendre un petit peu, nous, dans ce qu’on essaie de faire au cours de notre balado, on veut créer un produit qui utilise les interfaces vocales, donc les interfaces vocales qui sont une petite branche de l’intelligence artificielle. Donc on veut intégrer ces interfaces vocales qui permettront à des gens d’interagir avec ce qu’on appelle « un agent conversationnel », donc quelque chose capable de comprendre ce que les gens disent et de répondre en fonction de ce que les gens disent. Donc on va essayer de créer un produit qui est un agent conversationnel et qui va être disponible et mis à la disposition des gens pour qu’ils puissent l’utiliser par une interface vocale.

SIMON Si quelqu’un commence juste à écouter maintenant, est-ce que tu penses qu’il devrait écouter les trois derniers épisodes ?

GUY Oui.

SIMON Oui ? C’était intéressant.

GUY Et pas que pour nous faire notre publicité, mais c’est parce que dans les épisodes précédents, on s’est focalisé sur une partie un peu compréhension de qu’est-ce que l’intelligence artificielle, comment ça marche, sans technique, mais vraiment pour avoir une idée de comment ce système marche. Et la raison pour laquelle il est important de le faire, c’est que quand on crée un produit, il faut en connaître les limitations et les contraintes parce que c’est là des moyens d’assurer que son produit va fonctionner.

SIMON Je sais qu’on est tous les deux d’accord là-dessus. C’est important de comprendre comment ça fonctionne vraiment à un niveau fondamental parce que là, si la semaine prochaine il y a eu une autre interface vocale qui sort puis tout ce qu’on connaît à propos d’Amazon puis de Google, tout change, au moins on comprend comment ça marche et on peut deviner qu’est-ce qui va être possible.

GUY Oui, on y gagne deux choses. Ce que tu dis qui est des interfaces, il y en aura différentes. C’est surtout des interfaces vocales. Donc on a différents fournisseurs. Amazon et Google sont les principaux, mais il y en aura peut-être d’autres demain, peut-être vous qui pourriez mettre en place votre propre fournisseur d’interfaces vocales. Mais ce qui est vraiment important aussi, c’est que la compréhension de l’intelligence artificielle fait que tout ce qu’on voit et tout ce qu’on utilise prend un peu plus de sens. Donc pour revenir un petit peu à notre produit : donc comme je disais, chaque fois que quelqu’un arrive, la première chose, c’est : « oui, j’ai une idée. Je peux faire le prochain Facebook des chats ». Et très souvent, une des raisons pour lesquelles cette idée ou disparaît ou on ne la creuse jamais, c’est parce que quand on l’a trouvée, on n’est pas nécessairement passé par tout un processus. Tout produit que vous voyez est toujours passé par un processus relativement similaire qui est assez quadrillé dans la manière dont on fait les choses. On commence par le choix de l’idée. Toutes les idées sont bonnes, mais à la fois toutes les idées ne sont pas nécessairement bonnes. Avoir une idée, certainement non, pensent à certaines choses, mais tout le monde n’en a pas toujours. L’idée est une idée vraiment d’essayer de comprendre et de regarder par rapport à ses observations des choses qu’il y a autour de nous, de voir s’il y a des choses dans des systèmes existants ou manquants, c’est-à-dire des choses qu’on aimerait avoir, qu’on verrait à certains endroits. Des trucs très simples. Par exemple, parfois on peut regarder. Moi, j’ai toujours cet exemple que je prends pour les portes. Il est toujours parfois compliqué, surtout pour les portes modernes. Vous ne savez jamais s’il faut la tirer ou la pousser et je me dis toujours : il y a des choses très simples comme indiquer sur la porte dans quel sens il faut le faire, mais personne ne lit jamais. Moi, je me dis : mais pourquoi les portes ne pourraient juste pas faire les deux sens des deux côtés ? Et l’idée, c’est un petit peu ça où on va vraiment regarder quelque chose qui soit nous gêne, soit qui gêne les autres, ou soit qu’on observe.

SIMON Moi, mon parcours, c’est les sciences. Et quand je t’entends parler de reconnaître l’idée, moi je vois que c’est l’hypothèse. Tu discutes d’observation puis de formuler une hypothèse. Est-ce que c’est plus ou moins la même chose ?

GUY C’est exactement ça. C’est exactement ça où la première chose, c’est : quand on a une idée, elle est une hypothèse. Et c’est une bonne transition vers la deuxième partie qui est : parce que ce n’est qu’une hypothèse, il faut la valider. Et une fois donc qu’on a observé quelque chose, on a pensé quelque chose : « je ne sais pas. Je vais faire un Facebook des chats » ou « je vais faire quelque chose de nouveau, ma porte à deux sens », maintenant il faut tester et valider. La clé est : tout le monde s’imagine toujours que le test est forcément quelque chose de compliqué. L’idée du Facebook des chats : « tout d’un coup, il faut des programmeurs, il faut que je crée tout mon site, il faut que je recrée tout Facebook et puis que je mette mes spécificités de chats ». Mais la réalité est que ce n’est pas le cas. Donc il y a quelque chose que l’on appelle « le prototype » ou « le produit à basse fidélité » qui vous permet de tester et valider.

SIMON Et donc, « basse fidélité », c’est quelque chose que j’aime beaucoup : le papier.

GUY Oui.

SIMON Le crayon et le papier. Il n’y a pas de technologie là-dedans. C’est vraiment plus interpersonnel.

GUY Le test et la validation se font avec le minimum possible syndical et avec parfois un crayon et un papier ou une version... Donc, prenez le cas de ma porte. Vous pouvez avoir un carton qui représente votre porte.

SIMON Non, c’est vrai.

GUY Et puis le placer et avoir les gens qui passent par-dessus. L’idée de ce process, c’est qu’il faut absolument interagir avec des gens. Donc il faut voir d’autres personnes pour voir si eux ont le même sentiment ou ont les mêmes difficultés que vous avez représentées. Et ce qui est intéressant avec cette partie de processus, c’est que parfois, on se rend compte que les gens n’ont pas du tout les mêmes ressentis que nous ou que les gens ont des astuces pour régler ce qui nous semblait être un souci qu’on ne connaissait pas. Donc au cours de ce processus, on apprend des choses et en même temps, on vérifie, on confirme ou alors on infirme, on dit que son idée, son hypothèse, n’est pas valide.

SIMON Donc quand on parle de tester son prototype, c’est plus comme une conversation ?

GUY Oui.

SIMON OK.

GUY Donc, on va discuter avec quelqu’un, essayer de comprendre un petit peu. On ne va jamais directement parler de son prototype.

SIMON OK.

GUY L’idée va être : est-ce qu’on peut comprendre quel est le besoin ou comment les gens réagissent par rapport au domaine dans lequel on est ? Par exemple, notre Facebook des chats, c’est se dire : est-ce que les gens sont vraiment intéressés à partager des photos de leurs chats et le partager d’une manière publique, etc. ? On va essayer de comprendre ça pour voir si notre idée, notre hypothèse, répond à quelque chose que les gens ont vraiment envie de faire. Parce que peut-être quelqu’un dirait : « non, mais moi, mes photos je les poste déjà sur le vrai Facebook ». Donc là du coup, on se dit : « mon idée n’est pas bonne ».

SIMON Et là, soit on a des rétroactions qui nous forcent à retravailler notre hypothèse puis notre prototype de basse fidélité.

GUY Oui.

SIMON Là, c’est comme un cycle continu ?

GUY Oui. On teste, on regarde et on confirme : « ah, mon idée est bonne. Très bien. Mon prototype ? Ah, mon prototype basse fidélité, donc j’ai testé avec mon papier, j’ai vu des gens qui ont poussé ma porte, ils ont fait tout un tas de trucs ». Et en fonction de ça, on avance et on arrive à un moment où, lorsqu’on a validé tout ça, on peut passer au prototype à plus haute fidélité.

SIMON OK…

GUY Cette partie-là est la partie où il y a effectivement un petit investissement qui peut être en temps ou en ressources parce qu’il va falloir qu’on fasse quelque chose qui soit proche de comment sera le produit, mais sans vraiment être le produit final. Donc on n’a pas besoin d’arrondir tous les angles. Donc on peut avoir une fausse porte. Elle peut être pas très belle, pas peinte, etc., mais elle est suffisamment quand même proche de ce que va être réellement ma vraie porte.

SIMON Quelque chose que je trouve super intéressant dans la création de son prototype de haute fidélité ces jours-ci, c’est le mouvement sans code.

GUY Oui.

SIMON Donc à l’époque, si on voulait créer quoi que ce soit dans le monde de la technologie, on avait vraiment un programmeur, à savoir comment faire.

GUY Ou avoir un ami programmeur.

SIMON Ou avoir un ami. C’est ça. Mais maintenant, on a juste besoin de connaître les outils.

GUY Oui. Et donc, à l’occasion, nous, de ce balado, vous allez utiliser un outil sans code, mais l’outil sans code, spécifiquement pour la technologie, permet rapidement d’avoir un produit qui va vraiment ressembler au produit final, mais qui sera encore au stade de prototype, qui ne se focalise que sur des choses essentielles. Et de la même manière qu’au stade précédent, ce prototype à haute fidélité, on le met devant avec d’autres utilisateurs. On leur fait utiliser, etc., et on revient dessus, et on n’hésite pas à revenir plusieurs fois dessus. C’est vraiment ce processus qui fait le succès, qui est plus : « je vais essayer de valider, de vraiment m’assurer que les personnes sont en accord avec ce que je suis en train de construire », mieux j’ai de chances de garantir mon succès.

SIMON Donc la création d’un projet, ce n’est pas un processus isolé.

GUY Non.

SIMON Et ce n’est pas linéaire non plus.

GUY Non plus. Et vraiment, ça implique énormément d’interagir avec des gens qui vont soit utiliser le produit ou qui seront des utilisateurs de produits, et vérifier valider avec eux. Donc ça a un nom. C’est la méthodologie dite « agile » parce qu’elle est très interactive et elle dépend beaucoup d’il faut aller parler avec les gens. Il n’y a pas besoin de parler avec beaucoup de gens. Quelques gens suffisent. Comme on vous a dit, avec trois amis, on est déjà pas mal.

SIMON Parfait. Et là, une fois qu’on a notre prototype haute fidélité validé, qu’est-ce qu’on fait ?

GUY Une partie que les gens sous-estiment toujours : il faut mettre en ligne. Il faut mettre en ligne. Il ne faut pas s’arrêter. On a fait tout ce test, on a toujours validé. Ça n’a pas besoin d’être parfait. Il faut mettre en ligne. Une fois qu’on a mis en ligne, une petite chose. Ça, c’est l’autre partie. Donc pour tous les courageux qui ont mis en ligne…

SIMON On se lave les mains puis on abandonne ?

GUY Non. L’autre partie est : il faut analyser ce qui se passe. Une fois qu’on a mis en ligne, ce n’est pas la fin. Ce n’est pas le début de la fortune. Pour l’instant, c’est juste : on l’a mis et il y a d’autres personnes que les amis avec qui on le testait qui vont l’utiliser. Et à ce moment-là, il y a toute une partie où il faut analyser, donc regarder comment les gens utilisent son produit pour le faire évoluer. La dernière partie d’un produit, c’est : on recommence. Donc on va voir son produit, on va voir comment les gens l’utilisent. On aura une nouvelle idée, une nouvelle hypothèse et on reprend le processus. Et c’est vraiment important. Test et validation avec basse fidélité. Haute fidélité : on met en ligne la nouvelle fonctionnalité ou la nouvelle extension de son produit. On l’analyse et on recommence, ainsi de suite.

SIMON C’est vraiment processus dynamique, la création de son produit.

GUY Oui. Et tous les produits que vous pouvez utiliser aujourd’hui suivent ce processus-là d’une manière ou d’une autre. Vous ne le voyez pas directement, mais ils s’améliorent en continu.

SIMON OK. Et donc, une fois qu’on a notre produit, une fois que ça a été validé, est-ce qu’il y a un autre modèle ? Si on se dit : « oui, j’ai mis plein de temps, là je vais me faire peut-être un peu d’argent avec tout ça ».

GUY Ah oui. Du coup, on va essayer de réfléchir à comment est-ce que l’on peut monétiser son produit. Donc, concevoir son produit est une chose, le monétiser en est une seconde. Et pour ce faire, on a un système donc qui s’appelle en anglais « business model canvas ». Et comme vous le savez, nous, on est des traducteurs chevronnés. Donc on a « le canevas du modèle d’affaires ». La partie cool est : donc c’est souvent un document qui est donné dans les business schools, donc les écoles de commerce, et c’est souvent présenté comme quelque chose d’un peu magique. Mais l’idée de cette méthodologie, c’est au contraire de vous simplifier la conception de votre modèle d’affaires et comment vous allez monétiser votre produit.

SIMON Et le modèle d’affaires, est-ce que c’est en parallèle avec la création de notre prototype ou est-ce que ça vient après ? C’est quoi, l’ordre de tout ça ?

GUY Alors, le modèle d’affaires va être celui qui va guider la création de votre prototype. Donc les deux se construisent en même temps. Une question qu’on a aussi souvent quand on parle du modèle d’affaires : « mais est-ce que c’est le business plan ? » C’est-à-dire qui est votre plan d’affaires. Donc c’est le document un peu connu et à chaque fois que vous avez une idée ou un projet, tout le monde qui veut investir ou qui connaît un petit peu ces différentes choses va directement vous donner : « oui, je veux un business plan ». Donc ce n’est pas le plan d’affaires.

SIMON OK…

GUY Mais ça vous fournit une grande partie des éléments qui vont vous permettre de concevoir le document beaucoup plus formel du plan d’affaires. En parlant de ça, je vous propose tout simplement d’ouvrir le canevas du plan d’affaires.

SIMON Qui est sur notre site Web. C’est quoi, notre site Web, Guy ?

GUY Alors, c’est simonetguy.com. Vous vous rendez dans l’épisode 4 et vous verrez dans les ressources donc un lien vers le canevas du modèle d’affaires. Donc lorsque vous allez arriver sur ce document, donc vous allez voir : c’est un beau document.

SIMON C’est un très beau document.

GUY Avec plein de petites cases, etc. Donc il y a plusieurs rubriques à l’intérieur. Donc la manière dont c’est fait dans la réalité, c’est que vous avez ce document qui est imprimé et vous y posez dessus des post-its. Alors, Simon lui est un grand amateur et adorerait ça parce qu’il pourrait écrire sur les post-its, faire des dessins, etc., ce qui est une bonne chose. Moi aujourd’hui, je recommande une version numérique pour plusieurs raisons. La première : c’est dématérialisé. Donc je vous assure : le nombre de fois où j’ai dû me pencher pour essayer de prendre des photos de tout le poster. En plus, l’autre difficulté est que des fois, le post-it tombe, des fois on veut le reclasser, des fois on veut l’enlever. La version numérique est utile et surtout, quand vous travaillez à distance, elle vous permet quand même avoir ce niveau d’interaction. Donc chacune des rubriques correspond à différentes choses qu’il va falloir explorer. Donc le but est vraiment de placer dessus ses hypothèses. Tout commence par la case de gauche au niveau du problème et vous allez petit à petit naviguer à travers les différentes colonnes. Une fois que vous avez rempli les différents éléments, donc vous allez voir : vous remplissez chacun de ces éléments en fonction des différentes étapes. Donc le choix de l’idée est la partie problème et solution. Ensuite, les tests et la validation vous aident à définir la proposition de valeur, les avantages compétitifs, les canaux et les segments de clientèle.

Une fois que vous avez tout ça, vous allez ensuite pouvoir remplir la case « Coûts ». Parce que vous allez voir : « tiens, pour faire mon prototype, il me faut tel, tel, tel élément » et une fois que vous avez ça, vous allez pouvoir réfléchir la partie source de revenus.

SIMON Parfait.

GUY Et donc, tout ça, au fur et à mesure que vous le remplissez, va vous aider petit à petit dans votre projet. Pour la partie spécifique test et validation donc du prototype haute et basse fidélité, on a un second document qui s’appelle « le canevas de la proposition de valeur ». Donc pareil. Dans les ressources que vous trouvez sur notre site à l’épisode 4, vous avez le canevas de la proposition de valeur, donc un autre beau document à imprimer.

SIMON Celui-là, je ne le connais pas. J’ai déjà travaillé avec le canevas du modèle d’affaires, mais je ne le connaissais pas, celui-là.

GUY Alors celui-là, sa caractéristique est qu’il va donner une version zoomée de la partie « quelle est ma proposition de valeur, quelle est la valeur de mon produit » et « qui va être mon client » parce qu’il se focalise spécifiquement. C’est lui vraiment que vous allez utiliser quand vous faites vos entretiens avec vos utilisateurs. Il se focalise sur « qu’est-ce que je résous pour mon utilisateur ? Qu’est-ce que mon utilisateur utilise qui résout déjà le problème ? » Et « quelles sont les tâches en général qu’il y a à faire pour mon produit ? » Et en remplissant ces différentes catégories — donc même chose : des post-its et de petites annotations — vous allez pouvoir petit à petit comprendre qu’est-ce qui fait que votre idée, quand vous l’avez creusée et quand vous avez discuté avec des gens, fait que vous avez trouvé ce truc qui vous rend unique. Ou quand vous le remplissez, parfois vous allez voir dans les autres solutions que les gens utilisent qu’il y a des produits qui font déjà ce que vous voulez faire, voire peut-être qui le font mieux. Mais quand vous remplissez ça, vous allez peut-être abandonner votre idée. Mais vous allez très probablement en trouver une autre. Parce qu’en parlant avec les gens, vous vous rendez compte : « Ah, ce problème est déjà résolu, mais celui-là ne l’est pas ». Et là, on peut recommencer une démarche dans laquelle vous allez vous focaliser là-dessus. Donc vous remplissez ce document. Il vous aide à remplir le plus grand document du plan d’affaires, et à au fur et à mesure des post-its, donc c’est vraiment réutilisable : vous avez le nom du produit qu’il prépare. Vous pouvez suivre les versions. Au fur et à mesure, vous allez pouvoir petit à petit définir ce que vous êtes en train de faire et ce qui fait que l’idée que vous avez eue est peut-être meilleure que les autres. Et ça va vous aider à créer un produit unique.

SIMON Quelqu’un qui écoute ceci pourrait se dire : « moi, je veux juste créer un skill, juste créer quelque chose. Je comprends plus ou moins ce dont le public a besoin, ce qu’il veut ». Est-ce que c’est vraiment nécessaire de remplir ça ? Parce qu’on en entend toujours parler, mais il me semble que c’est un peu… Je ne sais pas. Comme du hype. C’est quoi, le mot français pour hype ?

GUY Je n’ai pas d’idée, tiens.

SIMON Fait que c’est un peu comme…

GUY Surfait ?

SIMON Oui. Ou comme du…

GUY Du bla-bla ?

SIMON Oui, comme du bla-bla, des buzzwords. Est-ce que c’est vraiment utile ?

GUY Moi, je dirais oui. Parce que beaucoup de produits sont faits et n’ont pas le succès escompté. Quand on est en France, on va dire : « c’est très anglo-saxon, c’est très américain ». Le but de ces méthodes est qu’on essaie de réduire les risques d’échec de son produit.

SIMON OK.

GUY Beaucoup de gens ont lancé des choses et sont un petit peu parfois surpris du manque de popularité. Le but de cette méthode est : en se forçant à essayer de comprendre exactement ce que l’on fait, on arrive à s’assurer qu’on va construire un produit qui justement a beaucoup plus de chances de réussir. Donc est-ce que l’on peut faire un produit sans ? Oui, mais on a malheureusement le risque de se retrouver avec un produit qui ne sera pas utilisé et qui n’aura pas fait attention à un certain nombre de choses qui auraient pu garantir à son succès ou son échec.

SIMON OK. Fait qu’il y a une valeur. Il y a une vraie valeur.

GUY Moi, je pense qu’il y a beaucoup de valeur. C’est un bon exercice personnellement. Et surtout en plus, quand on a ça, cette documentation, ça aide au moment où on veut le présenter à d’autres personnes, au moment où on veut rechercher des financements, etc. Avoir fait ce petit effort aide à articuler ce que l’on veut faire.

SIMON OK. Donc puisqu’il y a une semaine entre chaque épisode, on suggère aux gens de le remplir ?

GUY Oui. Alors, on va suggérer aux gens de démarrer donc assez simplement, de commencer par le problème et la solution.

SIMON OK.

GUY Regardez autour de vous. On va définir un petit peu plus le contexte, mais l’idée, ce serait de regarder autour de vous et d’essayer de voir ce qui ferait un bon produit avec les interfaces vocales. Donc si vous n’avez pas suivi l’épisode 3, retournez pour essayer de voir un petit peu les spécificités de l’interface vocale et voir ce qui pourrait faire un bon produit ou ce qu’on pourrait utiliser qui pourrait améliorer les choses en utilisant les interfaces vocales. Donc, essayez de remplir le problème et commencez à voir une ébauche de : « bon, je pense que si j’avais un agent conversationnel ou si j’avais un truc qui me permettait de parler et de répondre comme ça, ça pourrait aider à justement réaliser un bon produit ». Donc, essayez de commencer à remplir ça. Donc quelques post-its, posez des questions, etc. Et pour ceux comme toujours qui aiment aller un petit peu plus vite, essayez de remplir la proposition de valeur, mais une fois que vous aurez trouvé problème et solution, il vous faudra aller parler à vos trois amis.

SIMON Je dirais que si tu n’as pas d’idée pour ce que tu veux construire, demande à quelqu’un : « est-ce qu’il y a des moments où tu aimerais utiliser ton appareil, ton téléphone ou un ordinateur, mais il n’est pas à côté de toi ? Qu’est-ce que tu aimerais dire à ton ordinateur ? »

GUY Oui.

SIMON Puis au moins, ça commencerait une conversation. « Moi des fois, je fais quelque chose puis mes mains sont sales ». Ou…

GUY Ou, pour continuer sur cette idée, essayez de voir à ce que les gens vous demandent quand vous, vous êtes près de l’ordinateur, de la télé, de l’enceinte ou du téléphone. Par exemple, des trucs du genre : « quel restaurant est ouvert ? »

SIMON Oui.

GUY Toutes ces petites choses-là. Essayez de voir dans votre quotidien au moment où vous avez des interactions si quelqu’un vous a déjà fait faire quelque chose à sa place qui implique un appareil électronique. « Oui, débranche ou branche mon téléphone ». Toutes ces choses-là. Essaie de voir si quelqu’un vous l’a déjà fait faire.

SIMON Dans le fond, c’est juste qu’on veut avoir une conversation avec les gens pour voir où ils pourraient utiliser ce qu’on veut construire dans leur vie.

GUY Oui. Et ça n’a l’air de rien puisque le modèle de tout à l’heure était : « oui, il faut mettre des post-its, il faut faire des choses », mais au final, c’est vraiment ça, le test de validation. C’est juste d’aller regarder dans son quotidien, autour de soi avec ses amis ou sa famille ou peu importe, comment les gens interagissent et aller écrire ça et le documenter. La documentation est tout aussi importante que le processus.

SIMON Parfait. Donc une fois que ça, c’est fait, ça nous amène à la semaine prochaine.

GUY Oui.

SIMON Tu as toute une grosse semaine pleine de conversations…

GUY À avoir.

SIMON À avoir qui vont te mener à la semaine prochaine où on va comprendre les clés d’une bonne conversation. Puis on ne parle pas d’une bonne conversation comme celle que nous sommes en train d’avoir, mais d’une conversation avec une interface vocale.

GUY Pourquoi ?

SIMON Parce qu’avec une interface vocale, comme tu l’avais dit dans le premier épisode, je pense, il y a 1000 moyens de demander la même chose et si tu ne peux pas concevoir comment une personne pourrait interagir avec ton interface, ça ne va juste pas marcher.

GUY Oui.

SIMON Comme avec la radio, tu disais que quelqu’un peut dire 107 FM ou radio, je ne sais pas trop quoi.

GUY 107.4. 107 quatre. Crois-moi, j’ai la longue liste. J’ai la longue liste. Mais effectivement, comme tu le dis, il faut essayer de comprendre comment les gens vont interagir avec notre système. Alors, de petites choses à faire. Comme on l’a dit, commencez à remplir vos canevas.

SIMON Oui.

GUY Allez-y tranquillement. L’idée est vraiment de trouver un thème qui va vous aider ensuite derrière quand on va pouvoir parler un petit peu plus de comment on le fait.

SIMON Parfait. Là, les devoirs. Est-ce que je peux dire qu’ils ont des devoirs ?

GUY Allez, dis-leur.

SIMON OK. Parfait. Donc cette semaine, il y a des devoirs, mais c’est le fun parce que c’est juste conversation avec trois amis.

GUY Oui. Voire plus si vous en avez pour avoir plus de données ; c’est ça.

SIMON Trois conversations, mettre de petits post-its sur un tableau puis c’est fait.

GUY Oui.

SIMON Donc merci, Guy, puis à la semaine prochaine.

GUY Merci, Simon. On se voit la semaine prochaine.

SIMON Bye.

GUY Bye.

Simon et Guy

démystifient la technologie

La baladodiffusion francophone qui vous guide dans l’univers de la technologie. Créez votre premier produit intégrant de l’intelligence artificielle, grâce aux interfaces vocales, avec l’aide de Simon et Guy.


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Transcription

GUY Salut, Simon.

SIMON Salut, Guy. Ça va ?

GUY Je vais plutôt bien. Et toi ?

SIMON Oui, merci. Ça va vraiment bien.

GUY Alors, dis-moi : à quel épisode on en est rendu ?

SIMON Déjà épisode 5. Alors, on est rendu à l’introduction à la conception des conversations.

GUY Oui. Alors, comme tu l’as dit, sur notre balado, nous travaillons sur l’intelligence artificielle et plus particulièrement les interfaces vocales. Et nous avons commencé un processus dans lequel nous allons essayer de concevoir un produit qui intègre ces deux composants. Donc nous avons vu… Oui ?

SIMON J’aime beaucoup comment tu dis « produit » au lieu de « projet ». Un projet, c’est moins éphémère qu’un produit. Est-ce que c’est pour ça que tu le dis ?

GUY Oui. Disons que le projet a toujours quelque chose d’un peu théorique dans lequel on fait beaucoup de choses, mais le produit a quelque chose de très concret où on va se retrouver avec quelque chose de tangible. Et moi, j’ai toujours cette métaphore où je dis : si je crée quelque chose, j’aimerais que ma mère puisse le prendre avec elle et le montrer à tout le monde. Donc c’est l’avenir donc.

SIMON J’espère que ta mère a quelque chose pour partager les balados.

GUY J’espère aussi. Donc au dernier épisode, on a justement parlé un petit peu de la méthodologie que l’on utilise pour créer des projets de produits. Donc on a vu justement tous les concepts qui sont appliqués lorsque l’on veut créer un produit. Tu voulais dire quelque chose ?

SIMON Non. Je voulais juste dire que c’est impressionnant, ta phrase avec « produit » et « projet ».

GUY C’est pour te faire plaisir. Donc on a parlé principalement j’ai la méthodologie d’affaires, donc comment créer et qu’est-ce que sont les différents documents qui permettent de créer le modèle d’affaires. Et aujourd’hui, donc on va justement parler un peu tout petit peu plus en profondeur de qu’est-ce que c’est que les conversations et qu’est-ce qui se passe dans les conversations.

SIMON Parfait. Donc aujourd’hui, on va parler d’un projet qu’on a construit ensemble. C’est un agent conversationnel qui aide les gens à trouver des artistes acadiens. Donc le but, c’est de créer l’expérience où les gens vont chez les disquaires. Je ne sais pas s’il y en a d’entre vous qui ont déjà acheté des disques, mais dans notre temps, c’était vraiment l’expérience. Tu allais dans un magasin puis là, tu avais quelqu’un qui était comme d’habitude. Il était assez gentil, mais tu savais qu’il connaissait tous les disques dans le magasin puis tu pouvais lui en parler. Ou tu peux lui en parler. Je sais qu’il y a encore plein de magasins de disques. Et là, tu leur dis : « je cherche quelque chose qui sonne comme ceci, mais aussi avec des airs de ça ». Puis après, ils vont te poser des questions qui ne sont pas nécessairement : « cherches-tu du rock ou du hip-hop », des questions catégoriques comme ça, mais ils essaient de comprendre pour finalement te donner une suggestion d’un artiste que tu pourrais aimer. Donc je me suis dit que ce serait vraiment le fun si notre produit, c’était l’expérience du disquaire pour des artistes acadiens.

GUY Tu rappelles aux gens ce que c’est que les Acadiens ?

SIMON Ah, c’est vrai. Les Acadiens, c’est les francophones de l’Est du Canada. Donc c’est les premiers Français qui sont venus en Nouvelle-France, dans le Nouveau Monde, en 1604. Puis on se trouve au Nouveau-Brunswick : Nouveau-Brunswick, l’île du Prince Édouard, Nouvelle-Écosse, un peu au Québec.

GUY Et je pense que tu as déjà posté un tweet avec la carte et il y a toutes ces informations. Et du coup, est-ce que les gens pourront aller voir ce que tu dis ?

SIMON Notre Twitter, c’est @cestsimonetguy.

GUY Oui. Donc ce projet est un petit peu inspiré de quelque chose qu’on avait fait dans mon groupe de rencontres, donc VoiceTech Global. Vous trouverez aussi le lien si vous êtes intéressé pour voir ce que nous faisons ici à Toronto. Et on avait fait quelque chose de similaire où on voulait justement aider les gens à trouver les recommandations de livres en bibliothèque. Alors, avant d’approfondir un petit peu notre projet et notre produit, on va faire un petit retour sur le vocabulaire parce que donc il y a beaucoup de mots. Et j’adore toujours ta petite anecdote sur le hockey. Est-ce que tu veux bien la partager avec nos auditeurs ?

SIMON Oui, oui. J’imagine que tout le monde qui écoute ceci devrait savoir c’est quoi le hockey. Quand ils ont commencé à diffuser les matchs à la radio, à Radio-Canada, donc en français, il y avait plein de mots qui n’existaient pas en français. Il y a un annonceur… Je ne me souviens pas de son nom, mais dans le monde des annonceurs de radio de hockey francophone, il est vraiment une grosse vedette. Puis il a inventé tous les mots qu’on utilise maintenant pour décrire le hockey en français.
Donc c’est un peu ce qu’on est en train de faire tout de suite. On est en train de créer les mots que les gens vont utiliser.

GUY Et du coup, donc des mots assez importants. « Intention ». Premier mot. « Intention » correspond à ce que quelqu’un veut faire. Donc par exemple lorsque vous dit : « quelle heure est-il », son intention, c’est d’avoir et d’obtenir le temps. Et donc, une intention peut être dirigée par plusieurs phrases. Quelqu’un peut vous dire : « quelle heure est-il » ou « à quelle heure je dois arriver ? » Le but est d’obtenir un temps. On a une notion un peu particulière qui sont « les fentes ». Alors, les fentes représentent en fait des parties d’informations qui doivent être remplies pour pouvoir compléter une phrase. Donc par exemple : « je veux un café avec (fente : sucre) ». Fente va pouvoir être complétée par ce qu’on appelle « une variable ». Le but ici est de dire : il y a beaucoup de phrases qui sont les mêmes, mais qui varient très sensiblement par un ou deux termes. « Donc je veux un café avec deux sucres. Je veux un café avec du lait. Je veux un café avec du lait et du sucre ». Tout ça va représenter des variables et toutes ces expressions-là vont représenter ce qui peut compléter une fente. Nous allons aussi parler de quelque chose qu’on utilise très régulièrement lorsqu’on construit des produits qui est la méthodologie du test et elle a un nom assez particulier que certains d’entre vous, si vous n’êtes pas trop âgé ou si vous êtes suffisamment âgé, vous devriez connaître qui est le Magicien d’Oz. Donc c’est quelque chose que l’on reverra, mais si vous ne vous rappelez pas trop, n’hésitez pas à le taper sur Wikipédia. On vous postera un lien qui vous expliquera ce que c’est que le Magicien d’Oz. Donc, pour ce produit, nous nous sommes dit que la meilleure manière pour vous à montrer ce que vous aurez si vous suivez tous nos épisodes sur le balado, ce serait de nous prêter au jeu nous-mêmes et d’essayer de faire le produit de nous-mêmes. Alors, on s’est prêté à l’exercice avec Simon. Donc je peux vous garantir que c’était un moment intéressant parce que j’ai découvert tous les artistes acadiens. Et croyez-moi : vous allez apprendre des choses, surtout si vous n’êtes pas de cette région du Canada. Donc la première chose qu’on a commencé à faire, comme on l’avait dit au projet précédent, on a commencé par remplir nos deux canevas. Donc je rappelle : vous pouvez trouver les canevas sur simonetguy.com. Donc il s’agit du canevas du modèle d’affaires et le canevas de la proposition de valeur. Donc l’idée était très simple. On a commencé comme on vous l’a recommandé par une hypothèse. Donc on s’est dit : « OK. On a envie de faire quelque chose » et donc tout de suite on s’est dit, comme vous l’avez entendu plusieurs fois et on n’arrête pas de le répéter dans notre balado, on a envie de donner un peu de visibilité grâce aux interfaces vocales à des groupes ou à des groupes de personnes qui n’ont pas forcément l’occasion d’être visibles. On s’est dit : « tiens, les artistes acadiens ». Donc on a une idée. C’est : des gens aimeraient écouter des artistes acadiens et ensuite, on a continué dans le processus justement pour essayer de comprendre comment arriver à créer un produit qui pourrait créer cette valeur. La deuxième étape a été de créer un guide d’entretien dans lequel nous avons interrogé nos trois amis. Donc si vous rappelez, au début du balado, on avait dit : « vous aurez besoin de trois amis ». Donc on a interrogé nos trois amis et donc vous verrez donc dans ce guide qui est partagé dans les liens de l’épisode quelles sont les questions que nous avons posées et quelles sont les informations que nous avons récupérées. À partir de là, nous avons pu remplir le canevas de la proposition de valeur qui justement va en fait essayer, à partir des guides d’entretien, d’extraire quelles sont les peines que les gens ressentent actuellement quand il s’agit de découvrir de la musique ou de trouver de la musique. En même temps, quelles sont aussi les choses qu’ils utilisent en ce moment déjà qui marchent très bien et qui le permettent de trouver leurs musiques. Et un truc, un concept un petit peu particulier qui est le concept du travail à faire, la tâche à effectuer. Donc le but quand vous faites un produit, c’est toujours de viser à cette tâche ou essayer vraiment de comprendre qu’est-ce que mon produit doit faire parce qu’au moment où vous comprenez ça, il vous est assez simple d’aller et d’essayer d’imaginer quelque chose qui va bien remplir cette tâche en soulageant toutes les peines des utilisateurs et vous permettant ainsi de trouver la bonne combinaison pour que votre produit réussisse. Une fois qu’on a réussi tout ça…

SIMON Guy ?

GUY Oui ?

SIMON Tu viens juste de décrire plein de documents, mais j’ai de la difficulté à les visualiser. Est-ce qu’il y a une place où est-ce que je pourrais les trouver, ces documents ? Peut-être en ligne ?

GUY Oui. SimonetGuy.com. Lien de l’épisode 5 : vous allez pouvoir voir tous les documents. Vous avez aussi des templates que l’on va partager avec vous. Donc, ne vous inquiétez pas trop. Je vous donne un petit peu dans les grandes lignes le processus que l’on a fait, mais c’est quelque chose que vous allez vous aussi pouvoir expérimenter. Parce qu’une fois qu’on a fini tous ces canevas, toutes ces idées, etc., on passe dans le vrai du vrai. Qu’est-ce que c’est, Simon ?

SIMON Le vrai du vrai ? Finalement, là on travaille avec du papier. Donc on fait notre prototype de basse fidélité qui est un guide sur papier pour nous guider. Quand j’ai dit « guide », j’étais comme : « qu’est-ce qui s’en vient après ça ? » Le guide pour nous guider sur papier. Et en gros, ce que c’est, c’est juste : on prend notre idée, on met ça sur papier puis là, ça nous permet de décrire qu’est-ce qu’on va faire. Ça aussi, ça va être sur notre site Web. Vous pourrez voir exactement comment je l’ai fait. Ce qui est primordial quand ça vient au prototype de basse fidélité, c’est de connaître ses outils. Donc, on sait qu’on va utiliser… Est-ce que c’est un logiciel, Voice Flow, ou le système ?

GUY C’est un logiciel.

SIMON Le logiciel. Le logiciel Voice Flow. Puisque je connais quand même assez bien l’outil, je sais décrire ce que je vais faire avec l’outil sur papier, mais quand ça vient au prototype de basse fidélité, c’est vraiment important de savoir les habiletés de son outil. Est-ce que tu d’accord avec ça ?

GUY Tout à fait, mais j’aimerais surtout que tu expliques pourquoi est-ce que c’est important de connaître les capacités de l’outil que l’on va utiliser ensuite pour transformer son prototype de basse fidélité en papier sur l’application concrète ? Pourquoi c’est important ?

SIMON C’est important parce que quand on crée notre prototype de basse fidélité, c’est pour créer un prototype de haute fidélité après. Donc si on crée quelque chose où le transfert est quand même simple et vraiment linéaire, d’aller du papier à la technologie, on ne va pas perdre les nuances ou les détails qu’on aurait créés et qu’on aurait testés et raffinés sur notre prototype de basse fidélité. Donc une fois que j’ai écrit mes choses sur papier, en gros, juste pour vous dire le processus, j’ai fait une petite liste d’artistes. Là, je les ai séparés en catégories et je me suis fait un arbre de décision parce que je sais que dans l’interaction que les usagers vont avoir avec le skill qu’on est en train de construire, ils vont dire : « je veux parler au disquaire ». Puis le disquaire va dire : « Bonjour. Est-ce que tu aimes comme quelque chose de traditionnel, classique ? » Puis j’ai essentiellement dessiné l’arbre décisionnel sur papier afin de pouvoir manipuler les choix ultimes. C’est un peu abstrait à décrire, mais tout ça, c’est sur le site.

GUY Une petite question pour toi.

SIMON Oui.

GUY Donc tu as créé un guide, un guide vraiment qui va aider. Donc c’est quelque chose qu’on va faire à l’épisode suivant.

SIMON Oui.

GUY Donc vous pourrez, vous, créer votre premier prototype de basse fidélité. Comment est-ce que tu as créé tous les éléments pour ce guide ?

SIMON Bonne question. Donc les éléments sont basés sur ce qu’on va faire avec le prototype de haute fidélité. On sait que notre interface conversationnelle va dire quelque chose. On sait que nos usagers vont dire quelque chose. On sait qu’il y aura des interactions. On sait qu’il y aura des variables, des fentes, plein de choses comme ça. Donc je savais ce dont je vais avoir besoin. Fait que je l’ai juste tout mis sur le guide. C’est vraiment comme ça que moi je travaille.

GUY Tu l’as utilisé sur beaucoup d’applications déjà ?

SIMON Oui. En fait, c’est basé sur mon premier skill. Quand j’ai créé Poop Detective, l’excellent Poop Detective, c’était vraiment un système de flash que j’ai utilisé. Je ne savais pas que ça allait fonctionner, mais ça a vraiment bien fonctionné. Donc après mes 3 ou 4 autres skills que j’ai créés après, j’ai utilisé quelque chose de semblable puis j’ai raffiné le processus et maintenant, c’est ça que ça donne.

GUY Donc j’aimerais vraiment dire : c’est une méthodologie qui marche plutôt bien. Vous le verrez quand vous verrez le guide. Il est assez détaillé et assez bien expliqué. Et surtout, Simon dit l’excellent, mais c’est vraiment excellent, un skill vraiment très populaire. Vous pouvez le retrouver dans les liens de l’épisode 1, je pense, où vous pouvez avoir une idée de ce qui a été fait. Une fois qu’on a fait notre prototype de basse fidélité — Simon, je sais que c’est ton étape préférée, qu’est-ce que l’on fait ?

SIMON Là, on termine puis on a fini puis on va directement au prototype de haute technologie. C’est ça ?

GUY Non. Donc vous comprendrez à l’épisode 7 pourquoi Simon a beaucoup de difficultés avec cette étape, mais une fois que l’on a fini son prototype de basse fidélité sur papier, la partie sympathique après est de le tester. Donc c’est une étape importante. Donc on va vous montrer un petit peu des méthodologies de tests. Donc notre cas à nous, donc on vous donne toujours l’exemple de ce que l’on a fait, on utilise la technique du Magicien d’Oz. Donc c’est assez simple. C’est vraiment conceptuel, mais l’idée est de faire utiliser quelque chose à quelqu’un sans que ce que cette personne utilise ne soit réellement là. Donc le principe est : imaginez un distributeur de billets. Quand vous arrivez devant, vous mettez votre carte. Vous vous dites : « Tiens, ça va me donner des billets ». Mais ce que vous ne savez pas, c’est que derrière le distributeur, en fait, il y a un humain qui s’en va quelque part, prend les billets et vous les glisse rapidement dans la petite fente. Et vous dites : « Il m’a donné les billets. C’est génial ! » Mais c’est ça un petit peu, le Magicien d’Oz, où juste pour pouvoir vérifier qu’un système apporte les bonnes valeurs, vous allez mettre un utilisateur en condition et derrière, vous allez vraiment manipuler les choses et parfois manuellement pour pouvoir réaliser ce qui devrait être l’expérience de votre test. Donc dans notre cas, on a fait un truc tout simple. Donc on a pris un autre de nos amis avec le petit prototype papier de Simon et on s’est assis dos à dos. Et alors, on verra dans les épisodes d’après pourquoi c’est important de ne pas être en face de l’autre personne.

Donc on va vous expliquer un petit peu toutes les choses que nous avons faites pendant ce temps. Donc il faut prendre des notes, il faut essayer de comprendre. Parfois, il y a des trucs qui marchent, parfois il y a des trucs qui ne marchent pas trop. Parfois, il faut ajuster un petit peu. Donc directement pendant que vous êtes en train de faire votre test, vous changez rapidement une phrase pour voir si elle fonctionne. Mais c’est un petit peu toute la partie un petit peu amusante et interactive du test qui va être vraiment de mettre votre produit un peu à rude épreuve et essayer de récupérer des rétroactions pour justement savoir : « OK, il y a des choses que j’améliore » parce que vous ne faites pas qu’un test. Vous allez faire des tests avec plusieurs personnes. Entre les tests, vous testez, vous essayez d’ajouter des choses. Donc nous, on a fait la même chose. On s’est un petit peu amusés avec les dialogues. On a vraiment essayé de trouver quelque chose d’à peu près optimal. Mais une fois que l’on a ça, on passe ensuite à la deuxième étape dont on parlait un petit peu plutôt et qui est, Simon ?

SIMON Le prototype de haute fidélité.

GUY Prototype de haute fidélité. Qu’est-ce que c’est ?

SIMON Donc le prototype de haute fidélité, dans notre cas, ça fonctionne vraiment bien pour la voix parce que le prototype de haute fidélité, c’est presque notre produit final. Donc ce que c’est en gros, c’est quand on prend notre prototype de basse fidélité, c’est-à-dire ce qu’on a écrit sur papier, puis on crée quelque chose. Finalement, on utilise un ordinateur puis on se crée quelque chose avec la technologie. Et donc, on a pris toutes les rétroactions de tes tests. J’admire beaucoup que tu es capable de tester tes propres produits. Puis on a construit quelque chose dans Voice Flow. Donc on peut l’essayer puis là, je vais comment rentrer.

GUY Oui.

SIMON On va voir comment faire ça. Fait que ça marche quand même assez bien. Je trouve que les tests ont bien fonctionné.

GUY Alors, j’ai une question pour toi.

SIMON Oui.

GUY Parce que les gens là écoutent. Il y a plein d’éléments, il y a plein de termes. En plus, certains n’ont peut-être pas suivi les autres épisodes et d’ailleurs, ce n’est pas bien. Vous avez manqué des chapitres. Donc c’est pour ça que vous avez un petit peu de difficulté. Est-ce que ça prend beaucoup de temps à faire ?

SIMON Bonne question. Je te dirais que l’étape qui prend le plus de temps, c’est vraiment tester le prototype.

GUY Oui.

SIMON Vu qu’on utilise un prototype de basse fidélité qui est basé sur le prototype de haute fidélité, ça ne prend pas beaucoup de temps. C’est comme n’importe quel outil : on a besoin de l’apprendre, au moins de devenir un peu confortables avec les fonctions puis les fonctionnalités puis tout ça. Mais je dirais que ça ne prend pas beaucoup de temps. Toi, qu’est-ce que tu en penses ?

GUY J’ai envie de dire — et c’est vrai — qu’au fond de moi, je suis d’accord avec toi, mais tu fais passer le test comme la partie dure. Donc je vais refuser d’être d’accord avec toi. Mais non. C’est vrai que la partie la plus longue est de réunir ses amis et de tester son produit, et on verra pourquoi le test est vraiment particulier. L’autre question que j’avais pour toi…

SIMON Oui.

GUY Est-ce que c’est compliqué, Voice Flow ? Les gens ont besoin d’être techniques ?

SIMON Non, je ne pense pas. Ce n’est pas particulièrement difficile ou compliqué. On a besoin d’être confortable à apprendre quelque chose de nouveau.

GUY D’accord.

SIMON Si on se prête au jeu, si on sait qu’on ne peut pas briser l’outil, on peut s’amuser avec puis je dirais qu’après quelques heures, on devrait être quand même assez confortable, surtout si la personne commence avec le prototype de basse fidélité parce que la logique va déjà être là-dedans.

GUY Mais quelque chose que je voudrais mentionner, c’est qu’en utilisant et en travaillant sur les interfaces vocales, quelque chose de très cool comparé par exemple à d’autres technologies ou à faire des tests et parfois compliqué, lorsque l’on a fait l’étape de Voice Flow, on est très proche du produit final.

SIMON Oui. Je dirais même que c’est le produit final.

GUY Oui. La transition est toute petite, mais on en parle à l’épisode sur le prototype de haute fidélité.

SIMON Oui, oui.

GUY Et croyez-moi : tout ce qu’on vous a décrit là, c’est trois épisodes. Une fois que l’on a fini Voice Flow, même si c’est super rapide de le mettre en ligne, qu’est-ce que l’on fait, Simon ?

SIMON Ah, j’avais oublié. J’avais oublié qu’on teste encore.

GUY Oui.

SIMON Je me moque des tests, mais vraiment, je sais que c’est super essentiel. C’est les deux étapes qui vont prendre le plus de temps, mais c’est les moins difficiles. C’est agréable de parler avec des gens, prendre des notes, voir ce qu’ils pensent de ton produit. Je pense que c’est le fun.

GUY Oui. Et surtout, il y a un autre point hyper important. Et en plus, dans les applications que toi tu as faites, je pense que c’est quelque chose que tu as rencontré très souvent parce que tu fais des applications avec beaucoup d’interactions. Quelles sont les choses que tu as remarquées une fois que tu as mis ton application sur l’enceinte ou sur l’appareil ? Qu’est-ce que tu as pu remarquer ?

SIMON Mais il y a souvent des problèmes avec la prosodie, c’est-à-dire comment l’interface va dire les choses, le contexte. Donc par exemple, si j’ai une phrase que moi je lirais avec des tas de pauses entre certains mots, l’interface vocale va le lire juste tout d’un coup et ce n’est pas nécessairement comme ça que j’aurais voulu que ça soit présenté à l’utilisateur. Donc c’est important de tester parce que là, tu écoutes comment le système lit ton texte et tu te dis : « oui, mais peut-être j’aurais dû mettre une virgule là afin de donner comme une petite pause » ou utiliser le SSML que je pense que tu décris dans l’épisode 7 ou 8.

GUY Oui, on en parle après. Oui.

SIMON Donc c’est vraiment important, surtout pour les interfaces vocales, de tester comment notre texte sonne et pour voir si ce n’est pas trop long aussi. Parce que peut-être qu’on se dit : « j’aime vraiment ce que j’ai écrit. Tout le monde va aimer entendre mes mots ». Mais là, après 45 secondes de texte, c’est dur de continuer. Ça te permet de voir comment ça sonne aussi.

GUY Et c’est deux points. On en verra d’autres : la différence entre comment on imagine une conversation et comment elle se fait sur ces appareils avec les agents. Il y a parfois des petites différences et là, le test est très important parce qu’il vous permet rapidement de voir ça. Donc voilà un petit peu en un bloc tout ce qu’on a fait. Et on vous rassure. Ceux qui se disent que c’est trop, que ce sera trop court, vraiment ça prendra les 4 ou 5 prochains épisodes où on va vous ramener dans chaque étape et vous allez pouvoir, vous, arriver à quelque chose de similaire à ce qu’on vous a joué il y a quelques instants. Donc il y a tout un travail lorsque l’on fait sa création qui part vraiment des choses que vous avez observées et des premiers entretiens que vous avez eus avec ce que vous imaginiez comme étant des gens qui pourraient utiliser votre produit. Ensuite, il y a tout un travail vraiment de création. Donc là, on a dans le concret. Vous avez une feuille de papier. Vous utilisez le guide que Simon partage avec nous pour vraiment conceptualiser quelque chose. Ensuite, il y a vraiment des choses très précises parce qu’il faut tester. Donc vous le faites en vrai, vous regardez vraiment ce que c’est en vrai, et très rapidement, à cause du système, on peut passer sur de l’informatique et aussi le tester, mais au plus près de comment ce sera quand les utilisateurs à la fin vont l’avoir. Alors, c’est le moment préféré. Donc on arrive à la fin de notre balado et Simon, c’est le terme préféré de Simon : les devoirs. Donc les devoirs.

SIMON Oui.

GUY Donc les devoirs, ce ne sont pas vraiment des devoirs, mais ce sont des choses qu’on vous encourage vivement à faire parce qu’elles vous aident à comprendre et vous permet vous-même d’essayer. Donc pour la semaine prochaine, donc toute cette semaine, essayez de faire le canevas d’affaires lean. Donc, commencez par votre hypothèse. Essayez de discuter avec quelqu’un, 1, 2, 3, voire plus d’amis si vous en avez pour essayer vraiment de comprendre comment ils interagissent avec ce que vous envisageriez. Et enfin, essayez de vraiment tout récapituler pour créer vraiment la proposition de valeur qui va vous aider à comprendre ce que votre application doit faire. Si vous êtes plus « je vais directement au point et je n’aime pas toutes ces méthodologies un peu à l’américaine », cherchez une hypothèse, testez-la rapidement en trouvant des données auprès de gens. Et ensuite, imaginez les premières fonctionnalités et vous serez fin prêt pour le prochain épisode où… Qu’est-ce qu’on va faire, Simon ?

SIMON Il faut que je regarde mes notes. On crée notre prototype de basse fidélité.

GUY Oui. Donc si vous avez tout ça, on devrait être bons pour faire notre propre prototype de basse fidélité. Donc on a toutes les choses, donc documents. On va aussi leur mettre un petit extrait de notre prototype enregistré. Vous trouverez tout ça dans les liens de l’épisode sur simonetguy.com. Je pense qu’on est bons, Simon ?

SIMON Parfait. Je pense qu’on est bons, Guy. Merci beaucoup.

GUY Qu’est-ce qu’on se dit ? À la semaine prochaine ?

SIMON Toujours. Pour les 5 prochaines semaines au moins.

GUY Au moins.

SIMON Non. 7 prochaines semaines.

GUY 7 prochaines semaines. Mais merci beaucoup, Simon.

SIMON Merci, Guy

GUY On se voit la semaine prochaine.

Simon et Guy

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Transcription

GUY Salut, Simon.

SIMON Allô, Guy. Ça va ?

GUY Je vais plutôt bien. Et toi ?

SIMON Oui, merci.

GUY Alors, épisode ?

SIMON 6. C’est quoi ? De quoi on parle aujourd’hui ?

GUY Alors, s’ils ont bien fait leur petit devoir, leurs petits exercices, ils devraient avoir toute la matière pour faire prototype de basse fidélité.

SIMON Parfait. Là, on commence à vraiment travailler notre produit, là.

GUY Oui.

SIMON Sur papier.

GUY Mais du coup, de quel produit, de quoi parle-t-on ?

SIMON Mais une petite remise en contexte. Donc on a parlé de l’intelligence artificielle : c’est quoi, comment ça fonctionne, que c’est basé sur de vastes sommes de données et qu’à partir de ces données, on est capable de comprendre la voix humaine, non seulement déchiffrer qu’est-ce qu’on dit comme à partir de la voix, mais on peut prendre ces ondes sonores là puis dire c’est quoi les mots et comprendre que veulent dire les mots. Donc ça, c’est l’intelligence artificielle. C’est les interfaces vocales. On a parlé de se créer un plan de projet. Donc on ne veut pas juste créer un produit et puis on se dit : « oui, on va faire ça. Je m’en fous un peu des étapes. Je veux faire quelque chose ». C’est important d’avoir une petite stratégie, de suivre notre stratégie, de parfois même tester notre produit.
Et on a plein de… un autre mot. Je ne sais pas certain comment ça se dit en français. Des frameworks. Des encadrements ?

GUY On va dire des méthodologies. On va dire « méthodologie ».

SIMON C’est ça. C’est ça, oui. Donc on a aussi vu des méthodologies plutôt d’affaires, mais qui fonctionnent très bien quand on se crée un produit. Puis là, la semaine dernière, on a vraiment partagé ce que nous, on avait fait en se basant sur la méthodologie qu’on utilise, qu’on présente durant notre balado.

GUY Oui. Et aujourd’hui, nous sommes rendus à cette fameuse étape du prototype basse fidélité.

SIMON Oui.

GUY Donc on en a parlé un petit peu la semaine dernière, mais il y avait beaucoup de choses. En plus, tu y es allé d’un coup et tu leur as envoyé le papier, les icônes, etc. Et aujourd’hui, on va vraiment le faire. Donc les gens pourront suivre pas à pas et voir vraiment comment toi, tu es arrivé à montrer notre petit produit. Et d’ailleurs, tu nous rappelles quel est notre produit ?

SIMON Notre produit, c’est répliquer l’expérience d’aller voir un disquaire et avoir une petite conversation et se faire recommander un artiste acadien.

GUY Pour ceux qui nous suivent en France, si vous n’avez pas connu cette époque, moi…

SIMON Ou au Cameroun.

GUY Ou au Cameroun. Effectivement, ou au Cameroun, si vous n’avez pas connu cette époque, quand vous alliez dans un magasin qui s’appelait la Fnac, les vendeurs étaient incollables sur tous les disques du rayon. Et à chaque fois que vous veniez leur parler, ils savaient vous recommander la dernière nouveauté, le dernier truc à la mode, juste en discutant un petit peu avec vous. Et du coup, par rapport à cette idée, donc on a traversé toutes les étapes. On a trouvé ce qu’on voulait faire et on en est rendu au prototype. Alors, pourquoi est-ce qu’on a des prototypes ? Alors, un prototype, c’est vraiment intéressant parce que d’habitude, il se passe souvent beaucoup de choses quand j’interagis avec les gens. Lorsqu’ils ont une idée, soit ils se disent : « non, ce n’est pas moi. On a besoin de trop de choses pour la faire. Moi, je ne sais pas développer » ou « je ne sais pas nécessairement faire des choses ». Ou ils savent développer — donc ça, ce sont mes autres camarades ingénieur logiciel — et directement, ils vont essayer de développer quelque chose et aller essayer de mettre en place quelque chose. L’idée du prototype, et plus spécifiquement du prototype basse fidélité, c’est un petit peu de trouver quelque chose entre les deux où on va faire quelque chose qui a très peu de coûts, qui n’est pas forcément hyper perfectionné, mais qui va permettre de donner une bonne idée de ce que l’on voudrait faire, et surtout qui va vous mettre en condition pour pouvoir rapidement tester et valider si votre idée est vraiment bonne, si les choses auxquelles vous avez pensé sont vraiment vraies dans la vie, et si la manière dont vous l’avez imaginé a du sens.

SIMON Tu sais quoi ? Je ne t’ai jamais déçu, mais je pense que tu vas trouver ça très drôle. J’ai déjà créé une application pour trouver l’or urbain. Ça fait comme, je ne sais pas, 8 ans. Mais mon prototype, je l’avais construit dans PowerPoint. C’était un prototype basse fidélité.

GUY Parfait. Et c’est important, ce que tu viens de dire parce que le but du basse fidélité, c’est vraiment : il faut sortir quelque chose qui vous aide à tester, vraiment voir : est-ce que les gens vont l’utiliser ? Donc on aime le papier. Principalement, tu aimes beaucoup le papier et on verra pourquoi dans quelques instants. Mais tout ce dans quoi vous savez que vous êtes à peu près confortable, à partir du moment où ça vous aide à mettre en place les choses, et il y a de plus en plus d’outils qui vous permettent de faire ce genre de choses. Donc oui, si vous créez un produit comme le nôtre, il n’y a pas tant d’outils que ça. Le papier marche très bien, mais si vous créez des sites Web ou des applications mobiles, il y a beaucoup de choses qui vous permettent rapidement de créer quelque chose pour simuler et qui n’impliquent, comme on l’a dit dans notre balado, pas de codes. Vous n’aurez pas besoin d’apprendre à développer ou d’être un développeur. Vous avez beaucoup d’outils qui vous permettent de rapidement faire un petit prototype que vous pouvez aller tester. Et après, il y a des technologies qui poussent encore l’expérience plus loin parce que vous pouvez intégrer des choses comme la réalité virtuelle où du coup, vous pouvez pousser l’expérience du prototype vraiment encore plus loin. Mais quand on parle de prototype, nous, on a toujours cette discussions un petit peu de technologie papier. Comment on choisit un petit peu ce qu’on fait ? Mon argument, ce que moi je t’avais dit à l’époque, c’est : il faut aller avec ce avec quoi on est confortable. Et une des choses que moi j’ai beaucoup aimées dont tu m’as parlé après, le papier, c’est flexible. Et pas que dans le sens propre du terme parce qu’il y a un concept qu’on va beaucoup voir qui est l’itération qui est : je raffine ce que j’ai fait pour l’améliorer. Et vraiment, sur papier, je crois que c’est l’une des choses les plus imbattables parce que la gomme, le crayon et le papier, ça permet de raffiner plus vite que tout. Donc c’est important. Ce n’est pas compliqué tout et c’est vraiment quelque chose que l’on a à faire. Je rappelle juste que pour pouvoir bien faire ça, il est important d’avoir passé un petit peu de temps sur les étapes d’après, soit le long format avec nos méthodologies, nos canevas, etc., soit le court format avec hypothèse, quelques données et quelles sont les fonctionnalités. Et ensuite, le tant attendu prototype. Simon, je te laisse leur en parler.

SIMON Parfait. Merci, Guy. Donc le prototype. On s’en était parlé la semaine dernière. Quelque chose qui est vraiment important, c’est de connaître les capacités de son outil final. Quand on crée notre prototype de basse fidélité, on veut faire quelque chose qu’on va être capables de transférer à notre prototype de haute fidélité puis là, on a finalement notre produit final. Je trouve que ça sonne un peu trop académique, « produit final ». Mais on veut perdre le moins de détails entre chaque étape. Donc dans ce cas-ci, c’est vraiment important de comprendre c’est quoi les limites des interfaces vocales. C’est important de savoir ce qui peut ou ne peut pas être fait avec notre interface vocale. Et Guy, tu m’as fait réaliser quelque chose. Je ne sais pas si je le savais même, mais c’est une différence tellement importante à l’interface vocale qui est ?

GUY L’utilisateur est celui qui initie le contact.

SIMON C’est toujours ça, le cas.

GUY Et est-ce que tu peux expliquer un petit peu ce que ça veut dire ?

SIMON C’est que si quelqu’un va interagir avec ta technologie, à 100 %, c’est la personne qui va dire : « Alexa, Google ou quoi que ce soit, ouvre telle application ». Ça ne peut pas être un pop-up. Ça ne peut pas être quelque chose qui est poussé vers l’utilisateur. Il faut que l’utilisateur demande ton service. Puis à cause de ça, ça te force à concevoir la dynamique entre l’utilisateur puis la technologie d’une manière quand même assez unique. Je ne sais pas si tu d’accord avec ça.

GUY Oui. Et je pense qu’on peut être encore même plus concret où vous n’avez pas de notification. Donc sur téléphone, vous avez une notification et vous pouvez voir. LinkedIn a fait ça très bien, où pour un rien, ils vont vous envoyer des notifications qui vous font ouvrir l’application. Et beaucoup d’applications vont vous envoyer.
Vous n’avez jamais remarqué ? LinkedIn fait un truc vraiment incroyable. Il vous envoie un e-mail pour vous dire que quelqu’un vous a envoyé un message. Ils ne vont pas vous mettre le message dans l’e-mail. Ils vont juste vous dire : « quelqu’un vous a écrit », comme ça vous allez dans l’application. Pour les applications vocales, vous n’avez pas ce luxe. La personne doit, par un moyen ou par un autre, venir et venir vous aborder. Donc il va falloir trouver un système. Quand on doit avoir des notifications, quand on doit faire quelque chose pour que quelqu’un revienne, il va falloir trouver, être hyper ingénieux — mais on en parlera un petit peu — pour régler ça. Et il y a un deuxième petit truc aussi donc j’aimerais que tu parles.

SIMON Le contexte de l’interface vocale est super important. Contrairement aux interactions avec la technologie où c’est plus visuel, où on peut voir plein de choses en même temps, avec la technologie vocale, c’est comme une conversation. Donc si je te parle tout de suite puis on parle de notre balado, je ne vais pas commencer à parler d’une recette pour souper puis là après, je ne sais pas, des actualités. Donc vraiment, le contexte de l’interaction est vraiment contrôlé. Contrôlé ? Est-ce que c’est le bon mot, ça ?

GUY Je pense que ça s’applique bien. Pour ce que tu veux dire, oui.

SIMON Donc c’est important de savoir que quand on crée notre interaction, d’être assez précis. Je te dirais qu’on a vraiment besoin d’être précis et intentionnel. Je pense que ça, c’est un anglicisme.
GUY Oui.
SIMON Intentionnel.
GUY Non, ça passe.

SIMON Non, ça passe ? OK. Donc c’est ça. Il faut vraiment se dire que c’est une conversation concise avec une personne qui va chercher d’habitude quelque chose de très spécifique. Il ne veut pas savoir ce que toi tu trouves intéressant. Il faut vraiment laisser l’initiateur mener la conversation. Donc une fois qu’on connaît nos limites de ce qu’on construit, c’est-à-dire le skill dans ce cas-ci, et qu’on comprend plus ou moins c’est quoi notre outil qu’on va utiliser, on a besoin de considérer certains critères pour la planification de notre skill. Puis ceci, c’est des choses que moi je sais parce que je suis assez confortable avec Alexa. Mais quand vous allez créer votre skill, vous allez devoir vous assurer d’indiquer ce que votre skill va dire si quelqu’un demande de l’aide. C’est de petites choses, je pense, qui s’accumulent. C’est comme s’il y a beaucoup de petits détails qu’il faut considérer puis vu qu’on a deux experts en technologie vocale, les gens qui écoutent notre balado n’auront pas à se casser la tête, à dire : « oui, est-ce que j’ai oublié ça ? Est-ce que j’ai oublié ça ? »

GUY Oui.

SIMON Parce qu’on leur dit : « voici ce que vous avez besoin d’avoir ».

GUY Oui.

SIMON Tu as besoin de considérer ce que tu veux dire à la personne s’il te demande de l’aide. Aussi, comme un petit…

GUY Aparté.

SIMON Fait divers pour demander de l’aide avec Alexa : pour Poop Detective, quand je l’ai premièrement programmé, je voulais que quand quelqu’un demande de l’aide, Poop Detective lui demande : « veux-tu de l’aide avec le skill ou avec ton caca ? » Parce qu’il y a un système où ils ont besoin d’être d’accord avec ton skill, ils ont dit comme : « non, non, non. Il faut que ça soit vraiment clair. Ce n’est pas le fun. Ce n’est pas le temps pour des blagues ».

GUY Il faut aider.

SIMON Si quelqu’un demande de l’aide, tu leur donnes ce qu’ils cherchent ». Fait que c’est une petite blague que j’ai ratée. Donc tu as besoin de ça. Tu as aussi besoin de penser que les gens ne vont pas seulement donner les réponses auxquelles tu t’attends. Donc il y a beaucoup de choses. C’est tout dans le document qu’on a créé, le PDF, pour aider à créer le prototype de basse fidélité. Puis aussi, il y a une question de se créer l’invocation. Donc en gros, ce qu’on fait, c’est vraiment : on écrit un dialogue. C’est plus simple à dire qu’à faire vraiment. Mais on écrit un dialogue où on anticipe toutes les possibilités.
Donc si quelqu’un dit quelque chose qui n’est pas nécessairement attendu, on a besoin de se dire : « qu’est-ce que je vais dire pour ramener la personne dans le trajet que j’ai construit ? » Puis ça, c’est peut-être quelque chose qui va avoir un petit peu plus de sens quand les gens vont plus comme jouer avec le système, mais c’est ça. En gros, c’est écrire un dialogue où on anticipe toutes les possibilités et où on travaille vers un objectif.

GUY Mais cette partie est importante parce que les éléments que tu as mentionnés, donc il y a une manière plus technique, plus traditionnelle de faire ça, mais la manière dont Simon le présente là, c’est la manière très expérimentale et pratique. Lorsque vous avez publié plusieurs applications, il y a des choses très importantes : l’aide en est une. La gestion de toutes les différentes possibilités pour éviter que les gens se perdent dans le dialogue, ce sont des choses importantes. Mais il y a un autre point aussi que tu présentes souvent et que je pense qui est très, très important. C’est celui de l’invocation. Donc tu nous as fait tout un tas de recherches qu’on partagera dans les liens, mais est-ce que tu peux toucher un petit mot sur l’invocation ?

SIMON Oui.

GUY Qu’est-ce que c’est que l’invocation ?

SIMON Comme tu as dit que l’interaction, c’est initié par l’utilisateur, l’invocation, c’est la petite phrase que l’utilisateur va dire. Donc c’est deux mots que la personne va dire. « Alexa, ouvre (tes deux mots) ».

GUY Est-ce que les gens savent ce que ça implique ?

SIMON Probablement que les gens qui utiliseraient…

GUY Est-ce qu’ils savent le concept d’invocation, tout ça ?

SIMON Non. C’est ça, l’affaire qui est particulière parce que souvent, les gens, ils ne se rendent pas compte que sur Alexa — puis on utilise toujours Alexa, mais il y a plein d’autres systèmes — que les skills, ce qu’on est en train de construire tout de suite, ce n’est pas fait par Amazon. Donc ils pensent que la machine, tout est fait par Amazon puis tout fonctionne super bien ensemble, puis que c’est tout de super bonne qualité, mais ce n’est pas vraiment le cas. C’est comme des applications sur un téléphone.

GUY Oui.

SIMON Il y en a qui sont toutes croches puis il y en a que c’est fait par vraiment n’importe qui.

GUY Et on verra plus en détail ça quand on va faire le prototype de haute fidélité. On verra pourquoi c’est important, mais le choix du nom de son application, super important.

SIMON Super important. Puis commencez à y penser. Vu que c’est initié par l’utilisateur, on veut une invocation qui fonctionne dans une phrase. Fait qu’on veut : « Alexa, ouvre disquaire acadien », par exemple. Puis le disquaire acadien pourrait commencer. On veut que ça ait du sens.

GUY Une fois donc qu’on est conscient de tout ça, on a notre petite liste que Simon et Guy nous ont donnée, comment ça se passe ? Comment ça se passe, la création sur papier ?

SIMON Avant que je me lance vraiment là dedans, tout ceci, c’est sur notre site Web simonetguy.com. La première étape, c’est d’identifier son objectif. Donc dans le cas, c’était un disquaire qui suggère des disques acadiens. J’ai identifié les informations finales, où je veux emmener l’utilisateur, c’est-à-dire j’ai fait ma liste d’artistes et j’ai organisé mes informations. Je me suis dit : « ces artistes-là vont ensemble, ceux-là vont ensemble. Ces quatre-là, c’est plus de la musique traditionnelle. Ceux-là, c’est plus de la musique folk ».

Puis là, à partir de tout ça, je me suis créé un arbre…

GUY Décisionnel.

SIMON Décisionnel. Je ne sais pas pourquoi ça me poigne toujours ce mot-là. Un arbre décisionnel où je peux visualiser comment je vais guider utilisateur pour se rendre à l’objectif final qui est un artiste que je pense qu’il ou elle pourrait aimer. Et vous allez voir : dans le document, le PDF qu’on a partagé sur notre site Web, qu’il y a un système de flèches qui est basé sur les capacités de l’outil Voice Flow. Donc comme on a dit avant, l’importance d’un bon prototype de basse fidélité, c’est que ça soit vraiment simple de le transcrire en un prototype de haute fidélité. Donc le système de flèches que vous allez voir qui est assez simple fonctionne très bien pour aller dans Voice Flow. Et en gros, juste pour vous donner une petite idée, il y a Prochaine interaction, il y a aussi Bouche-trou. Il me semble qu’on avait trouvé un meilleur mot pour ça, mais je n’aime pas vraiment bouche-trou. Bouche-trou, c’est ce qu’on veut que notre système dise si on ne comprend pas ce que tu dis. Donc, c’est vraiment ça, la théorie. Pour le concret, ce qu’on veut faire, une fois qu’on a nos informations finales, on veut se dire : c’est quoi, le trajet optimal ? Dans l’idéal, comment est-ce que notre utilisateur va interagir avec l’interface ? Fait qu’on commence. On dit : « le disquaire lirait ce texte-là puis là, la personne qui est parfaite puis qui interagit super bien avec notre système va dire ceci. Et à partir de ce ça, on va lui dire ça pour finalement se rendre jusqu’à notre artiste dans ce cas-ci ».
La réalité, bien sûr, c’est qu’il y aura beaucoup de variabilité. Donc, à partir de notre trajet optimal qui, en passant, c’est un mot que j’ai appris grâce à Voice Tech Global — merci, Guy. Je ne le savais pas avant. Je ne connaissais pas la théorie du tout.

GUY Ah bon ?

SIMON Donc là, une fois qu’on a notre trajet idéal, on développe les variations du trajet pour finalement se rendre à des trajets qui nous amènent à tous nos objectifs. Fait que je pense qu’on peut visualiser ça presque comme une pyramide. Là, on est rendu aux phrases alternatives. Ce n’est pas nécessaire. Ce n’est pas comme 100 % essentiel, mais on s’attend à ce que nos utilisateurs viennent à notre skill et c’est comme avec une interaction avec une personne. Si chaque fois qu’on se voyait, Guy, on disait toujours la même chose, ça ne serait pas le fun de se parler. On aime interagir avec des humains parce que des fois, ils vont nous dire différentes choses et c’est ça qu’on veut faire avec le skill. On veut dire : peut-être cette fois-ci, je dirais bonjour. Puis là, peut-être que la prochaine fois que la personne va utiliser le skill, je dirais : « comment ça va ? » Puis juste de petites choses comme ça pour que ce ne soit pas toujours la même chose. Dans un design visuel, on peut avoir des interfaces où c’est toujours la même chose parce que c’est presque plus facile de pouvoir se retrouver dans l’application, mais quand on parle avec quelqu’un, on veut que ça soit stimulant, disons. Et là, une fois qu’on a tout créé ça… Ça sonne comme si ce n’est pas grand-chose, mais ça vous prendre probablement quelques heures pour bien développer vos informations finales, votre arbre décisionnel.

GUY De décision ou décisionnel. Les deux passent.

SIMON Décisionnel. Là, on va devoir retranscrire et couper. Puis ça, je le fais. J’aime tester. Je trouve que c’est un peu plus difficile, mais ça, retranscrire, ça je peux le faire. Puis ça, ça ne me dérange pas. Mais c’est que notre première version n’est jamais la meilleure. C’est difficile à accepter, mais la première fois qu’on fait quelque chose, on se dit : « oui, ça fait déjà six épisodes que j’écoute le balado. Je pense que je comprends comment ça marche, là. Je peux le faire puis ça va être parfait dans ma première fois ». Ce n’est vraiment pas parfait puis ça peut toujours être amélioré. Guy, comme tu as dit au début de l’épisode, vu qu’on travaille sur du papier, on peut retravailler notre prototype vraiment très facilement. Fait que c’est juste une question de regarder ce qu’on a, peut-être de croiser les choses ici puis là. Puis là, juste le copier sur une nouvelle page.

GUY Oui.

SIMON Qu’est-ce que t’en penses ?

GUY Je suis d’accord. Et il est vrai qu’au début, bon, j’étais un peu sceptique, mais le la gomme et le crayon m’ont convaincu parce qu’on peut rediriger les flèches, on peut vraiment très vite réajuster les choses. Donc ça marche très bien. À recommander, mais j’aimerais vraiment souligner ton point. Ce n’est pas parfait. Donc il ne faut pas hésiter à le retoucher. Et comment on détecte ? On peut lire soi-même son interaction et la simuler soi-même dans sa tête et vraiment imaginer.

SIMON Puis une fois qu’on l’a retranscrit plusieurs fois, j’aime beaucoup regarder mon prototype sur papier parce qu’on peut tout voir en même temps. Si c’était à l’essayer vraiment, à le lire, ça peut prendre très longtemps parce qu’on pourrait avoir plusieurs branches. Mais quand c’est sur papier, on peut dire : « oui. Peut-être pour se rendre à l’objectif A, disons, ça va me prendre pas mal plus longtemps ». Comme visuellement, tu peux voir que ta ligne beaucoup est plus longue que pour te rendre à ton objectif B. Donc il y a des avantages à se créer un arbre comme ça sur papier. Puis là, si on remarque qu’il y a un objectif qui prend beaucoup plus longtemps que l’autre, on a juste à retranscrire, à couper, à tour recréer. Puis après peut-être deux ou trois essais, on devrait avoir quelque chose qui est pas mal.

GUY Oui.

SIMON Je pense.

GUY Oui. Il ne faut pas les effrayer tout de suite.

SIMON Non.

GUY C’est vraiment un bon processus. Donc là, on vous l’a décrit vraiment comme on le fait, nous. Vous pourrez voir un petit peu, vous inspirer de notre exemple du disquaire. Je ne sais pas si on va partager toutes les étapes, mais quand vous allez voir « disquaire », vous allez retrouver un tout petit peu tout ce que Simon a dit sur la retranscription et tout ce processus de trajet optimal, variation, de petites alternatives pour que ce soit un petit peu plus fun. Et ensuite, on retouche jusqu’à ce qu’on soit satisfait. Et après ?

SIMON Donc la semaine prochaine, tu pourras nous dire ce que c’est, mais avant que tu nous le dises, je sais que je dis souvent que ce n’est pas le fun, mais c’est super important. Puis vraiment, j’aime beaucoup l’étape de la semaine prochaine. Je ne veux pas faire peur aux gens.

GUY Ça nous aura pris plusieurs épisodes, mais oui : la semaine prochaine, nous y sommes. On va tester.

SIMON Oui.

GUY Donc une fois que vous avez fini le prototype — donc c’est une expérience tout seul : on regarde sa feuille, on teste de petites choses — il faut aller se confronter un petit peu à l’extérieur pour pouvoir le valider. Donc on parlera la semaine prochaine de pourquoi c’est important et surtout comment est-ce que l’on fait un test. Vous allez voir ce que ça implique. On rappelle toujours. Donc on vous donne quelque chose qui est lié interface vocale et intelligence artificielle, mais finalement, les choses qu’on utilise en fait s’appliquent pour tous types de produits. Donc c’est les idées qui vont compter, mais là particulièrement, qu’est-ce qu’on fait une fois qu’on a son prototype ? C’est souvent une partie où quelquefois on remarque les gens bloquent. Donc ça va vous aider à traverser ça. Et du coup, de petits devoirs ? De petites choses à faire ?

SIMON Oui. Ça serait une bonne idée de se construire son prototype de basse fidélité. Allez sur notre site Web simonetguy.com, téléchargez notre document, le PDF, et vous allez pouvoir voir tout ce que je viens de décrire. Ça va être sur papier. Vous pouvez l’imprimer. Je pense que c’est quand même assez simple à suivre.

GUY Oui.

SIMON Toi, qui n’es pas un gros fan du papier, je pense que tu as trouvé ça quand même bien.

GUY Je l’ai trouvé ça sympa. J’avoue. Je l’ai vraiment trouvé sympa. Donc je vous le recommande. À tester.

SIMON Parfait.

GUY On se voit la semaine prochaine, Simon ?

SIMON À la semaine prochaine, Guy.

GUY Salut.

SIMON Bye.

Simon et Guy

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Saison 1 : les interfaces vocales

07 : Tester et valider

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Transcription

GUY Salut, Simon.

SIMON Allô, Guy. Ça va ?

GUY Je vais plutôt bien. Et toi ?

SIMON Oui, ça va. Merci. Donc cette semaine, on a une grosse semaine. Je pense que quand on se préparait, j’avais moins hâte à en parler juste parce que je sais que c’est une de mes faiblesses. Mais tu m’as convaincu puis je pense qu’on va vraiment s’amuser cette semaine.

GUY Ça me fait plaisir d’entendre ça. J’espère que ceux qui nous écoutent et qui ont suivi l’épisode précédent, ça vous fait plaisir aussi d’entendre ça. Alors, on est rendu à quel épisode aujourd’hui ?

SIMON On est rendu à l’épisode 7, Tester et valider.

GUY Excellent. Qu’est-ce que l’on fait ? Dis-moi tout. Qu’est-ce que nous allons faire ? De quoi parlons-nous ?

SIMON Pour savoir ce qu’on va faire, on doit savoir ce qu’on a fait.

GUY Oui.

SIMON Et à date, on a parlé de l’intelligence artificielle, mais plus spécifiquement des interfaces vocales. Donc c’est une manière d’interagir avec l’intelligence artificielle. Puis si vous commencez juste à nous écouter, on a six épisodes. On parle de tout ça. Je vous suggère peut-être d’écouter quelques épisodes qu’on a déjà faits. Donc on s’est donné comme objectif de créer un agent conversationnel afin d’apprendre comment fonctionne l’intelligence artificielle et vraiment, c’est ça, l’objectif du balado. À date, on s’est fait un plan de projet. Moi, j’aime ça faire de petits plans de projet. Puis on a aussi suivi pour voir ce qu’on allait faire. Donc vraiment, on voulait mener par l’exemple. Donc on a créé un prototype, on l’a testé. On a créé un prototype de haute fidélité et on a même présenté les étapes pour raffiner le produit. Je pense que ça capture pas mal tout ce qu’on a fait.

GUY Oui. C’est à peu près tout ce qu’on a déjà fait, une note précise, et on est vraiment rentré dans les détails lors du dernier épisode dans le prototype de basse fidélité, donc passer de l’idée à quelque chose peut-être d’un peu plus concret. Et là tout de suite, donc on va parler test. Donc avant de se lancer tout de suite dans comment on fait un test, ce qu’on va faire, etc., on va essayer de discuter un petit peu de pourquoi c’est important de tester.

SIMON Oui.

GUY Une chose qui est vraiment cool, on n’arrête pas de le répéter dans tous nos épisodes, c’est : avec les interfaces vocales, de la manière dont ç’a été fait, c’est quand même assez facile de tester le produit. Si vous avez une application mobile, si vous avez un site Web, etc., ce n’est pas toujours simple parce que vous devez vous faire une petite maquette et puis quand vous montrez la maquette à quelqu’un, c’est bien, mais ça ne représente pas toujours vraiment comment la sensation va être avec une vraie application alors que les interfaces vocales, il y a une chose qu’on a tous et qui nous permet de tester une interface vocale. Et qu’est-ce que c’est, Simon ?

SIMON J’allais dire des amis, mais je ne pense pas que c’est ça.

GUY Quoi d’autre ? Quelque chose qu’on a appris depuis.

SIMON Notre voix.

GUY Excellent. Donc oui, j’ai bien guidé Simon dans cette réponse, mais effectivement, on a notre voix. Donc on peut facilement tester et ça va vraiment représenter la manière dont les gens vont interagir parce qu’on va utiliser notre voix au final. Un autre point important, c’est : le test permet de voir et d’identifier les problèmes. Donc c’est quelque chose auquel on ne fait pas toujours attention, mais lorsque vous testez, vous pouvez savoir ce qui fonctionne ou éventuellement ce qui ne fonctionne pas. Ça vous arrive dans plein de situations. Si vous êtes amateur de vin, il y a toujours cette personne qui arrive et vous dit : « est-ce que vous voulez goûter ? » Et en fonction de votre goût, donc vous essayez. Si ça vous plaît, vous continuez. Si ça ne vous plaît pas, vous arrêtez. C’est un petit peu la même idée où le test, pensez ça comme « on va goûter un petit peu ce que mon produit va être après. Si ça plaît, je vais continuer, je vais le garder. Si ça ne plaît pas, je ne vais pas l’arrêter — c’est ça, la notion importante, mais je vais le changer un petit peu pour que ça passe mieux ».

SIMON Quel exemple à la française, Guy !

GUY Je vous assure : ce n’était pas planifié pour ça, mais je sais que pas mal de gens, pour ceux qui peuvent voir, pourront quand même se référer. Et une question que l’on pourrait se demander, mais ça, c’est plus pour toi, Simon.

SIMON Oui ?

GUY Est-ce que tu as des expériences à avoir testé des choses en version papier ? Est-ce que ça t’es déjà arrivé ?

SIMON Oui. Oui, j’ai déjà testé. Pas avec ta méthodologie parce que je pense que ce que tu vas nous présenter, c’est quand même assez sophistiqué. Mais j’ai déjà essayé d’écrire comme le flux de la conversation sur papier puis là, je l’ai présenté à ma conjointe puis des amis. Mais il me manquait l’aspect de savoir comment prendre des notes, je pense. Donc ce que je faisais, je testais mon produit qui était sur papier puis là, des fois on disait comme : « oui, ça, ça ne marche pas si bien ». Puis là après, je mettais une petite note puis là, j’allais faire ma révision. Puis ça s’arrêtait là. Donc oui. Oui, mais pas aussi sophistiqué que ce que toi, tu sais faire.

GUY Mais ce n’est pas grave parce que je pense que c’est déjà pas mal au moins d’avoir fait l’effort de le tester avec quelqu’un d’autre que soi-même. Alors moi, depuis donc que j’ai commencé dans le domaine de la voix, j’en ai fait énormément, mais celui qui m’a le plus marqué, ça reste définitivement l’application pour une radio que j’essayais de construire où, après trois tests, la radio 101.5, j’ai entendu trois différentes façons de la dire. Je pense que c’est ce moment qui m’a convaincu du test parce que je ne pense pas que de moi-même j’y aurais vraiment pensé. Mais le fait de le tester et de voir ça, j’ai pu avoir un petit aperçu de toutes les difficultés que de créer un système capable de comprendre les noms de radio pour être.

SIMON Oui.

GUY Donc c’est quelque chose d’important à faire toujours avant de faire quoi que ce soit. Ça peut être le prototype de basse fidélité ou même construire quoi que ce soit. Il ne faut pas hésiter à tester. Justement, en parlant de ça, maintenant on va s’intéresser un petit peu plus au comment.

SIMON Oui.

GUY Donc avant, on a discuté le pourquoi. Parlons un petit peu du comment. Donc le test a un fonds très simple qui est celui que tu as présenté, Simon, qui est : on va mettre son application devant une personne autre que nous-mêmes pour essayer de recevoir des rétroactions ou quelques opinions. L’objectif n’étant pas toujours de tout prendre, mais l’objectif est d’essayer de voir parmi ce que les gens ressentent sur notre test, quels sont les éléments importants qui méritent une action sur le produit que nous sommes en train de tester. Du coup, la première chose, c’est : il y a une certaine mise en scène. Donc pour pouvoir faire votre test, il est important d’avoir une installation. Qu’est-ce que ça veut dire ? Dépendant du produit, donc on vous parle beaucoup de choses qui sont pour la voix, mais en réalité, elles s’appliquent aussi à tous types de produits que vous faites. Donc vous avez besoin d’une installation. Dans le cas de la voix…

SIMON Puis…

GUY Oui ?

SIMON Puis ce que tu nous présentes, c’est quelque chose qui est vraiment utilisé dans l’industrie, dans les boîtes informatiques puis tout ça ?

GUY Dans toutes les grandes sociétés.

GUY OK.

GUY Donc toutes les grandes sociétés le font. Vous ne vous en rendez pas toujours directement compte, mais je peux vous donner peut-être un exemple qui est beaucoup plus dans l’actualité. On va parler de Facebook du fait qu’ils voulaient retirer le nombre de « J’AIME » sur les photos sur Instagram.

SIMON Oui, oui.

GUY Et du coup, vous avez dû le voir parce que ça a été communiqué, mais avant de tout simplement l’appliquer, il n’y a eu que quelques marchés — donc je pense que c’était en Amérique du Sud si je ne me trompe pas, mais il y a quelques marchés qui l’ont eu avant tout le monde. C’est le même principe. C’est juste qu’eux, avec des moyens un peu plus conséquents, ils vont faire ces systèmes où seuls, sur leurs centaines de millions d’utilisateurs, peut-être 1 million ont la fonctionnalité.

SIMON OK.

GUY Et ils vont étudier comment leur produit réagit. Est-ce que, parce qu’on enlève le nombre de « J’AIME », les gens mettent plus de photos ? Ou est-ce que ça retire un peu d’engagement ? Comme les gens ne voient plus le nombre de « J’AIME », peut-être ils ne cliquent plus sur « J’AIME ». Donc ils testent tout ça et quand ils estiment que les résultats sont concluants, vous vous retrouvez tous avec la fonctionnalité.
Et comme on l’avait dit, encore une fois, vous êtes les fournisseurs d’informations qui permettent à ces grands fournisseurs de logiciels de faire des produits qu’ils vous revendent derrière. Donc c’est toujours un moment intéressant. Donc c’était une petite note. Parlons du montage.

SIMON Oui.

GUY Donc pour le test de notre prototype de basse fidélité, c’était assez simple. Donc on va mettre en place. Donc on a quelqu’un qui va tester. On a soi-même le testeur et on va avoir d’autres choses comme un ami supplémentaire qui peut aider pour la prise de notes. Donc c’est ce dont tu parlais tout à l’heure. La prise de notes est importante parce que lorsque vous faites un test, c’est bien, mais ce n’est pas juste pour tester, écouter et que quelqu’un vous dise : « j’aime bien mon produit ». C’est vraiment pour essayer de mettre en rapport le test lui-même et les fonctionnalités de votre produit.

SIMON Et j’aimerais juste prendre un moment pour souligner que ça, c’est super important, mais aussi très difficile.

GUY Oui.

SIMON Parce qu’on pense toujours que ce qu’on a créé, c’est super bon. Mais là, quand on fait notre test, quand on présente notre produit à quelqu’un qu’on pense qui nous aime puis qui ne nous dirait jamais de mauvais commentaires, on se rend compte que peut-être, même la manière dont les gens interagissent avec notre produit, ça peut être faux. Donc c’est important, je pense, de pouvoir bien prendre les commentaires constructifs, on pourrait dire.

GUY Oui. Ça, c’est la clé. Et c’est pour ça que peu de gens apprécient ce moment, apprécient de faire cette activité. Vous allez recevoir des commentaires.

SIMON Oui.

GUY Et ce sont des commentaires constructifs, peu importe leur forme, pas seulement parce que la personne qui vous les donne va nécessairement avoir tout le contexte ou tout le recul pour vous faire un commentaire constructif, mais simplement parce que vous allez prendre n’importe quel commentaire et en faire quelque chose de constructif. Donc on va prendre un cas concret, celui de notre application du disquaire. Lorsque l’on veut faire notre test, donc on va prendre un système très simple où on s’installe sur une chaise dos à dos avec la personne qui fait le test. Et pourquoi dos à dos ? Parce qu’on ne veut pas donner des indications. Parce qu’on va communiquer avec notre voix et vous allez vous rendre compte que des fois, vous avez des réflexes où vous allez faire de petits signes de la tête, genre : « ne répond pas ça » ou « fais ci ». Donc vous ne voulez donner aucune indication visuelle. Donc quand la personne ne peut pas vous voir, vous n’avez aucune clé pour aider la personne. Vous n’avez que votre voix pour la guider. Donc dans un système comme celui de notre disquaire virtuel, les choses qu’on aimerait confirmer, c’est : comment est-ce que les gens naviguent quand ils doivent donner leurs préférences pour nous on leur donne une recommandation ? Donc, n’hésitez pas à repartir à l’épisode 6 où Simon vous partage le flux de conversation du disquaire. Donc on va regarder : est-ce que la personne réagit aux différentes ouvertures pour qu’on le guide vers un artiste qui réponde à ces différents critères, modernes ou plus anciens, etc. ? Et la personne prend des notes, donc vous, soit un ami, va justement devoir noter donc des choses très simples. « La personne n’a pas réussi » ou « vous avez changé le flux de dialogue en cours de route. Donc vous avez fait une adaptation pour que ça marche mieux ». Et ça, ce n’est pas grave. C’est le but de ce test, pour savoir : « tiens, si j’utilise une autre phrase, comment ça fonctionne ? » zt vous allez justement pouvoir de cette manière progresser et voir si la personne arrive au moment où vous lui recommandez l’artiste ou de la musique. Donc votre but est vraiment de valider : « est-ce que mon flux a du sens ? Est-ce que les personnes arrivent à suivre jusqu’au bout ?

SIMON Est-ce que tu suggères faire le test à plusieurs reprises avec les mêmes personnes ? Est-ce qu’une fois qu’on teste notre produit avec une personne, pas qu’on les a utilisés, mais ils savent ce qu’on recherche ?

GUY Je conseille de faire les tests avec différentes personnes parce qu’il y a un biais. Quand la personne sait où elle doit aller, il y a un biais de conscience où la personne va naturellement aider le produit. Donc avec de nouvelles personnes, on n’a pas de biais de conscience. Donc comme on l’avait vu la première fois lorsqu’on a parlé de test, la personne arrive, vous lui expliquez comment ça va se passer, vous lui expliquez ce qu’elle a à faire. « Alors, vous devez juste répondre aux questions que je vais vous poser et ensuite, on arrivera à un point et je vous demanderai : est-ce que ça vous semble correct comme recommandation ? » Et une autre chose aussi importante que j’ai oublié de préciser : toujours, si vous pouvez, demandez à la personne si vous pouvez enregistrer ce test. Donc Simon vous partagera les mille outils de no-codes qui vous permettent de rapidement avoir un système qui va non seulement enregistrer, mais éventuellement aussi vous donner la transcription. Donc des systèmes. Donc je pense Author. Author est un bon.

SIMON Je pense que oui. Français. Oui.

SIMON Puis Trint aussi.

GUY Oui. Donc quelques petits logiciels qu’on vous partagera, mais qui vous permettent d’enregistrer une conversation et de l’annoter. Autre chose est : la personne qui teste, n’oubliez pas de demander la permission. C’est requis par la loi. Mais si la personne qui teste accepte d’être filmée et d’être enregistrée, n’hésitez pas aussi à prendre le visuel parce que vous allez le voir : les petits tics visuels, donc l’ennui, vous permettent d’identifier des trucs très simples. Par exemple, mon application parle trop. Mes phrases sont trop longues, etc.

SIMON Il y a quelques minutes, tu as dit un mot que je n’ai pas saisi. C’est un nouveau mot dont on n’a jamais parlé durant le balado. Tu as dit « no codes ».

GUY Sans code ou peu de code. Je m’excuse. Donc retournez à l’épisode 1 et 2 où on vous explique pourquoi on essaie au mieux de ne pas faire trop d’anglicismes. Et une fois qu’on a passé cette étape, vous avez testé, vous avez pris des notes, vous avez un enregistrement audio, vous avez un enregistrement audio annoté ou même mieux, vous avez un enregistrement vidéo, l’étape d’après est : qu’est-ce que l’on fait de ça ? Donc ce n’est pas juste : « on a entendu 2-3 choses. On a entendu un petit souci. Il nous manquait un mot ici. On va, on le corrige et c’est fini ». Bien au contraire. Vous allez regarder vos notes et vraiment essayer de vérifier que les fonctionnalités que vous avez faites sont validées. Donc là, on a fini de tester. On se dit : « est-ce que la notion de disquaire parle aux gens ? Est-ce qu’avec trois questions il est possible de connaître les préférences d’un utilisateur ? Et est-ce que la manière dont on pose ces questions était bonne ? Est-ce que la personne avait l’air un petit peu ennuyée ou est-ce que ça marchait bien ? »

SIMON Puis qu’est-ce qui arrive si on regarde nos notes puis on se rend compte que tout ce qu’on a fait finalement n’est pas très bon ?

GUY Alors ça, c’est la partie hyper intéressante, mais c’est la partie la plus dure. Donc c’est un concept, je pense personnellement, que j’ai vu très souvent chez les Anglo-saxons qui est : ils adorent ce moment où tout ce qu’ils ont fait n’est pas bon, presque à jeter à la poubelle et finalement repartir un petit peu presque à zéro.

Moi, ce que je dirais, à ce moment-là, il ne faut pas hésiter à redémarrer le processus qui va jusqu’à revoir ses hypothèses parce que notre prototype et notre produit viennent d’hypothèses. Et lorsque l’on fait un test et que ça ne marche pas très bien, soit c’est un souci au niveau de nos hypothèses, soit peut-être au niveau des fonctionnalités. Et du coup, ça permet de revisiter ça pour avoir ou de nouvelles hypothèses, ou de nouvelles fonctionnalités, et ensuite on repart dans la démarche prototype de basse fidélité et on reteste à nouveau. Je voudrais juste mettre une petite note pour dire : un test ne suffit pas à tout jeter à la poubelle. Une chose importante est : la personne que vous choisissez pour tester votre produit est aussi importante que le texte lui-même. Parce que vous avez une petite case, si vous retournez à notre canevas du modèle d’affaires, qui vous indique : utilisateur ou segment de clientèle. Vous devez prendre des gens qui rentrent dans ce segment de clientèle parce que forcément, si vous avez quelqu’un qui n’aime pas la technologie, qui n’aime pas les nouveaux outils, si vous lui dites : « vous allez pouvoir choisir votre musique grâce à une nouvelle technologie, un agent virtuel », vous allez avoir quelqu’un de potentiellement réfractaire à l’utilisation du produit, ce qui pourrait donner un test qui voudrait dire : personne n’utilisera jamais ce produit. Mais il faut faire attention à ça. On ne surinterprète pas les notes. Donc on essaie vraiment de les classifier en fonction de quel était mon hypothèse, qui l’a testée et comment ce commentaire est important par rapport à mon produit. Et ensuite, il ne faut pas hésiter. En plus, l’avantage, ils ont ton beau document papier. On gomme, on met à jour et on reprépare un second test. Donc il ne faut pas hésiter à faire plusieurs tests avant de vraiment trouver la chose qui marche bien.

SIMON Est-ce que tu suggères de choisir ses amis ou les gens qui vont tester notre produit à partir du canevas, comme de faire un choix stratégique des utilisateurs ?

GUY Ce serait mieux si dans ce projet les personnes envisagent de vraiment travailler uniquement avec leurs trois amis. Donc c’est hautement faisable. Mais moi, j’encourage les gens à ne pas hésiter à dépasser leurs amis pour vraiment mesurer cette expérience qui est : « laissez-moi parler à quelqu’un peut-être que je ne connais pas encore pour qu’il me donne une opinion sur mon produit ». Donc la réponse à ta question est : oui, mais en même temps, il ne faut pas que ce soit un bloqueur. Dans l’idée ici aussi, c’est de passer par cette étape de test et elle peut marcher aussi avec quelqu’un qui ne rentre pas forcément totalement dans la cible, mais avec qui on a une facilité d’interaction. Parce que bien évidemment, on accepterait plus facilement des commentaires de son ami que d’une personne qu’on ne connaît absolument pas.

SIMON Fait que c’est probablement quelque chose où c’est mieux de le faire que de le faire parfaitement.

GUY Oui. Au fait, je pense que c’est un bon résumé. On pourra d’ailleurs mettre ça en haut de l’épisode. Oui. Je pense vraiment que c’est important de le faire. Ça ne sera pas nécessairement parfait, surtout les premières fois si c’est la première fois que l’on s’y prête, mais ça apporte beaucoup en termes de compréhension et je pense qu’une fois, tu m’avais déjà demandé ça, si on a des gens qui veulent utiliser ça comme une compétence professionnelle.

SIMON Oui.

SIMON Ça dépasse totalement le cadre de juste la voix ou de ce que l’on fait ici. Surtout ceux qui font donc ce qu’on appelle de la recherche utilisateur ou de la conception produit ou de la gestion de produits, ce sont des compétences qui peuvent clairement mettre en avant qui sont : « je connais certaines des méthodologies de test avec les utilisateurs ». Ce sont clairement des grands plus surtout pour les plus larges organisations qui développent de grandes applications. Elles utilisent toutes ça et à différentes échelles, mais croyez-moi : que ce soit votre Netflix, que ce soit Amazon, tout le monde teste et parfois, ils testent sans que vous le sachiez.

SIMON Je trouve ça intéressant, les titres des emplois qui existent dans le monde de la technologie. Par exemple, on parle de ceci, nous deux, puis je me dirais : « oui, c’est quelque chose que j’aime, faire des tests, mais je sais qu’il y a quelqu’un dont c’est l’emploi, mais c’est quoi le nom de cet emploi-là ? » Puis ça serait chercheur d’expérience utilisateur.

GUY Utilisateur. Oui. Donc c’est le terme exact qui est né. Aujourd’hui, il est très focalisé sur les interfaces graphiques, donc savoir ce qui va faire que vous allez être plus enclin à cliquer sur un bouton ou plus enclin à remplir un formulaire ou plus enclin à donner vos informations. Mais il a été étendu par justement ces nouvelles technologies, donc les interfaces vocales où l’expérience utilisateur dépasse simplement une interface — votre téléphone, votre ordinateur, mais va aussi sur les enceintes connectées. Donc oui, c’est chercheur en expérience utilisateur, je pense. En tout cas, c’est la traduction exacte que nous avons faite. Mais vraiment pour faire comme un petit résumé parce que c’était un peu long et il y a beaucoup de choses, tester, c’est important. Peu importe le produit que vous faites, qu’il soit sur la voix ou tout autre produit. Ensuite, un test a une certaine méthodologie qui est importante pour s’assurer que vous en tiriez le maximum de bénéfices. Quelques étapes essentielles : on se prépare. Donc il y a une petite mise en scène. On a des activités pendant le test et on récupère autant de données que possible. Quand c’est terminé, on a encore du travail qui est un retour sur toutes ses notes et soit des améliorations, des petites retouches sur ce que l’on teste, en l’occurrence dans notre cas le prototype basse fidélité. Donc on va changer une phrase pour le disquaire ou on va changer un chemin vers lequel on va vers certaines recommandations. Et on redémarre le processus. Donc on a fini tous ces changements, on met à jour ses canevas ou on met à jour ses petites notes, et on teste. Et ne pas hésiter : le test peut varier. Donc vous n’êtes pas obligé de faire exactement le même test. Si vous vous êtes rendu compte : « ah, mais il y avait un problème là », n’hésitez pas à mettre à jour votre test aussi pour que ça fonctionne. Et c’est tout.

SIMON C’est tout. C’est ça. Dans 20 et quelques minutes, ils vont être capables d’être champions des tests.

GUY Presque. On n’enlève pas le « je me mets en face de quelqu’un avec la chose que j’ai créée, donc presque mon bébé, quelque chose dans lequel j’ai mis un peu de temps et quelqu’un d’autre va me donner une opinion dessus, et une opinion qui peut être ne me plaira pas ».

SIMON C’est difficile, ça, faire le deuil de son produit idéal parce que c’est vraiment à cette étape-ci où on dit : ça ne va pas se passer aussi parfaitement que ce qu’on avait en tête.

GUY Ou peut-être. On ne sait jamais.

SIMON Ou peut-être. On ne sait jamais. Tout à fait. Tout à fait. Donc là qu’on a terminé les tests, on peut passer à la semaine prochaine. Premièrement, qu’est-ce que les gens devraient faire cette semaine ?

GUY Oui, alors disons-le : les devoirs.

SIMON Les devoirs !

GUY Ce qui serait pas mal, c’est qu’on a mis une petite version de protocole de test qui est disponible sur notre site Web simonetguy.com. Donc l’idée, ce serait de le récupérer et justement d’essayer de construire son test par rapport à son propre produit. Donc vous verrez. C’est des choses assez simples, mais essayez de faire votre propre produit et le remplir, ce serait pas mal. Et aussi, le tester. Tester, écrire ses notes et n’hésitez pas aussi à nous transmettre votre expérience, comment ça s’est passé, aussi nous donner quelques rétroactions sur ce que vous pensez qui a été clé dans vos propres tests. Et vous pouvez nous dire tout ça sur notre Twitter. C’est @cestsimonetguy.

SIMON Parfait. Donc la semaine prochaine, on touche finalement à la technologie. Ça va faire comme deux mois. Puis ce que ça démontre, c’est qu’il y a vraiment beaucoup de travail sous-jacent à la création de produits en technologie. Donc on pense peut-être que c’est juste des gens devant leurs ordinateurs pour 80 heures par semaine. Peut-être que c’est ça, ta réalité, Guy. Je ne sais pas. Je ne sais pas comment tu fais au travail. Mais il y a beaucoup de travail qui est fait sur papier et même avec de vraies personnes avant de se rendre à la technologie. Donc dans notre cas, on va faire notre prototype de haute fidélité et c’est assez unique parce que l’outil qu’on utilise pour notre prototype de haute fidélité va aussi créer essentiellement notre produit. Donc on utilise Voice Flow qui est d’origine… Toronto.

GUY Canadienne ? Toronto, oui.

SIMON Toronto, oui. Et même de notre ville ici.

GUY Oui, oui.

SIMON Donc c’est un super bon produit, Guy, puis c’est ça. C’est très simple. Puis vous allez voir qu’aller du prototype papier au prototype de technologie, ça va être comme une ligne droite. Donc merci beaucoup, Guy.

GUY Merci, Simon. On se voit la semaine prochaine.

SIMON À la semaine prochaine !

Simon et Guy

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Saison 1 : les interfaces vocales

08 : Création du prototype de haute fidélité

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Transcription

GUY Bonjour, Simon.

SIMON Bonjour, Guy. Ça va ?

GUY Je vais plutôt bien. Et toi ?

SIMON Oui, ça va. Merci.

GUY Alors, dis-moi : à quel épisode en sommes-nous rendus ?

SIMON 8.

GUY Combien de mois ?

SIMON Ça fait deux mois, deux mois qu’on fait ça.

GUY Ça fait deux mois. Donc ça fait deux mois que l’on parle intelligence artificielle et plus spécifiquement dans le cadre des interfaces vocales qui représentent des interfaces qui nous permettent d’agir avec les systèmes informatiques par la voix.
Et j’adore toujours replacer la métaphore de Simon : imaginez que vous aviez quelqu’un devant votre télécommande, votre ordinateur ou devant l’enceinte de musique à qui vous pourriez demander tout un tas de choses : « augmente le son, s’il te plaît. Est-ce que tu peux chercher cette information pour moi ? » Ou : « est-ce que tu peux changer la télé et me mettre un bon film, s’il te plaît ? » Donc c’est la même chose, sauf que c’est quelque chose que vous allez pouvoir fabriquer vous-même et même peut-être le vendre à d’autres personnes, mais on en discutera.

SIMON Ça commence à être intéressant.

GUY On en discutera un petit peu plus tard. Mais justement afin de vous aider un petit peu à comprendre, on vous a amené dans tout le processus de création qui implique un petit plan de travail avec différentes étapes et justement qui va vous montrer par quelles étapes on passe lorsque l’on crée un produit qui utilise une interface vocale. Mais en y repensant, je me suis rendu compte — et je ne sais pas pour toi, Simon, mais toutes les étapes dont on parle s’appliquent un petit peu à tout type de produits.

SIMON Oui.

GUY Et ne sont pas nécessairement spécifiques aux interfaces vocales.

SIMON Puis j’y pensais aussi, moi aussi. Dans l’avenir, quand les interfaces vocales vont être vraiment dépassées, je pense que le processus qu’on présente devrait quand même encore tenir.

GUY Toujours s’appliquer.

SIMON Oui.

GUY Et du coup donc, au dernier épisode, on a expliqué un petit peu comment on teste son application. Donc on a vu un petit peu tout ce que ça implique et aujourd’hui, je sais que c’est une étape préférée après celle où on utilise le papier.

SIMON Oui.

GUY On va parler de prototype haute fidélité. Alors, dis-nous un petit peu tout. Comment ça se passe ? Et on a son papier avec soi. On a fait ses tests. On a le nouveau papier avec la version qui nous semble correcte, qui a marché avec différents tests. Qu’est-ce qu’on fait ?

SIMON Avant de commencer, encore, on a besoin d’une petite mise en contexte. Donc on parle depuis le premier épisode de sans codes ou peu de codes. Donc c’est des outils qui nous permettent de créer des choses en technologie sans savoir faire de la programmation ou peut-être avec un peu de programmation. Et aujourd’hui, on va voir un outil de création d’interface vocale sans codes ou aussi peu de codes, et c’est quelque chose que moi, j’utilise beaucoup. Je trouve que l’approche sans codes va te permettre de créer un produit de technologie sans devoir passer les années, Guy, que tu as sûrement passées à apprendre à faire de la programmation. Dirais-tu que le produit peut être aussi sophistiqué qu’avec l’approche de programmation ?

GUY Oui et non. Je dirais oui à 95 % des cas et je dirais non pour 5 %. 95 % c’est pour tout ce qu’on fait, tout ce qui implique du logiciel. Les petits 5 % sont lorsque l’on doit créer des outils pour des usages spécifiques, donc par exemple des outils pour des développeurs. Là, les sans codes ne marchent pas toujours aussi bien. Mais dans la plupart des cas, tu fais des choses tout aussi bien ou je dirais même parfois meilleures.

SIMON Donc parfois meilleures ?

GUY Oui.

SIMON Parce qu’avec la création sans codes, tu n’as pas besoin d’apprendre comment le faire. Comme moi, pourquoi je me suis mis dans le sans codes ? C’est parce que je me disais que soit je peux passer, disons, un an ou deux à apprendre à faire de la programmation puis là je ferais quelque chose qui va être un peu croche, ça ne va pas être excellent parce que j’aurais juste, disons, 2 ans d’expérience, ou je peux prendre quelque chose qui m’amène presque à un niveau beaucoup plus avancé. Quoique ça ne va sûrement pas être aussi flexible, mais au moins le produit sera d’assez bonne qualité.

GUY Je veux juste appuyer là-dessus. C’est là où le billet intervient parce que comme tu ne travailles pas trop sur la flexibilité ou certaines nuances, tu te focalises sur ton produit.

SIMON Oui.

GUY Et c’est d’ailleurs même une histoire intéressante pour ceux qui nous écoutent. C’est toi qui m’as convaincu vraiment de ça, où comme tu es tellement focalisé sur ce que tu veux faire et pas sur les outils, tu gagnes deux choses par rapport à quelqu’un qui le programme : la vitesse.

SIMON Oui.

GUY Et on peut le partager. Je ne pense pas que c’est un secret. Tu devrais partager la liste d’outils pour notre balado.

SIMON Ah, mais oui. Pourquoi pas ?

GUY Je pense que c’est vraiment intéressant. J’aurais pu coder beaucoup de choses. J’aurais pu programmer énormément de choses, mais ça nous aurait pris trois fois plus de temps alors que comme tu étais focalisé sur « Guy, il faut ça, ça, et ça et voici des outils qui nous aident à avoir ça en un jour »…

SIMON Oui

GUY Et tout compris — pas juste une tâche, mais tout, je pense que pour moi, c’est un des gros avantages.

SIMON Puis c’est comme on s’en était parlé à l’épisode 5 peut-être quand on parlait du prototype de basse fidélité. Avec les outils sans codes, c’est important de savoir leur capacité…

GUY Oui.

SIMON Et là de savoir ce qu’on peut faire avec puis travailler dans ses limites.

GUY En parlant d’outils, dis-moi un peu tout.

SIMON Oui. Donc les outils qui sont disponibles en sans codes, il y a Airtable qui est un peu comme un Google Sheets et ça, j’ai déjà joué avec ça. Google Sheets aussi, je dirais, c’est un outil sans codes/peu de codes.

GUY Oui.

SIMON Savais-tu ? Puis je sais que tu ne le sais pas parce que je ne sais pas comment tu le saurais, mais j’ai un blogue avec Voice Market Data et j’ai automatisé la rédaction de blogue avec Google Sheets. Je peux m’écrire un billet dans comme 7 minutes avec Google Sheets. Donc si vous savez ce que vous pouvez faire avec les outils, vous êtes capable d’automatiser votre vie. Il y a aussi Bubble puis Webflow que je connais un peu moins, mais selon ce que les autres gens ont dit, c’est super flexible puis tu peux vraiment créer de belles choses avec tout ça.

GUY Oui. Et justement, donc c’est vraiment important, je pense, ce que tu as dit au début, la notion de connaître les limites. Donc on parle un petit plus dans le contexte des applications vocales. Les outils de sans codes/peu de codes vont vraiment vous aider à vous focaliser sur ce que vous voulez faire alors que les outils avec codes vont vous faire travailler. Donc je parle toujours de cet exemple, mais vous allez beaucoup travailler sur vraiment la partie programmation du langage, des nuances entre les mots, etc., qui sont utiles, mais je dirais ne sont pas toujours primordiales. Quand on veut juste essayer de créer une expérience pour son utilisateur, parfois, ces nuances ne sont pas la grande priorité. Parfois, il est plus important d’abord de créer l’expérience et prendre les informations de comment les gens l’utilisent plutôt que de se focaliser de base pour essayer de régler toutes les nuances et toutes les problématiques possibles. Parce que comme je l’ai dit, pour moi, le temps se multiplie plus on consacre d’efforts à des choses qui relèvent de la nuance et pas du produit principal.

SIMON Donc il y a plusieurs outils disponibles pour la création d’applications vocales. On va utiliser Voiceflow, mais il y a aussi Botmock, VoiceXP puis Dialogflow. Toi, as-tu de l’expérience avec les autres outils ?

GUY Oui. Donc Voiceflow est de loin le plus sans codes. Même si c’est à peu près vrai, et leur expliqueras pourquoi après, il y a aussi un peu de codes dans Voiceflow, mais ce n’est pas obligatoire. Vous n’en avez vraiment pas besoin, mais si vous voulez. Botmock : c’est plus du côté peu de codes. Donc ça permet de facilement créer des… Alors, je ne sais pas comment le traduire. Tiens, c’est pour toi, Simon. Chatbots. Oui, celui-là va être un petit peu compliqué. VoiceXP, je ne le connais pas bien. Dialogflow, c’est un petit peu similaire à Voiceflow. Donc c’est aussi un sans codes, mais simplement, l’interface est un petit peu moins sympathique.

SIMON OK. En parlant de sympathique, j’ai rencontré Bryan la première fois à un événement de Voicetech Global. Fait que merci beaucoup pour ces occasions de réseautage là, Guy. Il y a aussi les blueprints, les plans d’Amazon. Je ne les ai jamais utilisés, mais de ce que je comprends, c’est que c’est plus un format que tu mets. Disons que si tu fais comme questions/réponses, tu peux mettre ta question puis les réponses dans comme un formulaire presque puis ça génère automatiquement ton skill. Sais-tu comment ça fonctionne ?

GUY C’est exactement ça.

SIMON OK.

GUY Donc proche de Google Sheets, donc le tableur de Google. Vous remplissez des colonnes et des cellules, et à partir de ça, ça va créer automatiquement une application entière pour vous.

SIMON Fait que ça, c’est très simple. Ça, c’est du gros sans codes et je vous dirais que si votre application, votre skill, si vous savez exactement de quoi ça aura l’air, peut-être regardez aux blueprints pour voir s’il y en aurait un qui fonctionne pour vous.

GUY On leur met un petit lien sur notre Twitter ?

SIMON Pourquoi pas ? Bonne idée, Guy. C’est quoi, notre Twitter ?

GUY @cestsimonetguy.

SIMON Merci. Donc comme tu l’avais mentionné, il y a un peu de programmation avec Voiceflow. Il nous permet de faire des intégrations avec des choses comme Google Sheets. Il y a aussi des API. API, qu’est-ce que ça serait en français, ça ? Je sais que tu le sais. Le sais-tu ?

GUY Interface d’application programmable.

SIMON IAP ? Ça serait ça ?

GUY Ça serait, je pense, oui, IAP. Je pense.

SIMON OK. Donc ça te permet d’avoir une banque de données dans Google Sheets. Par exemple, tu peux écrire à partir de ton skill et aller chercher des informations dans ton Google Sheets. Mais ça, ça demande un peu de programmation puis ce n’est pas nécessaire pour la création de skill. Donc là, Guy, parlons des capacités techniques d’Alexa pour quelqu’un qui ne connaissait pas nécessairement l’interface. Qu’est-ce que ça peut faire ?

GUY Oui. Donc Alexa peut être installée sur différents appareils connectés. Donc vous avez le plus connu. Donc ils ont une enceinte. Donc vous avez dû la voir parfois blanche, parfois grise, parfois noire. Donc une grande enceinte connectée. Ça peut jouer des fichiers audio. C’est souvent le cas lorsque vous demandez de la musique aujourd’hui. Donc si vous utilisez Spotify, Apple Music ou autre ou même des podcasts, donc techniquement, vous seriez en train de nous écouter sur votre enceinte connectée. Donc ça peut jouer des balados, donc tous types de fichiers audio. Et ça aussi, c’est une notion importante parce que si dans votre application vous avez envie — mais Simon en reparlera ou on en reparlera un petit peu après — vous avez envie de changer la voix, donc jouer des enregistrements audio, vous pouvez utiliser ça. C’est aussi une opportunité. Alors, quand vous l’avez sur un appareil qui est un petit écran, donc si vous allez sur le site d’Amazon vous pourrez voir les différents. Certains ont de petits écrans et ces petits écrans ont ce qu’on appelle une « interface de présentation ». Donc vous pouvez mettre de petites choses en forme, donc de petites listes, de petits bouts de texte. Donc c’est très utile quand vous avez des choses interactives qui impliquent image ou vidéo. Vous pouvez les mettre sur ce petit écran.

SIMON Est-ce que ça, ça veut dire que les skills vont devenir comme des applications pour téléphone si on peut avoir une interface de présentation ?

GUY Alors, la réponse que dirait Amazon est non. Donc Amazon déconseille de penser ça comme une application tactile. Ils ont ce concept où ils aiment que vous pensiez ça comme un complément visuel pour une expérience vocale.
Alors, c’est joliment dit, mais c’est simplement pour dire que pour les choses qui à l’oral sont compliquées, la liste, si par exemple je dois vous lister tout ce qu’il y a dans votre caddie de course à l’oreille, c’est dur. Il y a 30 produits. Vous n’allez pas vous rappeler. Mais si vous utilisez un petit écran, il y a une possibilité d’afficher une petite liste dont l’intention est pour l’utilisateur de naviguer à la voix. Donc par exemple, je vais montrer petite liste et je pourrais dire : « montre-moi les trucs d’après ou suivants ». Donc les utilisateurs peuvent toucher, mais Amazon vraiment déconseille très fortement cette expérience et conseille toujours aux gens de construire en se disant : « les gens n’auront pas d’écran. Donc il faut trouver des solutions ». Ensuite, vous avez plusieurs choses où vous pouvez travailler un petit peu sur la manière dont l’application parle. Comment est-ce que ça fonctionne ?
L’enceinte a une voix standard, donc une voix qu’elle utilise chaque fois que vous lui demandez : « quelle heure est-il ? Quelle est la météo ? Qu’est-ce qui se passe ou lis-moi les nouvelles ». Vous avez la possibilité de justement changer un petit peu la manière dont c’est dit, donc mettre un peu d’intonation, donc une voix plus forte, une voix plus faible, une voix plus lente ou une voix plus rapide. Donc vous avez ce qu’on appelle le SSML. Donc c’est un système. Ça ressemble un peu au HTML pour ceux qui connaissent, donc qui est le système de tags qui permet de créer les sites Internet. Ça permet de décorer le langage. Comme ça, vous pourrez dire : « tiens, pendant que tu lis cette phrase, lis-la un peu plus doucement » ou « lis-la un peu plus vite ». Donc ça, c’est une des possibilités que vous avez. Et l’un des derniers gros éléments, c’est : vous avez ce que vous appelle « Polly ». Alors, Polly, c’est un système d’intelligence artificielle d’Amazon qui permet de générer des voix. Donc c’est mis à la disposition par les services Web d’Amazon, donc AWS, qui vous permettent justement de complètement créer une voix unique. Et je pense que tu peux toucher un petit mot sur le pourquoi c’est important d’essayer de travailler sur la voix dans son application.

SIMON Oui. Il y a des études qui sont sorties là-dessus. Il y a beaucoup de gens qui ne se rendent pas compte que le système, presque un système d’exploitation d’Alexa, ne contient pas nécessairement les skills comme ceux que nous on va construire, par exemple. Donc quand ils parlent avec Alexa, vu qu’il y a toujours la même voix, ils demandent, disons : « ouvre Poop Detective », donc le skill que j’ai créé. Vu que c’est toujours la même voix, ils vont penser que Poop Detective a été créé par Amazon. Donc, être capable de changer la voix de son skill nous permet d’ajouter son… Je veux dire branding, mais est-ce qu’on a trouvé un meilleur mot pour branding ?

GUY Son image de marque. On dira dans ce cas-là sa « voix de marque ».

SIMON Ça te permet de trouver ta voix de marque. Et donc, quand l’utilisateur interagit avec ton skill, il se rend compte que ce n’est pas nécessairement Alexa qui parle. C’est l’autre voix et donc il pense que peut-être c’est différent et ce n’est pas d’Amazon.

GUY Et on en reparle un petit peu quand on parle de marketing. Mais on dérive, Simon. Dis-nous tout. Je pense que c’est l’heure.

SIMON C’est l’heure.

GUY Allons-y.

SIMON C’est l’heure de passer à Voiceflow. On va passer du papier à l’ordinateur. Et en gros, vu que le prototype de basse fidélité a été construit pour Voiceflow, ça va être super simple. Voiceflow, c’est une interface visuelle et il y a des boîtes. Donc ça nous permet de mettre une boîte où on dirait : « Alexa va dire telle chose », et là on met notre texte. Et là, on s’attend à ce que l’utilisateur va dire telle chose. Et si l’utilisateur dit, disons, « réponse A », mais là ça va nous amener à notre prochaine boîte. Si l’utilisateur dit « réponse B », ça nous amène à une autre boîte et ainsi de suite.

C’est essentiellement la même chose qu’on a créée avec notre prototype de basse fidélité. Je ne veux pas trop en parler parce que je sais qu’ils sont vraiment bons à créer une interface qui est quand même assez simple et aussi, c’est vraiment pénible de se faire expliquer comment utiliser une interface visuelle par balado. Donc je vous fais confiance de juste jouer avec l’interface. Si vous comprenez comment le prototype de basse fidélité fonctionne, vous allez comprendre comment le prototype dans Voiceflow fonctionne. Et ce qui est particulièrement intéressant avec Voiceflow, c’est qu’ils ont un test de prototype dans l’outil. Donc ça vous permettre de tester ce que vous êtes en train de construire. Malheureusement, je ne pense pas que ça fonctionne en français, leur test de prototype, mais on va en parler un peu plus tard. Vous êtes capable d’envoyer ça à la console d’Amazon puis faire vos tests.

GUY Sur quoi ils feraient leurs tests du coup ?

SIMON Ça pourrait être sur le site d’Amazon.

GUY Dans le simulateur d’Amazon ?

SIMON Oui, c’est ça.

GUY D’accord.

SIMON C’est ça. Ça, ça fonctionne. Et comme Guy l’a mentionné, quand vous êtes en train de créer votre prototype de haute fidélité, vous êtes aussi capable de choisir la voix qui va parler. Et ça, ça devient intéressant parce que comme je l’ai dit, vous pouvez créer votre voix de marque. Et aussi, vous pouvez utiliser le SSML dans Voiceflow. Donc c’est quand même assez complet. Vraiment, je vous suggère de regarder votre prototype de basse fidélité, regarder Voiceflow, et amusez-vous avec. Ça fait deux mois que vous attendez pour jouer avec la technologie. C’est le temps. Prenez la semaine à vraiment comprendre comment ça fonctionne. Et il y a aussi une super bonne communauté en ligne. Je pense qu’ils ont un Slack. Ils ont un bon groupe Facebook. Ça m’a beaucoup aidé quand je créais mes skill puis je vous suggère vraiment de vous joindre aux communautés.

GUY Ils ont quelqu’un, un contact francophone, que tu connais ?

SIMON Oui, oui. Ils ont Nicolas. Je ne me souviens pas de son nom.

GUY D’accord.

SIMON Je pense qu’il est à Paris.

GUY D’accord.

SIMON Puis il est vraiment super gentil puis ils connaissent vraiment bien comment ça fonctionne.

GUY D’accord.

SIMON Parce qu’il travaille là.

GUY J’allais dire : Nicolas, si tu nous écoutes…

SIMON Oui. Oui, ça serait drôle.

GUY Tu as intérêt à vraiment délivrer. Simon a dit que tu étais très bon.

SIMON Ils sont aussi vraiment gentils, l’équipe de Voiceflow.

GUY Mais oui. Ce sont nos voisins ici à Toronto et pour toutes les interactions qu’on a eues, même moi dans mon groupe de rencontre, ils ont toujours été supers sympathiques. Petite question.

SIMON Oui.

GUY Différence entre tester sur un appareil et tester sur le simulateur.

SIMON Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas fonctionner dans le simulateur.

GUY D’accord.

SIMON Par exemple, les achats. On n’en a pas encore parlé.

GUY Non.

SIMON Mais il y a moyen de se faire de l’argent avec les skills et ça, ça ne fonctionne pas très bien dans l’outil.

GUY D’accord.

SIMON Il y a aussi que ça ne fonctionne pas vraiment en français à date.

GUY D’accord.

SIMON On ne sait jamais. Peut-être qu’ils iront réparer ça une fois qu’ils vont voir notre balado. Puis oui, c’est pas mal ça, la grosse différence. Je dirais aussi que c’est malheureux parce que tester dans Voiceflow, c’est super simple. Ça te donne une adresse Internet que tu envoies à n’importe qui puis ils sont capables de tester très facilement. Tester sur la plate-forme d’Amazon, c’est un petit peu plus difficile juste parce que tu as besoin d’aller dans leur interface de développeurs.

GUY Il y a pas mal de frictions. Ce n’est pas le plus direct.

SIMON Non.

GUY Après, il y a toujours un moyen. On ne refera pas un épisode complet, mais les mêmes techniques s’appliquent que lors du test de basse fidélité. Vous refaites un montage ou vous amenez votre appareil équipé ou votre ordinateur, et vous laissez la personne interagir avec, donc soit en parlant à votre appareil, soit en utilisant peut-être le simulateur sur votre ordinateur. Vous le regardez et vous prenez des notes.

SIMON Oui. Très simple. Puis c’est ça. Donc c’est important de tester toujours. Il faut toujours tester. On veut s’assurer que ça fonctionne bien, qu’on n’a pas de problème.

GUY Petit devoir pour eux ?

SIMON Petit devoir ? Créer son skill. Donc cette semaine, je vous suggère vraiment de prendre le temps de jouer avec Voiceflow, de traduire votre prototype de basse fidélité qui a été testé, validé et recréé, et juste le mettre dans Voiceflow. Amusez-vous avec. Je trouve que c’est super agréable de jouer avec.

GUY Je suis d’accord avec toi.

SIMON Oui.

GUY Et quand ils finissent ça, vous allez passer à l’autre étape hyper importante qui est la distribution, c’est-à-dire vous allez maintenant aller vers une mise en production qui est de mettre votre application à disposition pour des utilisateurs pour qu’ils puissent la télécharger ou l’utiliser sans que vous leur ayez envoyé tous les systèmes nécessaires quand vous voulez faire tester à des gens. Mais qu’ils puissent simplement, à partir de leur enceinte connectée, à partir de leur téléphone mobile, ajouter votre application et interagir avec. Donc on parlera vraiment de tout ce qu’il y a pour la mise en production. Donc ça tient dans un épisode, mais il y a des choses à faire. Donc je préfère vous prévenir. Et on verra aussi une autre étape qu’on n’arrête pas de répéter ça, mais encore quelque chose qui dépasse juste le cadre des produits ou des choses que vous faites avec nous. C’est comment on travaille sur la probabilité d’être découvert, comment on peut essayer d’améliorer ses chances d’être visible par les utilisateurs. Donc c’est un point important qui est souvent sous-estimé, mais j’invite surtout ceux qui ont créé des applications ou qui créent des applications mobiles, donc ceux qui travaillent sur des applications mobiles. C’est un problème qu’ils connaissent très durement aujourd’hui où c’est facile d’aller sur un magasin d’applications, donc c’est plus ou moins simple, mais maintenant, avoir des gens qui nous voient et qui nous trouvent, c’est un vrai exercice. On est bons ?

SIMON Je pense que c’est en masse pour cette semaine.

GUY En tout cas, merci beaucoup, Simon.

SIMON Merci, Guy.

GUY Et on se voit la semaine prochaine.

SIMON À la semaine prochaine !

Simon et Guy

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Saison 1 : les interfaces vocales

09 : Distribution

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Transcription

GUY Salut, Simon.

SIMON Allô, Guy. Ça va ?

GUY Je vais plutôt bien. Et toi ? Oui, ça va. Merci.

SIMON Tu sais, chaque fois qu’on fait notre intro, on dit toujours la même chose. Je suis pas mal sûr que c’est toujours la même chose. Ça me fait penser à notre conversation quand on parlait du disquaire. Puis j’étais comme : « oui, mais quand on se parle de la vraie vie, on ne dit jamais la même chose ». Donc c’est important d’avoir différentes phrases dans notre skill, mais finalement, on se répète toujours.

GUY Je te dirais : peut-être que ça fait partie aussi du côté humain parce qu’il y a des gens avec qui on se dit toujours le même salut. Donc on se fait un même signe de mains, etc. Donc ça crée aussi cette relation. Je ne pense pas que c’est une mauvaise chose.

SIMON Ah, c’est vrai. C’est vrai.

GUY Alors, dis-moi : à quel épisode en sommes-nous rendus ?

SIMON 9 déjà. Puis ça aussi, on se le dit chaque fois. On est déjà rendus à l’épisode 9. Donc dans l’épisode 9, on va parler de la distribution. Si tu me permets, je vais te dire où on est rendus.

GUY S’il te plaît.

SIMON Donc on a parlé de l’intelligence artificielle, des interfaces vocales pour comprendre ce qu’on est en train de faire. Là ensuite, on a développé un plan de projet.

GUY Oui.

SIMON Un plan de projet. Puis on s’est fait un prototype de basse fidélité. On l’a testé, validé, amélioré. La ensuite, on a été se faire un prototype de haute fidélité avec Voiceflow. Ça, c’était juste la semaine dernière.

GUY Oui.

SIMON Puis là, cette semaine, on a notre prototype. Ça marche. On a passé la semaine à le tester avec nos amis, à l’améliorer puis maintenant, on veut le partager avec le monde, distribuer notre produit.

GUY Et du coup, qu’est-ce que ça implique, la fameuse mise en production/mise en ligne ? Qu’est-ce que c’est ?

SIMON Est-ce qu’on peut dire que notre projet devient un produit ou est-ce que c’était un produit avant ?

GUY Je pense que c’était un produit avant.

SIMON OK. OK.

GUY Mais on peut dire que le projet devient un vrai produit.

SIMON Donc ça veut dire que pour la première fois, on va prendre ce que ça fait. Ça fait deux mois et demi qu’on est en train de le développer et ça s’en va dans le réel. Donc on va vraiment prendre notre projet puis mettre ça pour que d’autres personnes, des gens qu’on ne connaît pas, commencent à jouer avec.

GUY Qu’est-ce que ça implique du coup ?

SIMON Vu qu’on utilise Voiceflow, il y a de petites choses à faire. Spécifiquement, on a à se créer des ressources, donc nos logos. Le magasin des skills d’Alexa exige un logo dans deux formats et ça, je ne sais pas. Toi, tu en sais plus là-dessus, mais ça demande une petite et une grande icône. Est-ce que tu sais pourquoi il y a les deux formats ?

GUY C’est à cause des lieux où c’est affiché et je pense que la grande est utilisée pour le magasin en lui-même et la petite est utilisée pour le téléphone.

SIMON OK.

GUY La demande des icônes carrées, je suppose que c’est pour permettre de facilement les redimensionner sans perdre trop de résolution.

SIMON OK. Et c’est carré. Pour les personnes qui nous écoutent, si vous êtes en train de développer votre logo, assurez-vous que ça fonctionne dans un cercle parce que le...

GUY L’icône ?

SIMON Il y a un mot que je cherche, comme le template. Comment on dit template ?

GUY Le modèle.

SIMON Le modèle, oui. Il y a un autre mot que je cherche. Ça m’échappe. Je suis sûr qu’à la fin de l’épisode je vais m’en souvenir. Mais le modèle des icônes, c’est un cercle.

GUY Oui.

SIMON Puis il y a un autre mot qu’on essayait de trouver l’autre jour, cropper. Ils vont cropper l’icône et mettre ça dans un cercle. Donc une fois que ça, c’est choisi, vous allez devoir écrire une description. Il y a une description longue et une description courte. Pour la description longue, je vous suggère vraiment d’écrire c’est quoi le skill. Donc si quelqu’un ne connaît pas du tout ce que vous êtes en train de faire, partagez la valeur de votre skill puis ne vous gênez pas : il n’y a pas vraiment de limites de mots. Je sais qu’il y a des sites très populaires où ils vont tout lister et je dirais que c’est important presque d’écrire beaucoup de texte parce que je soupçonne que tous ces textes-là peuvent être indexés et si quelqu’un cherche un mot qui se trouve dans votre description, je devine que votre skill va être répertorié.

GUY Tu peux leur parler un petit peu de ça ? Comment ça se fait que tu soupçonnes ?

SIMON Premièrement, il n’y a personne qui sait comment ça fonctionne. Personne ne sait, à part Amazon, bien sûr, ce qui se passe quand quelqu’un cherche un mot-clé dans la barre de recherche dans le marché d’Alexa, comment ça fait pour trouver les skills. Donc c’est vraiment compliqué de pouvoir prédire ce qu’on a besoin de mettre afin d’être trouvé par nos utilisateurs. C’est important donc de considérer tous les synonymes qui pourraient être recherchés parce qu’il y a aussi les tags. Ça doit être la même chose en français.

GUY Oui.

SIMON Où vous allez devoir juste mettre tous les mots-clés.

Ensuite, une fois que vous avez votre logo, vous avez une description longue et courte — la courte est celle qui apparaît lorsque votre skill apparaît dans la recherche, vous allez devoir choisir la catégorie. Je ne sais pas. Peut-être que tu as des perspectives là-dessus, mais je ne pense pas que c’est hyper important de trop se casser la tête là-dessus.

GUY Pas vraiment.

SIMON On va en parler. Je pense que c’est la semaine prochaine où on parle de…

GUY Oui, marketing.

SIMON La monétisation.

GUY Pardon. Monétisation.

SIMON Et on va voir que ça peut être important pour cet aspect-là, mais pour l’instant, ce n’est pas important. S’il y a une catégorie que vous pensez que ça marche bien, vous pouvez le mettre là-dedans et vous allez aussi devoir choisir des phrases à tester qui vont être visibles sur le marché. Ça, c’est juste à titre d’exemple. Donc quelqu’un va voir votre skill puis va voir : « Alexa, ouvre disquaire acadien ». Et là, ils vont savoir que : « si je dis ça, ça va lancer le skill en question ».

GUY Oui.

SIMON C’est pas mal ça ?

GUY Oui.

SIMON C’est aussi simple que ça ?

GUY Presque. Alors, ces éléments sont essentiels, mais en même temps, il ne faut pas que ça devienne un blocage. On a beaucoup d’histoires où de gens passent tellement de temps à faire leur logo ou à trouver la bonne phrase. C’est important que ce soit là, mais il ne faut pas que ça vous retarde trop. Donc moi, ce que je recommande souvent, c’est de bloquer une période de temps : « j’ai deux heures. Je vais faire quelque chose », et ensuite, remplissez-le parce que juste après, vous avez vraiment la partie déploiement en elle-même. Donc c’est quelque chose dont tu avais parlé quand ils ont commencé à utiliser Voiceflow. C’est le choix du marché régional. Donc Amazon marche par marchés. Vous avez des marchés de langue et de région. Donc c’est un concept un peu particulier, mais dites-vous par exemple qu’il y a plein de régions anglaises. Donc il y a l’anglais du Canada, l’anglais des États-Unis, l’anglais de Grande-Bretagne. Il y a un anglais en Inde et je pense aussi qu’il y a l’anglais australien. Donc il y a plusieurs régions pour une même langue. Vas-y. Je t’en prie.

SIMON S’il y a un skill qui est dans le marché anglais des États-Unis, est-ce qu’il va être disponible automatiquement en anglais australien ?

GUY Malheureusement non. Donc il va falloir que vous choisissiez les différents marchés anglais. Donc ce n’est pas naturellement que je vais publier partout où il y a de l’anglais. Vous allez devoir choisir ces différentes spécificités. Une fois que vous choisissez ça, donc c’est pareil à vérifier pour le français : on va bien faire attention parce que vous aurez le français de France, mais vous avez aussi le français du Canada. Donc c’est un petit détail à ne pas oublier, mais ça ne se fait pas naturellement. « Mon skill en français, je le mets à la disposition de tous les francophones ». C’est : il est en français. Je vais prendre les francophones un à un selon leurs régions ». Et la deuxième chose : effectivement, pour pouvoir faire tout ça, vous allez avoir besoin de créer un compte développeur. Donc vous allez sur développeur.amazon. Peut-être FR. Je ne suis pas sûr. Mais dans tous les cas, au pire, une petite recherche et on vous mettra le lien. Vous pourrez rapidement trouver et Amazon a énormément de documentation pour vous impliquer dans ce processus. Une fois que vous avez ça, vous aurez la rubrique Alexa et vous pourrez accéder au point où vous allez pouvoir faire toutes ces choses-là dont Simon a parlé : les logos, la définition courte, longue, et choisir vos marchés. Donc une fois qu’on a passé tout ça, qu’est-ce qui nous reste ?

SIMON Mais là, il nous reste à soumettre notre application. Donc le processus vraiment concrètement, c’est : toutes les informations sont incluses dans l’outil Voiceflow et là, Voiceflow va soumettre votre paquet de l’application à la console des développeurs Amazon. Et là, vous allez devoir aller sur le site d’Amazon, donc développeurs.amazon.com ou FR ou CA. Ça va être sur notre Twitter. Et c’est quoi, notre Twitter, Guy ?

GUY @cestsimonetguy.

SIMON Parfait. Merci. Et là, une fois que c’est sur la console d’Amazon, vous allez devoir démarrer le processus d’approbation et ça, ce que c’est, c’est comme un dernier test, on pourrait dire, payé par Amazon cette fois-ci où il y a quelqu’un qui va réviser toute votre soumission. Donc ils vont s’assurer que la description, il n’y a pas de faute de grammaire. C’est quand même assez intéressant. Moi, quand j’ai soumis mon skill en français, j’utilisais « tu » au lieu de « vous » puis je pense qu’ils préfèrent « vous ». Donc ils m’ont envoyé ma description avec les pronoms changés. Ils vont aussi s’assurer qu’il n’y a pas de boucles infinies, donc qu’il n’y a pas de réponse qui mène à une question, qui mène à la même réponse, ainsi de suite, et juste vraiment s’assurer que tout fonctionne. Penses-tu que ça décrit bien le processus ?

GUY Oui. Et j’aimerais mettre un tout petit peu plus l’accent : c’est une personne, donc c’est un être humain.

SIMON Oui.

GUY Et je pense que tu le répètes assez souvent, mais ça change tout parce qu’imaginez un petit peu ça : comme avoir un autre testeur gratuit vraiment aux frais d’Amazon. Donc à ne pas hésiter à l’envoyer là-bas pour voir un petit peu. Donc c’est votre première opinion étrangère parce que c’est quelqu’un que vous ne connaissez pas chez Amazon qui s’occupe de ça, et ils vont vraiment le tester très sérieusement. Et ce que tu dis est extrêmement vrai. J’espère que ça passera du premier coup, mais j’espère que vous recevrez vraiment les rétroactions puisque c’est extrêmement détaillé.

SIMON En passant, ça ne va certainement pas passer la première fois.

GUY Ne leur dis pas ça. Ils vont avoir peur. Mais je pense que tu as tout capturé dans ce processus. Donc, on l’a soumis, il est approuvé par Amazon et il est enfin disponible sur la place de marché. Alors, la grosse question est : comment est-ce que je fais pour que mon application soit connue des utilisateurs ? Alors, quelles sont les petites choses à connaître ?

SIMON OK. Moi, je pensais qu’on allait juste terminer. Ça fait 14 minutes qu’on se parle. Moi, je pensais que c’était sur les marchés. Les gens allaient découvrir ça presque par magie. Tu me dis que ce n’est pas aussi simple que ça ?

GUY Non. Et d’ailleurs, tu es un expert là-dessus.

SIMON Juste avant, je connais quand même assez bien le marché Amazon parce que j’ai publié quelques skills, mais durant ce processus-là, je me suis rendu compte qu’il n’y a juste pas de données sur ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Donc, juste une petite parenthèse : j’ai lancé un site appelé voicemarketdata.com. Si ça vous intéresse, vous pouvez voir. C’est comme une banque de données de tous les skills sur le marché d’Amazon. On peut voir ce qui marche, ce qui ne marche pas. Mais en gros, les dangers avec le marché d’Amazon, c’est qu’il y a, je dirais même, une surabondance de skills. Aux États-Unis, il y a peut-être 65 000 skills. Donc si vous avez créé quelque chose que… Je ne sais pas pourquoi je suis en train de dire « vous ». « Tu ». Si tu as créé quelque chose que tu penses qui est vraiment bon, les chances sont que personne ne va le trouver. Comme il n’y a personne qui va se dire : « je vais chercher ton skill tout de suite ». Et donc, à cause de ça, c’est très rare maintenant d’avoir un skill qui va juste être découvert presque par hasard. Je dirais que c’est peut-être un peu plus probable dans les marchés comme français ou portugais ou les autres langages ou italien. L’italien, c’est vraiment tout petit. Mais si tu crées quelque chose en anglais, c’est presque impossible que ça va être découvert par hasard. Est-ce que tu veux rajouter quelque chose ?

GUY Après, c’est simplement que tu devrais aussi publier ces articles en français.

SIMON Oui, je sais.

GUY Mais effectivement, quand vous regardez donc sur le site dont Simon parlait, voicemarketdata, donc vous allez pouvoir vraiment descendre dans le détail pour vraiment voir des choses qui ont une logique un peu particulière, donc entre des applications bien notées, mais au final pas nécessairement les meilleures et puis des applications qui sont là, mais qu’on ne voit jamais. Donc il y a vraiment beaucoup de choses. On parle de la visibilité sur la place de marché d’Amazon, mais moi je dirais vraiment qu’on est quand même assez invisible et presque aveugle sur comment on pourrait s’en sortir.

SIMON Juste une petite parenthèse avec tout ça. J’ai oublié. C’est bon. Je vais y revenir plus tard.

GUY C’est comme ça que ça montre aux gens qu’on enregistre en direct. Ah oui. Donc il est vrai, là. Si on vous dit, vous dites : « mais ce n’est pas la peine. J’ai passé tout ce temps à essayer de construire mes applications ». Ça te revient ? Dis-moi.

SIMON Oui, ça me revient. Je pense que c’est la semaine dernière où on s’est dit que dans le cours, dans notre série de balados, on parle spécifiquement d’Alexa, mais ce sont des leçons qu’on pourrait appliquer dans les interfaces conversationnelles et aussi juste dans la création de produits. Puis justement, les problèmes ou les défis avec le marché d’Amazon, démontre que peut-être c’est le marché ultime pour les interfaces vocales. Mais peut-être il y aura quoi d’autre. Donc je pense que la force de ce qu’on discute tout de suite, c’est que ce n’est pas nécessairement pour Amazon parce que c’est possible que ce n’est pas le meilleur marché.

GUY Oui, c’est une bonne chose. Alors, c’est un point qu’on n’avait pas prévu d’aborder, mais qui, je pense, fait sens. Le canal de distribution. Donc c’est la petite colonne dans notre canevas d’affaires. Il est possible que vos utilisateurs soient sur Google. Il est possible que vos utilisateurs soient — ce serait vraiment une chance — sur Samsung. Donc il est possible que vos utilisateurs soient ailleurs, mais tout ce qu’on vous a expliqué est relativement très applicable à toutes ces plates-formes. Mais encore une fois, quand vous faites vos tests ou quand vous commencez à parler à vos utilisateurs, c’est un point à identifier qui est : « qu’est-ce que vous avez comme appareil ? Est-ce que vous avez un appareil, une enceinte chez vous, un téléphone ? Et qu’est-ce que vous avez comme téléphone ? « Ah, j’ai un androïde. Ah, j’ai un IOS ». Donc vraiment, ça fait partie de la réflexion. Néanmoins, parlant vraiment d’Amazon : oui, la place de marché est compliquée. C’est connu et c’est un problème qui, je veux dire, se répète parce que c’est la même chose sur le magasin d’applications de l’IPhone ou même celui de l’Android où il y a tellement de choses que c’est difficile. C’est pour ça que ma plus grande recommandation est souvent d’utiliser les canaux transversaux. Alors, qu’est-ce que je veux dire par là ? C’est : plutôt que de croire ou de se battre sur la place de marché, vous allez travailler par une mise en éveil de vos clients ailleurs.

Ça commence par des choses toutes simples : mettez un petit signe en boutique qui clairement fait la publicité de « retrouvez-nous sur Alexa » ou « n’hésitez pas à nous parler sur Alexa », tout comme vous diriez « n’hésitez pas à nous contacter sur Instagram ».

SIMON As-tu déjà vu ça en vrai ?

GUY Oui. Alors, j’ai vu de petits magasins et j’étais très surpris, mais qui proposaient de recevoir des guides d’aide à l’ouverture des produits via son enceinte connectée.
C’est-à-dire : vous allez acheter un produit et quand vous allez à la maison, vous démarrez l’application et elle vous crée une espèce d’immersion qui est un petit peu moins stressante que faire son immersion en magasin où le vendeur a fini de vous vendre et a vraiment hâte de passer à la personne suivante. Et seul Apple arrive à vraiment donner du temps au vendeur pour vraiment rester avec vous une heure pour que vous ouvriez. Il vous ouvre le carton, il vous fait déballer, enlever le petit plastique, mais tout le monde ne peut pas se permettre ça et du coup, il y a quelques magasins qui ont pensé à ça pour vous dire : quand vous allez à la maison et vous avez le produit, n’hésitez pas à ouvrir l’application pour vous aider à le mettre en place et utilisez ça comme une foire aux questions. Donc, n’hésitez pas à poser des questions au produit. Donc ceci donc ce sont des petites choses qui sont plutôt simples parce que ça pourrait être très bien fait dans la manière dont nous avons fait nos produits et je pense beaucoup. Donc il y a cette société qui vous envoie des matelas par la poste tous emballés et tous serrés dans le carton. Je pense que ce serait quelque chose de très bien pour eux. En plus de la vidéo YouTube, il pourrait y avoir vraiment une expérience personnalisée : « vous venez juste acheter un matelas. De petits conseils : lavez ceci, prenez cet oreiller » ou « allez et achetez cette couverture là-bas ». Donc ils auraient vraiment un moyen d’utiliser ce canal au maximum. Une deuxième chose : donc ça, c’est parce que je suis un amateur des sports américains. Et donc, à chaque fois que je regarde un match, donc j’étais très surpris. Ça faisait longtemps que je travaillais sur la voix et je regarde un match de manière très simple, et j’entends : « oui, demandez à Alexa les résultats ou le prochain match, etc. ». Alors, bien évidemment, je ne réagis pas forcément à ça, mais je sais que quelqu’un de base peut être tenté. C’est le meilleur moyen parce que la friction entre « je te dis : Simon, quand tu rentres chez toi, va tester cette application. » Il faut que tu te rappelles le nom d’invocation. Il faut que tu te rappelles ce que tu dois faire. J’ai peu de chances alors que quand tu es devant ta télé où on sait que l’appareil est à côté, donc très souvent dans la cuisine, et que ces deux endroits sont proches, le taux de conversion est plutôt bon. Donc c’est un autre moyen qui fonctionne plutôt pas mal. La troisième chose dont je voudrais parler, c’est un petit peu un hack. Je ne sais pas du tout comment ça peut se traduire. Donc, Simon, réfléchis. Donc tu as template et hack. Mais du coup, c’est quelque chose qu’on a remarqué : toutes les applications marchent très bien dans les forums spécialisés. Donc c’était quelque chose. En plus moi, je suis très peu sur les réseaux sociaux et donc j’ai découvert au cours d’enquêtes quand on faisait nos tests que quand on va dans les groupes Facebook, il y a des gens extrêmement passionnés et ils se partagent énormément de bons conseils sur ce qui pourrait être fait. J’étais même surpris que ça n’ait pas été fait. Si quelqu’un a une application de méditation, on a découvert qu’il y avait tellement de groupes dédiés à la méditation et qui adoraient se recommander des choses. « Alors, moi, je médite ici et moi, je fais ça ». Si vous arrivez et vous leur dites : « est-ce que quelqu’un pourrait tester mon application », vous avez un effet de bouche à oreille et de recommandations qui est extrêmement puissant. Donc il y a les groupes Facebook. Un autre aussi alors peut-être moins connu dans les marchés francophones, c’est le forum spécialisé Reddit. Donc c’est la même chose. Vous avez des gens hyper passionnés. Ils vont débattre avec vous des heures, mais si votre produit fait sens et si vous arrivez à gagner quelques supporters de votre application, vous pouvez vraiment augmenter votre visibilité. Et enfin, une petite dernière méthode : alors, il ne faut pas oublier qu’on ne change pas une équipe qui gagne. C’est un proverbe bien connu. Les annonces Facebook et Instagram. Donc, utilisez des réseaux d’influence où vous savez que la population y va assez régulièrement. Un petit hic : c’est payant, mais ce sont des investissements qui parfois peuvent être extrêmement rétributeurs et d’ailleurs, je pense que tu as un petit exemple de quelqu’un qui a poussé ce concept à l’extrême.

SIMON Oui, oui. Je vais partager l’article sur notre Twitter, cestsimonetguy. Mais en gros, c’est quelqu’un qui s’est acheté un post, un billet sponsorisé d’un compte spécialisé. Donc un peu comme tu dis avec les différents groupes spécialisés. Et en gros, c’était : « si vous voyez ceci, dites : Alexa, ouvre » puis là, c’était le nom du skill. Puis ça a vraiment bien marché. Je pense qu’il a payé 85 $ puis il a eu 1000 nouveaux utilisateurs ou quelque chose comme ça.

GUY C’est plutôt pas mal et on verra encore plus pourquoi la semaine prochaine. Recevoir plein de trafic va vraiment être quelque chose qui peut être très rémunérateur pour vous. Donc on a parlé beaucoup des difficultés de la place de marché, mais quand vous arrivez à faire connaître votre implication et qu’elle a un petit peu de trafic, croyez-moi, ça peut être excessivement rémunérateur. Du coup, donc aujourd’hui, on a parlé un petit peu marketing, donc pour ceux qui sont plus adeptes du marketing un peu théorique. On avait le marketing produit, on a le marketing place, promotion. Donc on a vraiment les 4 P qu’on a un petit peu diffusés un petit peu partout.

SIMON Tu m’impressionnes, Guy. Je ne savais pas que tu savais tout ça. Comme je n’ai aucune idée. Je devine que c’est vrai, mais je ne savais pas que tu allais me sortir ça.

GUY Comme je te dis et comme on le répète super souvent ici — et je pense que ça sera même la conclusion du dernier épisode, les méthodes qu’on applique, ceux qui démarrent dans la conception produits ici se disent : « c’est nouveau et c’est à cause des interfaces vocales, etc. ». Mais la gestion produit, elle est vraie. Que vous fassiez une voiture, que vous fassiez un logiciel ou que vous fassiez une application pour des interfaces vocales, les méthodes sont les mêmes. C’est simplement qu’elles ont des nuances dues à leurs spécificités. La manière dont les gens peuvent accéder au produit va changer, mais il y a toujours un côté très théorique qui résulte de tout ça. Donc pour les adeptes du marketing, n’hésitez vraiment pas. Je mettrai la définition du marketing 4P. Ça fait longtemps depuis l’école. Donc on a parlé un petit peu de tout : place de marché et comment vous pouvez trouver de petites astuces qui vous évitent la confrontation sur la plage de marché et vous permettent d’accroître votre base d’utilisateurs. En parlant de ça, donc une fois que vous avez commencé ça, donc à faire pour vous cette semaine — toujours de petits devoirs — soumettez votre application et n’hésitez pas. Je vais vous donner un premier point. Vous allez pouvoir faire du marketing très simple : postez-la-nous sur notre Twitter cestsimonetguy et on sera ravis de vous apporter 10, 15, 20, 100, 1000 utilisateurs, autant qu’on peut, pour promouvoir des créations qui ont été faites à partir du balado. On sera vraiment ravis de vous donner un petit boost des utilisateurs qu’on a.

SIMON Au moins 2.

GUY Vous aurez au minimum 2 utilisateurs et vous verrez dans les statistiques : ça vient de Toronto. Donc la semaine prochaine, à partir de ça, une fois que votre application est lancée, on va vous parler un petit peu de modèles de revenus, donc essayer de comprendre comment est-ce que l’on fait de l’argent. Donc on va discuter un petit peu des stratégies, mais encore une fois, n’oubliez pas : c’est intéressant et c’est quelque chose que vous pouvez appliquer assez rapidement, mais ça demande quand même d’avoir quelque chose sur la place de marché. Et voilà. Je pense qu’on a tout dit sur distribution et marketing des applications vocales.

SIMON Le mot que j’avais en tête pour template, c’était pochoir, mais je ne sais pas si c’est le bon mot.

GUY Je ne suis pas sûr.

SIMON C’est peut-être stencil.

GUY On essaiera de vous poster sur notre Twitter si l’inspiration nous vient avant la fin du balado. Mais du coup, merci, Simon.

SIMON Mais merci, Guy.

GUY Et l’on se revoit la semaine prochaine.

SIMON Là, j’ai hâte à la semaine prochaine.

GUY On parle argent. Salut.

SIMON Bye.

Simon et Guy

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Saison 1 : les interfaces vocales

10 : Modèle de revenus

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Transcription

GUY Salut, Simon.

SIMON Salut, Guy. Ça va ?

GUY Je vais plutôt bien. Et toi ?

SIMON Oui, ça va bien. Ça va bien. De quoi on parle cette semaine ?

GUY Cette semaine, on va parler argent, argent, argent.

SIMON Argent. On ne va pas prendre notre temps. Je vais faire une petite remise en contexte puis on va sauter directement dans le vif du sujet. Donc on parle, ça fait maintenant chaque épisode. J’essaie de calculer combien de temps ça fait qu’on en parle.

GUY Deux mois et deux semaines.

SIMON Deux mois et deux semaines qu’on parle de l’intelligence artificielle d’une perspective des interfaces conversationnelles et donc, on a vu quand même beaucoup de choses à date. On a vu c’était quoi l’intelligence artificielle, c’est quoi la capacité de parler à un ordinateur, qu’est-ce que ça veut dire, qu’est-ce que ça implique. On s’est fait un petit plan de projet. Là, on a vraiment fait toutes les choses sur notre plan. On s’est fait un prototype de basse fidélité. On l’a testé, modifié et validé. On s’est fait un prototype haute fidélité puis on aurait dû le tester, valider et modifier. Puis là, la semaine dernière, on l’a soumis au magasin d’Amazon. De mes expériences, une semaine, ça ne devrait pas être assez pour être publié, mais ça se peut que quelqu’un qui suit les balados puis qui fait tout ce qu’on dit aurait maintenant un skill publié sur le marché d’Amazon.

GUY Oui.

SIMON Donc là, on a tellement passé de temps puis d’efforts qu’on se dit : « ce serait le fun de se faire un peu d’argent avec tout ça. Avec tous nos efforts, si seulement ça pourrait marcher à m’acheter un café, ça serait quand même bien ». Puis si j’ai bien compris, cette semaine, tu vas nous dire comment se faire de l’argent.

GUY Oui. Donc on va vraiment parler de stratégies de monétisation. Donc c’est une étape importante. J’ai envie de mettre un petit à-propos, donc un avant-propos, avant de parler de tout ça. On peut penser à la monétisation un peu à tout moment.

SIMON OK.

GUY Comme nous n’arrêtons pas de le répéter, les choses que nous faisons dans ce projet, dans ce balado et dans tout ce que nous faisons, sont applicables à tous types de projets ou de produits. Et une des grandes recommandations est : au plus tôt on pense à comment on va le monétiser, au mieux. Pourquoi ? Parce que comme son application, au moment où on le teste, on peut aussi vérifier si son modèle de monétisation a du sens.

SIMON Et est-ce que la monétisation était dans le canevas qu’on a fait comme troisième épisode ?

GUY Oui. Donc dans le grand modèle d’affaires, il y a une petite case, si je ne me trompe pas, en bas à gauche ou en bas à droite qui est soit « revenus et coûts » ou inversement. Donc les deux représentent les revenus et les coûts. Donc l’idée : au plus tôt nous y pensons, au mieux c’est.

SIMON OK.

GUY Après, il n’est pas regrettable de s’y consacrer un petit peu à la fin, d’autant plus lorsque l’on parle des interfaces vocales. On va discuter un petit peu pourquoi. Parce que ça fait vraiment bizarre de dire que dans l’épisode on va parler argent, on va pouvoir se faire de l’argent, etc. Mais la première chose, dans la première partie de mon propos de notre discussion, on va en fait expliquer pourquoi c’est compliqué de se faire de l’argent. Donc pour les applications sur la voix, il y a déjà une chose qui est un petit peu complexe. Quand d’habitude on cherche des modèles de revenus, on a besoin de données. On a besoin de savoir des choses simples. Vous avez un site Internet. Combien d’utilisateurs peuvent venir dessus et quelle est votre capacité à faire venir ce nombre d’utilisateurs ? Et après, des maths vous permettent de calculer ça.

SIMON Pourrais-tu me donner un peu de contexte pourquoi c’est important d’avoir ces données-là ? Comment peut se faire de l’argent si on sait que notre site Internet ou notre application a quand même un bon trafic ?

GUY Parce que la mécanique la plus simple pour calculer son revenu va simplement être de se dire : « en fonction du nombre de personnes que j’ai, voici à peu près combien j’espère retirer par la venue d’un utilisateur ». Et ensuite, ça nous donne le chiffre d’affaires. Donc si j’ai 10 utilisateurs qui viennent sur mon site, je me dis : « sur chacun de ces utilisateurs, je vais me faire 5 $ ».

SIMON OK.

GUY Je fais 10 × 5 et je sais que mon chiffre d’affaires est 50 $.

SIMON OK.

GUY Et à quoi ça sert ? Vous allez remarquer des choses un petit peu différentes. Parfois, des gens vont vendre des trucs très peu chers. Ils vont les vendre 1 centime et du coup, pour avoir un chiffre d’affaires…

SIMON Donc 1 cenne. Au Canada, ce serait 1 cenne.

GUY 1 cent. Alors, on va dire 1 $. Comme ça, on n’a pas à faire de calculs compliqués. Et du coup, ils se disent : « tiens, pour avoir 1 million de chiffre d’affaires, mais il me faut 1 million de personnes ». Et puis d’autres vont se dire : « tiens, il se passe quoi si je vends 100 000 $ ? » Et bien du coup, là il ne te faut que 10 clients. Et du coup, le modèle de revenus va vraiment dépendre de la connaissance que vous avez de combien de gens il y a. Donc c’est souvent ce que l’on dit : connaissez votre marché, quelle est la taille de votre marché, etc., parce qu’en fonction de ces chiffres, c’est vraiment assez rapide de dire : « voici à peu près combien d’argent vous pouvez espérer ». Revenons à notre sujet de la voix, mais c’est un petit peu difficile parce que toi, tu pourrais peut-être en parler, mais aujourd’hui, il est difficile de dire : « j’ai une application sur la voix. Je peux espérer tant d’utilisateurs. Je peux savoir que j’aurai tant de personnes qui vont utiliser mon application ». Et pareil : un autre sujet qui est un petit peu difficile, c’est comme on ne sait pas trop combien de gens utilisent des applications — tu en as parlé un petit peu quand on discutait à l’épisode dernier qui est « on ne sait pas trop si les gens savent même qu’ils utilisent des choses. Donc on ne sait pas combien ont une enceinte et n’utilisent que des minuteurs et combien ont une enceinte et savent en fait : « oui, il y a telle application », etc. Donc comme on n’a pas beaucoup de visibilité dessus, c’est un petit peu difficile de savoir comment choisir et savoir comment établir une stratégie de monétisation.

SIMON Juste à ce sujet-là, quand on a parlé des invocations, donc quand on demande quelque chose de notre enceinte connectée, des fois on va juste dire comme par exemple : « Alexa, mets un chronomètre. Commence un chronomètre ». Mais il se peut, si on a un skill de chronomètre, que notre skill soit choisi pour faire la fonction de chronomètre, mais on ne va pas savoir nécessairement comment les gens se sont rendus à notre skill. Les gens ne vont pas non plus savoir qu’ils sont en train d’utiliser ton skill. Fait que c’est hyper opaque comme ça.

GUY Et c’est l’une des premières grosses raisons qui font qu’on a du mal, on n’a pas beaucoup de données. Ça commence à s’améliorer. Je pense que toi, à l’époque où tu as démarré, c’était très proche de zéro. Aujourd’hui, c’est un petit peu mieux parce qu’on voit un petit peu ce que d’autres ont fait, on voit un petit peu comment d’autres ont progressé et puis tu as passé beaucoup de temps à faire une belle plate-forme qui permet de communiquer un petit peu mieux, donc voicemarketdata. On attend toujours que tu la mettes en français. Ce sera l’occasion d’un autre balado, un épisode sur les plaintes. Mais sur cette plate-forme, vous avez un petit peu des données qui vous aident à imaginer ça. Donc c’est la première grosse difficulté. La deuxième, elle est un petit peu plus technique, mais il y a beaucoup de difficultés à faire de la transition entre une application et un autre moyen, un autre canal de communication. Qu’est-ce que je veux dire par là ? De temps en temps par exemple sur les balados, ce n’est pas le cas pour les autres, mais vous entendez souvent : « oui, et allez sur tel site et utilisez tel code pour pouvoir vous inscrire ». La difficulté de ce genre de systèmes, c’est : d’habitude, la manière dont ça fonctionne, si par exemple quelqu’un vous dit : « tiens, mets ce lien sur ton site, mets ce lien sur ton Facebook ou mets ce lien sur ton Instagram, je te donne 10 $ chaque fois que quelqu’un clique dessus ». C’est difficile parce qu’on n’a pas de moyen unique ou alors pas un moyen simple lorsqu’on a quelque chose comme ça. Donc ça s’appelle « l’affiliation ». On n’a pas de moyens simples de mettre quelque chose en place comme cela dans des applications vocales. Donc aujourd’hui, il est très difficile. Si vous voulez utiliser cette stratégie, vous dites : « oui, mon application est populaire et moi, je mets des liens. Et lorsque les gens utilisent ce lien par mon application, je vais pouvoir demander à quelqu’un de me rémunérer ». Il est parfois un petit peu compliqué de mettre ça en place sur des applications vocales. La première étant : les plates-formes sont un petit peu contre ces modèles de publicité. Donc ils vont tout de suite commenter. Donc vous le verrez. Ils vont tout de suite commenter : « oui, l’expérience est un petit peu particulière pour les usagers ». Et le deuxième, juste en termes de traçabilité ou sur un site quand quelqu’un clique, on sait parfaitement d’où il vient parce qu’il vient de cliquer là. À cause du voyage par la voix. Par exemple, je peux dire à Simon : « regarde ce site quand tu rentres chez toi ». Il y a tellement de choses qui se passent qu’il n’est pas garanti que Simon se rappelle même qu’il doit aller regarder ce site ou faire quelque chose. Donc c’est transition n’est pas super fluide. Donc, l’affiliation — et je vous partagerai des liens — donc c’est un modèle qui est très connu pour les sites Internet. L’affiliation, ça ne marche pas super tip top. Donc deux des gros systèmes qui sont « j’ai beaucoup de trafic ; ça va me ramener beaucoup d’argent » et « je peux utiliser ça comme un point qui va permettre de faire de la publicité à d’autres endroits et je vais gagner de l’argent comme ça ». Ces deux systèmes ne sont pas les plus accessibles sur la voix parce que ce sont souvent ceux auxquels les gens se réfèrent à chaque fois qu’on leur dit : « trouve un modèle de revenus ». Les gens se disent : « ah oui, j’ai plein de trafic. Je vais pouvoir faire quelque chose » ou « je n’ai qu’à faire de la publicité », et ce n’est pas le plus évident sur la voix.

SIMON Guy, je te dirais que je suis un peu découragé parce que ça fait déjà 12 minutes que tu nous dis comment ça ne marche pas, comment on peut ne pas se faire de l’argent. Donc est-ce qu’il y a des moyens de se faire de l’argent avec les skills ?

GUY Bien évidemment et on fera bien intention de le mettre bien en gros dans les titres parce que si quelqu’un vient et écoute juste et n’a pas lu, il va se dire : « pardon, mais ce truc ne m’intéresse pas ». Évidemment, il y a des moyens de revenus. Je vais commencer parce que ce sont que quelques-uns avec lesquels tu as pu expérimenter un petit peu. Je vais te laisser commencer par les plus directs.

SIMON Oui. Donc comme il dit jusque-là, je savais qu’on allait se faire de l’argent. Mais le moyen le plus direct, il me semble qu’on en a parlé quand on parlait de développer son application. C’est d’avoir des achats internes dans le skill. Et ce que ça veut dire, c’est que tu aurais quelque chose que quand tu es dans ton skill tu peux l’acheter, que ça soit un abonnement ou un produit virtuel.

GUY Un petit exemple ?

SIMON Pour un abonnement, ça serait comme Spotify ou Headspace, des choses où chaque mois tu payes 10 $ et ça te donne accès à plein de contenus. Je sais que dans les skills spécifiquement il y a…

GUY Les jeux.

SIMON Il y a les jeux ou les sound skills, les skills de son qui sont hyper populaires pour des abonnements mensuels.

GUY Oui.

SIMON Et pour du contenu, il y aurait des jeux où tu achètes du contenu supplémentaire pour 2-3 $ ou quelque chose comme ça.

GUY Oui.

SIMON Donc si tu es capable de faire un skill qui est en soi intéressant, les gens vont l’utiliser puis ils se disent : « j’aimerais avoir plus de contenu ». Tu es capable d’en offrir un peu plus et charger quelques dollars.

GUY Ça, c’est important.

SIMON Oui. Quoi ? De charger quelques dollars ?

GUY Du fait déjà 1) de les charger et de 2) que c’est des petits dollars.

SIMON Ça, c’est vrai. Ça, c’est vrai. Donc je ne pense pas qu’il y a des skills qui chargent trop.

GUY 100 $.

SIMON Oui. C’est pas mal tout assez petit...

GUY Oui.

SIMON Pour que ça soit accessible, pour que tu sois juste en train de parler à ton enceinte connectée puis tu te dis : « oui, finalement, je payerai 2 $ pour avoir accès à plus de questions au jeu que je suis en train de jouer ». Et il y en a un troisième. Donc ça serait : tu peux acheter du contenu supplémentaire, des abonnements et des… pas « comestibles ». Comment est-ce que tu traduirais ça ?

GUY Traduire quoi ?

SIMON Consumables.

GUY Des consommables.

SIMON Consommables, c’est ça. Disons dans un jeu, si tu as besoin d’utiliser de l’essence ou quelque chose pour ton vaisseau spatial, tu pourrais acheter plus d’essence pour 0,50 $ ou quelque chose comme ça. Donc c’est trois façons de se faire de l’argent qui sont, je dirais, essentielles à considérer. Même si tu crées un deuxième skill, garde ça en tête quand tu es en train de préparer ton prototype de basse fidélité puis essaies de trouver des endroits où tu pourrais offrir un peu plus de contenu pour un peu d’argent. Ça peut devenir intéressant. Donc ça, c’est le moyen le plus direct, je dirais.

GUY Oui.

SIMON Sais-tu si Google offre quelque chose de semblable ?

GUY Oui. Pareil, système identique, des noms différents, mais les principes sont les mêmes. Donc abonnement, achat de contenu exclusif et achat de contenu consommable. Mais vraiment, c’est important, le concept de consommable. C’est juste le contenu. L’essence est vraiment l’exemple parfait. C’est vraiment comme de l’essence. Ça s’utilise et ça se rachète pour de toutes petites sommes. N’oubliez pas ça ; c’est important.

SIMON Et c’est un modèle qui marche super bien pour les applications. Donc ça pourrait très bien marcher aussi pour les interfaces vocales. L’autre moyen de se faire de l’argent qui peut être vraiment intéressant avec Amazon puis je pense que tu pourrais en parler un peu plus avec Google, mais Amazon offre de l’argent, donc des récompenses, pour les développeurs qui ont des skills qui sont populaires, qui sont — je pourrais même dire — très populaires. Donc, ils vont voir qui a quand même bien saisi comment faire quelque chose qui est aimé par les utilisateurs puis ils vont leur donner de l’argent. Je pense que la motivation de leur donner de l’argent, c’est pour les encourager à passer un peu plus de temps à créer d’autres applications et d’autres choses qui pourraient être populaires. Mais aussi, si tu as deux ou trois applications qui marchent bien puis tu as un petit salaire qui rentre d’Amazon, peut-être tu pourrais laisser ton emploi puis commencer à faire des skills à temps plein.

GUY Et je pense que là-dessus, Simon ne plaisante pas. Donc on vous mettra quelques liens. Évidemment, il y a la plus grosse histoire ici avec ce développeur qui faisait ça de manière un peu sur son temps libre et qui s’est retrouvé à gagner des sommes si fortes qu’il s’est acheté une Tesla. Il a fait plein de choses. Il a été vraiment dans l’actualité pendant un petit moment pour cette réussite. Donc c’est le créateur des bruits de fond.

SIMON Donc c’est Invoke Tap, je pense ?

GUY Oui. Donc il créait toutes ces applications qui vous permettent de mettre des bruits en fond et il a des nombres faramineux d’utilisateurs.

SIMON C’est incroyable.

GUY Ça lui a permis d’avoir une somme assez conséquente de la part d’Amazon qui vient tous les mois.

SIMON Oui. C’est intéressant. C’est un programme vraiment intéressant puis avec Poop Detective, je participe à ce plan-là. Puis ce qui est particulier, la première fois que j’ai entendu parler de Braden en passant, je trouvais ça étrange qu’Amazon lui aurait juste donné de l’argent, mais à partir de ces sommes-là, je finance voicemarketdata.

Je pense qu’ils sont vraiment en train de créer un écosystème à partir des gens qui sont impliqués dans la création de skills qui fonctionnent bien.

GUY Oui. C’est Nick Schwab, pas Braden.

SIMON Oui. Nick Schwab. Peut-être que tu pourrais tweeter l’épisode puis voir ce qui se passera.

GUY Petite question : est-ce que tu as une petite astuce pour collecter son argent ?

SIMON Oui. Donc si on se trouve au Canada ou en France, je pense, et on reçoit de l’argent d’Amazon, ça a besoin d’être déposé dans un compte bancaire américain et il y a le site Web Transfer Wise qui te permet de créer un compte américain et là transférer ton argent à ton compte local. Ici au Canada, je pense que c’est 1 $ que ça coûte.

GUY Les frais bancaires ?

SIMON Les frais bancaires sont très bas. Les taux sont assez bons, je dirais même très bons. Donc si vous commencez à vous faire de l’argent avec Amazon, je vous suggère vraiment de vous créer un compte Transfer Wise puis on va mettre un lien pour le site, peut-être même un lien affilié. Pourquoi pas ?

GUY Oui. S’il vous plaît.

SIMON Sur notre Twitter.

GUY S’il vous plaît. Donc une petite note aussi : Amazon est le seul qui fournit de l’argent directement. Donc nous pourrions vous dire que c’est la raison pour laquelle nous avons fait travailler sur cette plate-forme, mais ils offrent aussi autre chose. Donc ils vous donnent des crédits sur les Web services d’Amazon. Donc ça vous permet de soulager un peu quelque infrastructure que vous avez, soit sur ce projet, soit sur d’autres qui passent par les services Web d’Amazon AWS. Google fonctionne beaucoup plus ce comme ça. Donc vous recevez beaucoup de cartes pour la plate-forme de Cloud de Google qui vous donne énormément de crédit pour vous permettre justement d’accéder à des réductions. Une autre chose dont je voulais parler aussi, donc vous avez de l’argent en direct en mettant des achats dans votre application, à créer l’expérience, etc. Vous pouvez voir comment vous pouvez le faire.
Amazon vous finance très généreusement et profitez-en. Alors, autant aux États-Unis c’est hyper saturé parce qu’il y a tellement de choses que vous aurez du mal à émerger, mais en France ou plutôt dans les marchés francophones, il n’y a pas grand monde. Donc il y a une grande possibilité de vraiment sécuriser ces zones-là et en étant parmi les premiers d’avoir pas mal de trafic. Donc on appelle ça « la logique au premier entrant ». Donc c’est vraiment : plus tôt vous êtes là, mieux c’est. Il y a un autre système que moi j’ai l’habitude de plus recommander en termes de revenus. C’est moins de voir l’application en elle-même comme le point dans lequel vous allez vous faire du revenu, mais plus utiliser ça comme un canal pour redistribuer vers d’autres endroits. Par exemple, l’exemple que j’adore souvent prendre, moi je me dis qu’il y a toutes ces sociétés-là qui vous envoient des matelas tout emballés et tous serrés. Plutôt que de se dire : « OK, je vais simplement essayer de vous faire acheter quelque chose par l’application », ils pourraient mettre un truc un petit peu plus fun, un petit peu plus amusant, qui est : « quand vous achetez un matelas, parlez à notre application » et l’application pourrait, en étant chez vous, comme reproduire un peu l’expérience que vous auriez si vous aviez déballé ce matelas avec un vendeur super engagé. Donc exactement comme on s’était dit pour le disquaire. Je ne sais pas si vous avez déjà acheté une machine chez Apple ou quelque chose chez Apple. Il y a toujours tout un rituel où le vendeur ne vous laisse pas partir : « non, restez-la. Vous avez payé, mais ce n’est pas grave. Restez-là et venez. On va ouvrir le truc ensemble ». Et je me dis : si vous avez une petite application ou marrante ou hyper sérieuse qui vous dit : « alors, dépliez bien le matelas, couchez-vous dedans, sautez deux fois, etc. », en termes de fidélité et en termes d’engagement client, c’est des choses qui marchent bien. Et pour ça, je te laisse commenter rapidement. On a ton application sympathique préférée qui t’aide pour les taches. Est-ce que tu veux en parler ? Tide.

SIMON Oui. Tide justement avait créé quelque chose d’assez semblable. Ça fait quelques années. Je pense qu’ils étaient les premiers même où tu pouvais dire : « Alexa, vérifie telle tache. Comment j’enlève une tache de vin rouge ? » Puis là, il dirait : « tu fais ceci puis ça ». Et ce n’était pas nécessairement, je pense : « utilisez Tide ! Tide fonctionne très bien ». C’était plus pratique. Donc les gens ont plus tendance à utiliser quelque chose qui est utile et c’était quand même par Tide. Donc il y avait des produits de marque.

GUY Ils savent que derrière, ils peuvent acheter un produit parce que celui qui leur a donné un bon conseil doit sûrement faire de bons produits.

SIMON C’est ça.

GUY C’est des modèles plus longs parce que vous ne voyez pas directement l’impact, mais l’engagement des consommateurs, l’engagement client, fait que vous allez voir où d’habitude des clients prenaient un seul truc, un train ou quelque chose comme ça, plus les clients vont rester et s’approcher un peu plus de la marque et investir un petit peu plus dans la marque. Donc je donne ça comme de petits bons plans pour ceux qui se disent : « mais ça serait pas mal de faire des choses pour le service client, des trains, etc. ». N’hésitez pas. N’hésitez pas. Ce sont de bonnes choses qui peuvent rapporter beaucoup pour les gares, les métros, etc. Il y a tout un tas de choses cool qui peuvent être imaginées. Un petit récapitulatif : c’était un petit peu compressé, mais c’était important. Donc pour la monétisation, ce sont des choses qui s’appliquent à tous, mais spécifiquement dans la voix, quelques petites contraintes. Il n’y a pas beaucoup de données. Donc c’est un peu difficile de faire des mathématiques à l’avance. Mais par contre, les programmes d’incitation sont nombreux et justement, ces grandes plates-formes vous encouragent à faire des choses. Encore une fois aussi, il est vrai qu’on n’a pas insisté parce que je sais que d’habitude, les gens insistent dès le départ : « oui, quel est votre modèle de revenus ? Quel est votre marché », etc. Mais je pense qu’avant toute chose, il est important, comme Simon l’avait dit une fois, de comprendre la technologie, ses limites et dans quoi on évolue. Parce que par exemple, tu n’as pas nécessairement monétisé ta première application, mais enfin, tu bénéficies des programmes d’incitation. Mais ça t’a donné une bonne connaissance de ce qui peut être fait. Et comme tu l’as un petit peu dit tout à l’heure, sur une seconde application, dans son prototype de basse fidélité, c’est peut-être l’occasion lors des tests d’ajouter cette notion.

SIMON Oui. Oui.

GUY Et de se dire : « tiens, je vais tester. Est-ce que je peux engager quelqu’un s’il veut des contenus supplémentaires ? » Donc, une chose importante au-delà de l’argent, le cycle de vie d’un projet, d’un produit, il ne s’arrête pas au lancement. « Ça y est. Mon produit est parti » ou « je suis riche. Je laisse tomber » ou autre. Bien au contraire. Il y a tout un exercice qui est dans le maintien de cette vie et dans l’étude et la compréhension des opportunités. Il n’est presque jamais trop tard pour faire des ajustements, soit en suivant la méthode, soit en suivant la méthode moins théorique. Mais l’important, c’est de réanalyser, tester et ne pas hésiter à faire évoluer pour que ça marche.

SIMON Et ça, Guy, ça sonne comme quelque chose sur lequel on pourrait presque passer un épisode. Dirais-tu que c’est le sujet de l’épisode de la semaine prochaine ?

GUY Simon, il faut arrêter. Ils vont vraiment croire qu’on fait exprès. Mais oui, effectivement, la semaine prochaine, on va parler de comment est-ce que l’on fait évoluer son produit. Du coup, c’est beaucoup d’analyse de données. Donc il n’y en a pas beaucoup, mais une fois que vous avez lancé votre produit, vous avez accès à quelques-unes. Pas vraiment de devoir si ce n’est : pour ceux qui n’y avaient pas nécessairement pensé, pour ceux dont ce n’était pas la focalisation, pensez à votre modèle de revenus et encore une fois, il n’est pas trop tard pour le mettre en place. Il n’est jamais trop tard pour y réfléchir parce que comme vous l’avez vu dans notre balado, le cycle est assez simple pour faire une évolution et la mettre en ligne.

SIMON Mais moi, je vais donner des devoirs cette semaine.

GUY Mais donne.

SIMON Oui. Donc, regardez, retournez à votre prototype de basse fidélité puis regardez s’il y a des places où vous pourriez mettre des barrières et charger pour un tout petit peu plus de contenu. Puis là, recommencez tout le processus.

GUY Bonne idée. Merci, Simon.

SIMON Mais merci, Guy. À la semaine prochaine !

GUY À la semaine prochaine.

Simon et Guy

démystifient la technologie

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Saison 1 : les interfaces vocales

11 : Comment faire évoluer son produit

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Transcription

GUY Salut, Simon.

SIMON Salut, Guy. Ça va ?

GUY Je vais plutôt bien. Et toi ?

SIMON Oui, ça va. Merci.

GUY Alors, c’est pour aujourd’hui, les gorges nouées ou… ?

SIMON Ça peut être aujourd’hui puis la semaine prochaine aussi. On n’a pas besoin d’avoir juste une semaine.

GUY À quel épisode sommes-nous rendus ?

SIMON On est déjà rendus à l’épisode 11, ce qui veut dire que cette semaine, au lieu de dire qu’on a passé deux mois et trois semaines, je vais dire qu’il nous reste juste une semaine. Donc on a presque terminé.

GUY Oui. Donc on a passé les deux dernières semaines… non, les deux derniers mois et deux semaines à travailler sur l’intelligence artificielle.

SIMON Oui.

GUY Plus particulièrement dans le cadre des assistants et des interfaces vocaux. Alors, c’est compliqué là parce qu’il y a un multi pluriel masculin/féminin. On va dire « vocaux ». Et donc, les assistants vocaux, les interfaces vocales, c’est lorsque quelqu’un interagit avec la technologie en utilisant sa voix. Et moi, j’adore ta petite métaphore. Vous êtes assis sur votre canapé et puis il y a quelqu’un devant la télévision ou quelqu’un devant le téléphone, et vous lui dites : « appelle pour moi. Change la télévision et fais une recherche sur Internet ».

SIMON OK. Ce que je trouve très drôle parce qu’il n’y a vraiment aucun autre moyen de penser à la technologie vocale, sauf que tu parles quelqu’un qui est devant un ordinateur. C’est tellement un exemple simple et clair, et pour moi le seul qui est possible.

GUY Si vous avez d’autres exemples, @cestsimonetguy. C’est notre Twitter. N’hésitez pas à nous poster vos métaphores. Et donc, lors de nos précédents épisodes, on s’est aussi attelé à créer une application pour les assistants vocaux.

SIMON Oui.

GUY Donc on a pris en exemple une application que toi et moi nous avons faite qui est celle d’un disquaire qui ramène un peu l’esprit nostalgique de se faire recommander de la musique par un disquaire. Au cours de ce processus, on a aussi vu la méthodologie de projet et la méthodologie de création de produits, donc toutes les différentes étapes, et notamment les deux derniers épisodes 9 et 10, on a parlé de deux éléments clés : la distribution de son produit et la monétisation de son produit. Donc, comment faire voir son produit auprès des utilisateurs et comment essayer de gagner un peu d’argent.

SIMON Pour s’en faire d’autres.

GUY Pour pouvoir en faire d’autres. Donc aujourd’hui…

SIMON Oui ?

GUY Alors, tu me faisais justement rappeler : où devraient à peu près être les utilisateurs s’ils ont bien suivi tout le programme ?

SIMON S’ils ont tout suivi, ils devraient au moins avoir reçu un courriel d’Amazon.

GUY Au minimum.

SIMON Au minimum pour leur dire que leur skill n’a pas été accepté. Mais si tout a bien marché, ils devraient avoir un skill sur le marché puis ils devraient avoir au moins deux utilisateurs parce qu’ils nous auront envoyé un message sur Twitter pour qu’on l’essaie.

GUY Oui, @cestsimonetguy. C’est notre Twitter. Donc, n’hésitez pas ; si vous voulez deux utilisateurs gratuits, c’est l’occasion. Et du coup, donc ça, c’est l’étape vraiment importante où effectivement vous avez lancé votre produit, il est en ligne, il est disponible et c’est le moment de commencer à regarder un petit peu les données. Quand on parlait un petit peu et on préparait cet épisode, Simon m’a dit : « oui, tu parles de beaucoup de choses, mais c’est un endroit que moi je n’ai jamais vu sur mon portail ». Et du coup, donc on vous partagera dans les liens de l’application qui seront sur notre site Internet qui est simonetguy.com.

SIMON Oui.

GUY Du coup, sur notre site Internet, à l’épisode 11, on vous partagera donc une petite capture d’écran qui vous montre où accéder à vos données. La première chose que vous allez pouvoir voir dans ces données, donc vous avez tout un tas de petits graphes et plein de petits nombres. Moi, je vous dirais que vous avez deux choses sur lesquelles vous focaliser. La première, c’est le nombre d’utilisateurs. Donc ça vous donne des données où vous allez voir par jour, par semaine, donc sur différentes périodes de temps, combien d’utilisateurs vous avez eus. Pourquoi ça, c’est important ? Ça va aider par rapport aux choix que vous avez faits par rapport à votre stratégie de distribution. Si vous avez décidé de mettre une annonce à la télé, utilisé comme Simon avait parlé un influenceur qui va sur sa chaîne de diffusion promouvoir votre application, vous pouvez regarder la date exacte où c’est fait et voir l’impact. Parce qu’effectivement, si la personne vous a dit : « oui, ne vous inquiétez pas. Avec moi, dès que je dis quelque chose, c’est 1000 personnes qui viennent sur votre application », vous aurez le nombre exact.

SIMON Et c’est important de regarder ça parce que comme on en avait parlé, je pense, la semaine dernière, on n’a aucune idée d’où viennent nos utilisateurs sur Alexa. Donc c’est plus une question de synchroniser nos efforts avec les données.

GUY Oui. Donc on va vraiment regarder et c’est un bon point, ça. Justement pour pouvoir les visualiser, ce sont des données brutes. Donc vous pouvez les mettre dans un petit tableau Excel. Amazon lui-même a déjà des petits graphiques, mais si ça ne vous plaît pas trop et que vous voulez vous faire vos petits montages vous-même, téléchargez vos données puis mettez-les dans Excel et puis commencez à regarder un petit peu ce que ça donne. Ou après, si vous avez des outils beaucoup plus sympathiques, des tableaux, des sas, des trucs vraiment hyper cool, ça va aussi là-dedans.

SIMON Quelque chose d’important là-dessus : le meilleur outil, c’est l’outil que tu utilises.

GUY Oui. Même si c’est du papier.

SIMON Même si c’est du papier.

GUY Surtout si c’est du papier. L’autre point de données hyper important, c’est les données d’utilisation. Alors, qu’est-ce que c’est ? Vous allez regarder un peu ce que les gens font dans votre application. Donc, voir ce qu’ils ont demandé, où ils sont allés pour deux choses. La première : essayer d’identifier un peu et les zones qui n’ont pas trop de trafic. Donc si jamais vous avez plusieurs scénarios dans votre application et qu’il y a une question que les gens ne posent pas, il faut peut-être réfléchir à : « tiens, comment est-ce qu’on peut améliorer notre application pour donner un peu plus de trafic ? » Et la deuxième chose, c’est voir toutes les applications qui n’ont pas trouvé une intention chez vous, c’est-à-dire des choses que l’utilisateur a demandées, mais qui ont reçu un message disant que votre application ne pouvait pas les traiter. Donc, toutes ces petites phrases qui sont des phrases manquées, essayez de les regarder pour voir un petit peu ce que les gens disent et voir si ça ne peut pas vous servir pour vous mettre à jour un petit peu le langage que vous utilisez. Parfois, vous posez certaines questions, mais les gens les demandent autrement. Utilisez ça pour nourrir et faire évoluer votre application.

SIMON J’aimerais aussi ajouter que sur la plate-forme d’Amazon, tu es capable de voir le flux de l’utilisateur.

GUY Oui.

SIMON C’est que tu peux voir si quelqu’un a souvent telle conversation plus la moitié des gens quitte son skill.

GUY Oui.

SIMON Mais il y a peut-être un problème. Il y a quelque chose qui se passe là. Donc tu devrais te concentrer là-dessus.

GUY Oui. Gros point important, le flux, voir quel chemin les gens prennent. Simon n’arrêtait pas de vous parler de l’arbre et des branches, etc. Là, vous allez vraiment comprendre à quoi ça sert puisque vous allez le voir dans le réel. Donc, n’oubliez pas : acquisition. Donc combien d’utilisateurs vous avez et utilisation, donc qu’est-ce que les gens font. Et en utilisant tout ça, on peut tranquillement commencer à penser à faire évoluer un petit peu son application. Simon, tu peux nous en parler un petit peu ?

SIMON Exactement. Donc on a beaucoup de données qu’on peut utiliser pour faire évoluer notre produit. Première chose : si on est chanceux parce que ce n’est pas toutes les applications qui vont avoir des notations ou des critiques sur le marché, mais s’il y a des gens qui laissent des commentaires sur votre skill, vous pouvez regarder ce qu’ils disent sil y a des choses qu’ils aiment, s’il y a des choses qu’ils aiment un peu moins, et à partir de ça faire évoluer votre skill. C’est vraiment le meilleur mot pour décrire ce qu’on veut faire. Puis ce qui est particulièrement utile des commentaires qui vont être laissés sur le marché d’Amazon, c’est que c’est des gens que vous ne connaissez pas, des gens qui utilisent votre skill parce qu’ils pensent que c’est bon. Donc si eux ils ont des commentaires, si eux ils ont des idées, ça vaut la peine d’écouter leur rétroaction.

GUY Quelque chose…

SIMON Pardon ?

GUY Une petite note par rapport à ça. Tu ne veux pas leur parler de : toute rétroaction n’est pas bonne rétroaction parce que…

SIMON Oui. Donc c’est utile, mais aussi, dans le cas de Poop Detective, il y a deux de mes rétroactions préférées. On mettra le lien sur Twitter. Il y a une personne qui n’a vraiment pas aimé le skill. Il m’a donné une étoile puis il était comme : « je n’aime pas ça parce qu’il y a telle blague ». Puis là, l’autre personne a laissé cinq étoiles puis il dit : « j’adore ça. C’est tellement drôle parce qu’il y a cette même blague ». Donc des fois, ce n’est juste pas le public cible qui va trouver ton skill et c’est important d’écouter les gens qui comprennent ce que tu essaies de faire. Petite parenthèse : ce n’est pas possible de supprimer des commentaires qui sont laissés sur le marché. Donc, assurez-vous que l’application fonctionne bien avant de la publier parce que si vous avez une cote d’une étoile, vous êtes pas mal poigné avec ça. Quelque chose d’autre important puis ça, je le fais un peu moins. Guy, je suis sûr que tu pourras me dire…

GUY Allez. Allez, dis-le.

SIMON C’est important d’utiliser d’autres skills et voir ce qu’eux ils font et ce qui marche bien, ce que vous n’auriez même pas pensé de faire et de voir comment on peut intégrer ces choses-là dans notre propre skill. Donc, il y a beaucoup de gens super créatifs, super intelligents qui créent du contenu et c’est une question d’apprendre de la communauté vraiment.

GUY Oui.

SIMON Je dirais que ça, c’est des choses qu’on peut faire qui sont assez simples, mais qui ont quand même beaucoup de valeur, surtout une fois qu’on a un produit disponible.

GUY Oui. Donc j’aimerais vraiment continuer là-dessus où un produit disponible, c’est une grande opportunité de continuer à apprendre parce que vous avez dû le voir quand vous avez suivi le balado. Quand vous deviez tester, il faut trouver des amis qui rentrent bien dans la cible, etc. Là, vous avez un grand groupe de gens qui est disponible à partir du moment où vous avez une application en ligne et ça n’a pas besoin d’être de très nombreuses personnes, mais le peu de personnes qui ont utilisé votre application sont maintenant des gens sur lesquels vous pouvez expérimenter et comprendre un petit peu mieux comment la technologie fonctionne. Donc Simon a mentionné un point important. Il avait dit il y a très longtemps que c’est bien de comprendre les limites de la technologie, mais ce qui se fait bien. Donc n’hésitez pas regarder les autres applications qui marchent bien, soit parce qu’elles sont proches ce que vous faites ou soit parce qu’elles marchent juste très bien en général. Donc, regardez qui a le plus d’étoiles. Testez-les et vous allez voir : ils ont toujours des petits trucs qu’ils font qui marchent pas mal. N’hésitez pas vous dire : « ah, peut-être que ça marcherait aussi pour moi ». Donc vraiment, il y a toute cette notion de continuer à apprendre. Vos données sont une chose. Les revues en sont une autre. Et ce que les autres font sont la troisième. Il ne faut pas hésiter.

SIMON Et c’est gratuit, tout ça en plus.

GUY Et tout ça est disponible gratuitement. Donc il ne faut pas hésiter. C’est une nouvelle technologie. Vous avez de nouveaux types d’utilisateurs, mais c’est suffisamment accessible et il y a suffisamment de choses pour pouvoir vite mettre quelque chose en place et vivre ce moment où on essaie de comprendre. Et j’aime toujours quand même mettre un petit point de réalité : parfois, on peut se rendre compte que son hypothèse n’était pas bonne et puis les gens n’aiment pas trop l’application. Mais ce n’est pas grave. C’est l’occasion de vivre ce moment dont tout le monde parle souvent : « il faut faire le pivot », c’est-à-dire : « j’ai quelque chose qui ne marche pas et il faut que je fasse un truc pour soit le faire marcher, soit trouver la solution de pourquoi il ne marche pas ». Donc, ne pas hésiter à utiliser ces trois sources : vos données, les revues et que font les autres pour pouvoir essayer de comprendre qu’est-ce que je pourrais faire pour améliorer mon produit. Pas nécessairement pour copier, mais vraiment pour se dire : « quelles sont les clés qui font qu’eux, il y a un truc qui garde les utilisateurs ? » N’hésitez pas à lire leurs revues et à voir comment ils font les choses.

SIMON Oui.

GUY Donc cette partie-là est vraiment importante. Un deuxième gros point dont j’aimerais parler que j’ai découvert il n’y a pas longtemps, c’est la stratégie de sortie. Est-ce que tu sais ce que c’est, Simon ?

SIMON C’est drôle que tu dises que ça ne fait pas si longtemps que tu connais ça parce que je pensais que c’était toi justement qui avais dit à une rencontre de Voice Tech Global que le début de notre produit dicte sa fin. Ce n’est pas toi qui avais dit ça ? C’est toi ?

GUY C’est fort possible en plus. Alors, je ne l’avais pas vu comme donc : très probablement elle va intégrer la méthodologie parce que c’est un concept qui veut que l’on imagine ce que l’on va faire de son produit. À l’époque où j’avais dit ça, c’est parce que de la manière dont vous le concevez, la fin est presque prédictible. Donc, si vous ne testez pas ou si vous ne prenez pas le temps de comprendre les limites de la technologie quand vous faites un produit, il y a tellement de risques que son échec est presque prévisible. Mais quand vous réduisez le risque en faisant des recherches, en parlant un petit peu à quelques utilisateurs, mais du coup, vous allez réduire le risque et augmenter vos chances de réussir. Mais c’était dans ce contexte-là.

SIMON OK.

GUY Donc celui-là, c’est vraiment : mon produit est lancé, il marche. Tant mieux. Il ne marche pas, donc c’est un petit peu plus triste, mais qu’est-ce que j’en fais ? C’est vraiment réfléchir à tout ça. Et ce que j’aimerais recommander ici, c’est de vraiment y penser parce que ça vous permettra de mieux comprendre le temps que vous y dédiez et plus mettre d’engouement dans les actions nécessaires à la sortie. Donc quelle que sortie qu’on imagine, si votre application n’est pas forcément très populaire, vous n’avez pas beaucoup d’utilisateurs, n’hésitez pas à utiliser ça comme un canal de redirection vers quelque chose d’autre que vous faites qui est peut-être plus populaire. Ça sera peut-être vous-même ou éventuellement un nouveau projet dans lequel vous pouvez mettre une phrase toute simple à la fin : « vous venez d’utiliser cette application. Au fait, j’ai aussi lancé ce projet-là. N’hésitez pas à le regarder ». Et ça va vous permettre de rediriger ces utilisateurs existants que vous aviez vers ce ou ces nouveaux projets. Une autre chose aussi, c’est : si vous avez une petite base utilisateurs pas forcément forte pour générer énormément de revenus, mais très consistante, n’hésitez pas à approcher des développeurs d’applications qui ont beaucoup plus d’applications pour leur demander s’ils sont intéressés par votre communauté. Alors, il y a tout un micmac pour pouvoir leur passer ces fameux utilisateurs ou du moins vous leur donnez votre application. Mais ça, ce sont des choses que vous réglez au moment où vous faites votre transaction. Mais n’hésitez pas à avoir d’autres développeurs parce que comme on l’a dit, le nombre d’utilisateurs permet d’être d’engranger les programmes d’incitation. Et donc, il y a beaucoup de gens qui vraiment courent après ces programmes et seraient ravis d’investir un petit peu donc pour vous permettre de récupérer le travail que vous avez fait. Donc ce sont deux petites stratégies qui peuvent être utilisées.

SIMON Puis justement, comme tu dis, le travail que tu aurais fait à travers le balado, c’est vraiment juste le début.

GUY Oui.

SIMON Ça fait quand même trois mois qu’on en parle, mais c’est la base à partir de laquelle on peut faire quelque chose. Là, on a notre produit. Là, on peut faire quelque chose avec.

GUY Oui. Et en parlant d’ailleurs de ça…

SIMON En parlant de ça…

GUY C’est fini ?

SIMON C’est fini ; vous êtes diplômé. Ça y est. On a terminé. On pourrait peut-être se faire des petits diplômes. S’ils nous envoient un message à Twitter à cestsimonetguy, on pourrait, je ne sais pas, mettre leurs noms sur…

GUY Alors, on leur met une petite condition quand même ? Il faut qu’on vérifie qu’ils aient bien travaillé.

SIMON C’est vrai. Il faut vérifier les devoirs en premier. Donc si vous voulez un diplôme légitime de « Simon et Guy démystifient la technologie », envoyez-nous un lien à votre skill puis on va vérifier. On va s’assurer que vous avez vraiment tout fait, que vous avez fait votre validation, vos tests et tout ça. Et si ça marche, on va vous envoyer quelque chose.

GUY Oui. On va leur envoyer un petit truc.

SIMON Mais je pense vraiment que le vrai diplôme de tout ça, ce n’est pas l’image qu’on va envoyer, mais plutôt d’avoir appris une méthodologie qu’on peut appliquer vraiment n’importe où dans notre vie. Que ça soit la création d’un produit en technologie ou même juste au travail, comme si vous êtes fonctionnaire, je suis sûr qu’il y a plein de choses que vous pourriez appliquer qu’on a apprises durant ces trois derniers mois. Puis j’aime beaucoup que tu aies mis une emphase sur la méthodologie. Donc on n’a pas fait ça une prochaine fois. Il y avait des étapes à suivre. Depuis le début, on a toujours eu des étapes à suivre puis je pense que c’est ça qui est important à retenir. S’il y a une chose à retenir, je vais le dire. Tu me diras si tu es d’accord, Guy. S’il y a une chose à retenir de nos trois derniers mois ensemble, c’est qu’il y a des étapes qui ont été validées. On n’a pas besoin d’être particulièrement créatif, mais si on suit les étapes, à la fin, on va avoir un produit qui a vraiment du bon sens, comme quelque chose qui tient debout.

GUY Je suis d’accord. Et j’ajouterais juste : c’est vraiment indépendant de ce que l’on fait. Donc ce n’est pas juste les interfaces vocales. Mais oui, je suis d’accord : si on suit la méthodologie, au bout, il y a un produit toujours.

SIMON Et dans notre cas, vu qu’on a travaillé avec une assez nouvelle technologie…

GUY Oui.

SIMON Il n’y a pas vraiment des gens qui sont comme des maîtres. Mais il y a toi, Guy, qui est le maître de la technologie vocale, mais il n’y a pas vraiment de gens. Il y en a, mais il n’y a pas plusieurs qui travaillent depuis des décennies dans le domaine.

GUY Oui.

SIMON Donc, ça peut être complètement du nouveau pour toi. Ça fait déjà trois mois que tu travailles dans la technologie vocale, ce qui n’est pas pire comparé au reste des gens qui travaillent dans le domaine.

GUY Oui.

SIMON Donc c’est déjà les premiers pas pour développer un certain niveau d’expertise, ce qui est intéressant, je trouve, avec la technologie vocale. Donc c’est ça. J’espère que c’est des pas qui ont été super intéressants et si ça te tente, tu peux même partager ce que tu as créé, ton processus, sur un site Web dans ton portfolio, que ça soit pour une compagnie, donc si tu veux changer d’emploi, de domaine, ou même de faire du réseautage. Maintenant, tu comprends comment ça fonctionne. Tu comprends le vocabulaire. Tu connais au moins deux personnes qui travaillent dans le domaine. Donc je pense que c’est un très bon début pour faire du réseautage où tu peux dire : « salut, je m’appelle — puis là, tu te présentes. Voici ce que j’ai fait ».

GUY Oui.

SIMON Puis ça t’ajoute quand même une certaine légitimité, je pense, qui est vraiment importante. Et dans le domaine des technologies vocales, ce n’est pas tout le monde. Il y a beaucoup de gens qui sont intéressés, mais ce n’est pas tout le monde qui aura créé quelque chose.

GUY Un produit.

SIMON Je pense que c’est ça. Un produit.

GUY Oui.

SIMON Oui, excuse : un produit. Et ça, je pense que c’est important.

GUY Je suis d’accord avec toi et je pense que ça va nous amener tranquillement vers le mot de la fin où la méthodologie, même si on la masquait grandement en parlant beaucoup d’intelligence artificielle et d’interfaces vocales, la méthodologie est quand même la chose qu’on espère va vous permettre de continuer. Moi, je veux juste passer un petit message à nos entrepreneurs. C’est sûrement des choses qu’ils connaissent dans d’autres cadres. C’est une version minimale avec les différents outils. Mais comme Simon l’a dit, à cause de l’état de la technologie et de sa nouveauté à comparer à d’autres domaines, c’est un moyen de pratiquer très concrètement dans un cadre assez précis, mais suffisamment rapide pour que vous ayez quelque chose en très peu de temps. Un autre point aussi, c’est : j’espère que comme moi, ça vous inspirera à ne pas hésiter à apprendre à nouveau parce que quand moi j’arrive dans cette technologie, surtout au démarrage ici au Canada, tout était nouveau. Tout. Il n’y avait même pas de balado. Il n’y avait pratiquement rien pour aider les gens à justement comprendre. Et aujourd’hui, il y a plus de plates-formes, il y a plus de contenu. Donc il ne faut pas hésiter à s’en servir parce que comme Simon l’a dit, acquérir l’expertise spécifiquement dans ce domaine est accessible parce qu’il y a moins de gens, mais plus généralement, s’en servir comme pratique de la méthodologie est extrêmement efficace parce que le chemin entre ce que j’imagine et comment je le mets à la disposition des gens est extrêmement court. Donc vous avez moins de batailles, si ce n’est recevoir les petits e-mails de rejet que tu penses que certains ont reçus au moins un. Tu ne penses pas qu’il y en ait un qui a tout de suite reçu son e-mail d’approbation ?

SIMON S’il y a quelqu’un qui a reçu son e-mail d’approbation, ça serait la première fois que je voie ça.

GUY Sauf s’il avait déjà fait une application.

SIMON Oui. Mais même à ça. Même à ça. Envoyez-nous un message. Si ça a passé…

GUY La première fois, du premier coup.

SIMON La première fois.

GUY On sera ravis d’écouter ça sur notre Twitter, cestsimonetguy.

SIMON Les élèves auraient dépassé les maîtres.

GUY Écoute, Simon. Je pense que c’est tout pour cette semaine. Alors, deux choses. La première, quoi ? Est-ce qu’il y a des devoirs ?

SIMON Il n’y a pas de devoirs. Mais oui, il y a des devoirs. Il y a toujours des devoirs. Donc cette semaine, regardez vos données. Essayez de voir s’il y a des choses que vous pouvez… Je ne sais pas pourquoi je vouvoie toujours. Tu peux voir s’il y a quelque chose que tu peux changer, modifier, améliorer et tu peux commencer à penser à ce que tu vas faire avec ton skill. Est-ce que tu vas essayer de le monétiser ? Vas-tu juste le laisser là ? Veux-tu l’utiliser pour du réseautage ? Qu’est-ce que tu fais, une fois qu’on a terminé de te parler ?

GUY La stratégie de sortie. Alors, ma deuxième question, c’est : du coup, est-ce qu’on leur a dit qu’ils sont diplômés s’ils nous envoient un tweet avec toutes les preuves ?

SIMON Oui.

GUY Du coup, qu’est-ce qu’il y a dans l’épisode 12 ? De quoi est-ce que tu leur parles ?

SIMON On va vraiment s’amuser, je pense, la semaine prochaine. On va se parler du futur. Donc c’est quoi nos prévisions sur les opportunités dans le monde de la technologie vocale. Je sais qu’on a tous les deux des perspectives un peu différentes. Donc j’ai hâte de t’en parler.

GUY Écoute, moi aussi. Donc je te dis : on se voit la semaine prochaine.

SIMON À la semaine prochaine, Guy.

GUY Je ramène les mouchoirs à la semaine prochaine, Simon.

SIMON Parfait. Bye.

GUY Bye.

Simon et Guy

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Saison 1 : les interfaces vocales

12 : Ouverture

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Transcription

GUY Salut, Simon.

SIMON Allô, Guy. Ça va ?

GUY Tu sais bien que non.

SIMON Moi non plus. Mais pourquoi ça ne va pas ?

GUY Je ne sais pas. Je te laisse leur raconter.

SIMON Je ne sais pas si c’est la même chose pour toi, mais ça fait déjà 12 semaines qu’on se voit, qu’on parle de l’intelligence artificielle puis là après, des applications de l’intelligence artificielle, plus spécifiquement avec les interfaces vocales et on a vu ces assistants vocaux là. On s’est même développé une application, un skill pour Alexa qui était tout un processus vraiment. On a commencé par un prototype de basse fidélité où tu as vu la valeur de travailler avec le papier et le crayon.

GUY Oui. Je n’utilise plus d’ordinateur désormais.

SIMON On a fait notre test et nos validations où moi j’ai appris la valeur de passer un peu de temps à s’assurer que ce qu’on fait est utile et que ça marche de la manière dont on pense que ça allait marcher. Ensuite, on a fait notre prototype de haute fidélité, c’est-à-dire quelque chose avec Voiceflow où c’est avec la technologie. Puis là, finalement, on a distribué notre skill. C’est probablement disponible sur notre marché d’Amazon et on a peut-être même commencé à se faire un peu d’argent avec notre skill. Donc c’est pas mal ça. On a vu tout le cycle de vie d’un produit puis là, c’est fini. On a fini notre aventure.

GUY Oui, donc ça fait beaucoup et merci pour le récapitulatif. Tu disais la semaine dernière que certains avaient dû recevoir quelques e-mails de Roger. J’espère que pour la plupart, ceux qui ont réussi à suivre toutes ces étapes et ont distribué leurs produits, il est aujourd’hui disponible sur les plates-formes. Alors, on s’est dit : pour ce qui ont écouté un petit peu notre balado et qui se demandent : « tiens, au final, vers où je dois aller ? Quelles sont un petit peu les choses à regarder », on s’est dit que ça serait pas mal de vous parler de deux choses. La première, c’est des choses qui commencent à être en place à assez grande échelle ici en Amérique du Nord et puis la deuxième, un petit peu les grands thèmes de demain, et enfin, parler un petit peu des gros challenges qu’il faudra affronter avec l’évolution de cette technologie. Donc on va commencer un petit peu par ce qui se fait en ce moment. Donc une des choses qu’on a remarquées ici, l’un des domaines les plus actifs dans l’industrie au niveau des interfaces vocales, c’est la santé. Donc ça a été l’un des premiers. Ils ont fait quelques applications. Donc il y a eu des choses qui sont plutôt pratiques. Je pense que tu me donneras ton opinion, toi qui es un petit peu dans le domaine de la santé. Le premier truc que j’avais vu qui marchait plutôt pas mal, c’étaient des systèmes d’information pour les patients. Donc c’était un petit assistant qui aide pour les enfants qui ont souvent des questions quand ils sont à l’hôpital, aux urgences ou quand ils doivent aller chez le docteur. Ils peuvent utiliser cette petite application pour poster les questions qui concernent santé : « oui, comment ça marche, un rhume », etc. Donc c’est un système qui a été mis en place par un hôpital à Boston, donc très réputé pour sa recherche dans la santé et qui a juste mis sa base de données à disposition pour permettre aux gens de poser de petites questions et qui permet d’avoir de petites réponses quand on est curieux sur tout ce qui entoure l’expérience à l’hôpital et ce que l’on fait par rapport aux petites maladies. Qu’est-ce que tu penses de ça ?

SIMON Je pense que cette application-là, c’est quand même assez pratique. C’est juste le partage de l’information qui évite d’alourdir la charge sur les docteurs puis sur le personnel.

GUY Oui. Qui sont les premiers récipients de ces questions. Le deuxième gros sujet, c’est la communication patients et proches pour réduire l’isolation. Donc, imaginez des personnes âgées en maison de retraite ou des patients qui sont isolés. Du coup, ces systèmes permettent facilement de rentrer assez facilement en communication avec un ou plusieurs proches et de manière assez naturelle, donc sans avoir à faire plusieurs actions. C’est juste : « appelle mes proches, appelle un proches » et eux sont tout de suite mis en contact. Et l’équivalent dans l’autre sens, surtout pour les plus jeunes : « appelle grand-père ». Donc ils n’ont pas besoin de connaître tout le système d’appeler l’hôpital ou de demander aux parents. Ils ont un petit appareil qui leur permet de faire ça. Qu’est-ce que t’en penses ?

SIMON Je pense que c’est vraiment super parce que ça démontre vraiment l’exemple dont on avait parlé la semaine dernière que c’est presque comme s’il y avait quelqu’un devant un ordinateur. Donc si on est capable d’aider les gens, ils seraient moins portés à utiliser la technologie. Si on est capable de leur démontrer que la technologie est accessible parce que c’est juste une question de parler à ton enceinte connectée, ça rend toutes les merveilles de la technologie beaucoup plus accessibles pour des gens qui seraient exclus des bienfaits.

GUY C’est l’un des gros retours parce que ça a été testé pour les seniors en maison de retraite. C’était leur retour. Ils sont contents de pouvoir contribuer et interagir. Un autre sujet sympathique, c’est donc que tout ce qui est hôtellerie. Donc la première grosse expérimentation, donc Amazon avait eu beaucoup de communications. C’était pour les hôtes d’Airbnb qui peuvent désormais facilement créer une petite application avec un assistant vocal qui va permettre de répondre à toutes les questions pour les futurs locataires, donc qui permet soit d’être un guide virtuel — « où sont les toilettes ? Où sont toutes ces petites informations ? » — ou toutes les questions pratiques — « où est-ce que je laisse les clés ? Où est-ce que je dépose ceci ? Qui est-ce que qui je peux contacter s’il y a un souci », etc. ? Donc plutôt que d’envoyer toujours des messages à l’hôte où parfois les communications sont parfois compliquées, une grande partie des questions peut être posée. Moi, j’ai déjà eu l’exemple : « quand est-ce qu’on sort les poubelles » parce qu’on devait sortir les poubelles. Elles devaient être ramassées. « Quand est-ce qu’on sort les poubelles et où est-ce qu’on les met ? ». Donc toute cette information peut être disponible à portée d’une question. L’autre grand système où j’ai vu vraiment un déploiement très large, c’est dans les hôtels Marriott. Donc je ne sais pas si c’est fait partout, mais désormais, lorsque vous arrivez donc à l’entrée de l’hôtel, vous avez déjà un premier guide d’information. Et lorsque vous arrivez dans la chambre, vous avez un petit appareil qui vous permet rapidement d’interagir avec toute la pièce, les lumières, etc., parce que chaque fois que vous arrivez, « où est la lumière » ou de petites choses comme ça. Donc vous avez rapidement une commande vocale qui vous permet de faire ces petites choses et vous avez aussi des raccourcis vocaux pour demander des choses à l’entrée de… au front desk. Je ne sais pas du tout comment je pourrais dire.

SIMON À la réception ?

GUY À la réception. Excellent.

SIMON Guy !

GUY Il y a aussi de petits systèmes pour interagir avec la réception. Bien évidemment, ça, ça fera partie d’une de nos questions pour les grands enjeux et ce qui se passe avec toutes ces informations que l’on donne. Une petite note que je précise rapidement : pour certains de ces usages, les sociétés ont utilisé des intégrations spécifiques qui n’utilisent pas les enceintes classiques que vous avez forcément, vous et moi. Ils ont leurs propres enceintes.

SIMON Ah oui ?

GUY Oui.

SIMON Je ne savais pas.

GUY Elles sont gérées pas Alexa pour business. Donc c’est un système un petit peu différent. Le petit dernier qui marche vraiment bien, c’est les actualités éclair, donc les nouvelles brèves, 30 minutes à l’audio sur de petits sujets. Donc les grands organes de presse ici en Amérique du Nord en sont devenus très friands et les gens aussi parce que c’est 30 secondes d’audio qui s’enchaînent et qui vous permettent d’avoir une vision de l’actualité. Et comme c’est condensé, croyez-moi, ils vont vraiment à l’essentiel et apprennent justement à être beaucoup plus efficaces. Donc voilà.

SIMON Ça, je les utilise beaucoup, les articles.

GUY Tu vois ? Tu utilises les assistants vocaux. Tu as dit que tu ne les utilises pas, mais si. Mais tu les utilises.

SIMON C’est presque comme mes grands-parents quand ils faisaient la vaisselle. Ils allumaient toujours la radio et c’est comme ça que je l’utilise : je fais la vaisselle puis j’ai mes actus éclair où j’ai Radio Canada, même RFI, Radio France Afrique, je pense.

GUY Internationale.

SIMON Internationale. Radio France Internationale Afrique et des nouvelles de la Corée. Fait que ça me permet d’avoir vraiment comme un aperçu mondial. J’aime beaucoup ça.

GUY On a un bon utilisateur. Donc ça, c’est les gros sujets du moment. Et puis Simon, je te laisse parler un petit peu des sujets de demain.

SIMON De demain. Donc on a le clonage de la voix qui est quelque chose de particulier. Ça permet de prendre la voix des gens et créer du contenu automatiquement à partir de leur voix. Donc ce serait presque comme si dans 20 ans, quand on est un peu plus vieux, on se dit : « j’aimerais enregistrer un autre épisode », mais nos voix ont changé. Donc, avec la technologie du clonage de la voix, on serait capable de créer un épisode qui sonne comme nous tout de suite sans que ça soit vraiment nous qui soyons les animateurs. Et peux-tu penser à des applications plus pratiques pour ça ?

GUY Alors, la plus grosse thématique en ce moment, c’est celle de faire face à ceux qui ne peuvent pas avoir des acteurs. Donc les acteurs prêtent souvent leurs voix pour des marques, etc. Vous vous imaginez tous : si je vous dis Nescafé, vous aurez quelqu’un en tête. L’idée : les marques se recherchent une voix qu’ils peuvent prendre, cloner et s’en servir pour créer tous les messages qu’ils souhaitent et que cette voix soit un peu intemporelle. Donc c’est le cas d’utilisation en ce moment et c’est une bonne note d’ailleurs. On peut partager le nom de quelques sociétés ici qui se sont penché sur le sujet...

SIMON Oui.

GUY Sur notre Twitter.

SIMON C’est ça. C’est quoi, notre Twitter ?

GUY C’est Simon et Guy. @cestsimonetguy.

SIMON Exactement. Donc il y a le clonage de la voix et il y a aussi les émotions, ce qui est particulier parce que comme on l’a vu à notre premier épisode, l’intelligence artificielle en gros, c’est : on met juste un paquet de données puis on sort des corrélations. Et avec notre voix, on est capable de mettre un paquet de données vocales où les gens sont tristes, contents, surpris. Puis on demande à notre système : « dis-moi si la voix est triste ou heureuse » et à partir de cette base-là, on peut analyser les émotions de l’utilisateur. Donc d’une manière, c’est comme si notre assistant vocal nous comprend. Je ne suis pas tout à fait d’accord parce que c’est une corrélation. Donc ça ne comprends pas vraiment les raisons fondamentales émotionnelles. Mais Guy, c’est toi qui m’as fait comprendre qu’à partir de ça, on peut ajuster la réponse de notre assistant en lien avec les émotions de l’utilisateur. Donc si quelqu’un est pressé, il demande : « mets un chronomètre pour 10 minutes ». Au lieu d’être super heureux puis dire : « je mets ton chronomètre », on peut répondre d’une manière qui est plus réciproque aux émotions de la personne. Donc ça, c’est intéressant et ça rend aussi l’interaction avec l’assistant vocal plus humain, on pourrait dire.

GUY Oui.

SIMON Mais avec ça, je pense qu’il y a le défi de : est-ce qu’on veut que nos assistants aient des émotions ? Est-ce qu’on veut que si on demande à notre compte bancaire combien d’argent on a que ça dise : « ah, je suis désolé de te l’apprendre, mais tu as juste 5 $ ». Je ne suis pas convaincu. Peut-être. Non, on va voir. On va voir. Ce n’est pas nécessairement une application de demain, mais un effet des interfaces vocales. C’est qu’on est en train de créer un monde où on a moins d’interactions physiques. Donc Guy, toi, je sais que ça doit faire des années que tu n’as pas touché à un interrupteur. Tu dis juste à tes lumières de s’allumer ou s’éteindre. Et qu’est-ce qui se passe à notre relation avec le monde qui nous entoure quand on n’a plus besoin de toucher, quand on existe presqu’en parallèle ? Je ne sais pas.

SIMON Moi non plus. Je me demande toujours ce que ça va advenir. Après, moi je me demande toujours : on passe moins de temps à faire quelque chose. On en passera peut-être plus à faire autre chose. Donc je me dis : « aujourd’hui, comme je sais que je gagne du temps pour allumer ma lumière, etc., je passe plus de temps à faire certaines choses ». Donc je vois souvent ces choses-là comme un gain de temps. Après, bon, il y a toujours des débats sur pourquoi on gagne du temps, etc., mais moi je le vois comme il y a cette espèce de balance naturelle où si on ne fait pas quelque chose, quelque part, on fera plus autre chose. Donc c’est comme ça que je l’imagine, mais c’est pour ça qu’on parle de comment les choses se feront demain. C’est le problème que toi, auditeur qui nous écoute, tu as résolu qui va faire que les gens passent plus de temps à faire autre chose. La réponse dépend de ce qu’on crée.

SIMON Je trouve cette question-là tellement intéressante, surtout dans le monde où on se trouve tout de suite où on dit : « Mais tu sais, Guy, c’était toi la dernière personne que j’ai vue en vrai quand on a enregistré nos épisodes il y a quelques mois ». Donc dans un monde où on ne se voit plus, dans notre monde tout de suite. Je suis sûr que le contexte aura changé peut-être, j’espère, quand tu écouteras l’épisode. Mais si on va vers un monde où on ne voit pas des gens, on ne touche pas des choses, je ne sais pas. Je ne sais pas. Il y a quelque chose qui va changer. Je pense qu’il y a quelque chose qui va nous changer d’un point de vue fondamental et je suis sûr que dans 10 ans, il y aura des chercheurs et chercheuses qui vont trouver notre épisode et puis, ils vont dire : « Simon, il le savait ! Il a essayé de nous avertir ».

GUY On verra. Mais avant d’en arriver là, je pense qu’il y a un sujet qui est assez important. Donc pour ceux qui vont essayer d’aller un petit peu plus en profondeur, on voulait partager avec vous les grands défis, peu importe le positionnement que vous avez, si vous restez au niveau des applications ou si vous allez vers étendre la technologie et la plate-forme. Et parmi les grands défis, on a plusieurs thèmes. On va essayer de les prendre un par un.

SIMON Oui.

GUY C’est assez ouvert. Alors, le premier, les données privées. Quels sont les grands défis que toi tu vois, Simon ?

SIMON Donc par rapport aux données privées, on ne peut pas se le cacher que les enceintes connectées, c’est un micro qui nous enregistre toujours, mais qui nous répond parfois. Donc tout ce qu’on dit, il y a le risque qu’il y a quelqu’un qui l’écoute, mais je ne dis pas que c’est une personne. Ce qu’on dit va comme dans une banque de données quelque part puis soit ça aide un modèle d’intelligence artificielle ou s’il y a quelqu’un qui peut l’acheter pour nous vendre des choses. Donc à qui appartiennent ces données ? Est-ce que nous sommes propriétaires de nos propres données ? Est-ce que quelqu’un pourrait écouter ce qu’on est en train de dire tout de suite puis il n’aurait pas besoin de nous demander pour nous écouter ? Je pense que c’est ces enjeux-là, de toujours avoir des micros autour de nous.

GUY Oui. Les données privées s’étendent là où avant on avait des appareils. Ils étaient quand même les téléphones, etc. Là, c’est un petit peu différent. Il s’agit de notre voix.

SIMON Oui.

GUY Et on ne se rend pas compte, mais on peut être amené à parler quand même beaucoup et tous ces micros qui capturent tout ça, qu’est-ce qu’on en fait ?

SIMON Puis quelque chose d’autre d’encore plus poussé avec les données privées, ça serait : donc on sait qu’on est capables d’analyser la voix et de déterminer si une telle personne a un pourcentage d’avoir un déclin cognitif ou quelque chose comme ça.

Donc si on parle toujours autour de notre enceinte connectée et qu’à partir de ça ils sont capables de dire : « cette personne-là a un taux un peu plus probable d’avoir l’Alzheimer par exemple », là, est-ce que ça pourrait avoir un effet sur nos taux d’assurance ou des choses comme ça ? Est-ce qu’il y a une limite où les grandes compagnies nous connaissent plus que nous nous connaissons parce qu’elles nous écoutent toujours ? Qu’en penses-tu ?

GUY C’est difficile. Ma réponse à tout ça est souvent : il va falloir faire confiance à cette plate-forme ; pas aveuglément. Il va falloir leur demander d’être transparent et de continuer à offrir les mécanismes qu’ils ont déjà mis en place pour que vous puissiez effacer vos enregistrements, pour que vous puissiez voir ce qui a été enregistré. Il faut continuer à pousser parce que c’est le meilleur contrepoids des utilisateurs. Mais on reste à la merci de leur bienveillance. Quand bien même vous effacez des données, est-ce que ça va changer quelque chose ? Ça reste une question.

SIMON Donc le…

GUY Vas-y, je t’en prie.

SIMON C’est quoi, le défi en lien aux biais ?

GUY Le biais. Les biais.

SIMON Oui, les biais.

GUY Je dirais qu’il y en a beaucoup, mais il y en a deux grands et pour ceux qui nous ont suivis, vous avez dû entendre notre diatribe, Simon et moi, pour la sauvegarde des francophones, mais une ouverture vers la sauvegarde de tous ceux qui ont des dialectes ou des langues qu’ils partagent au sein d’un groupe. Ne pas hésiter à faire en sorte qu’elles émergent. Je ne sais pas, Simon. On va faire tous ces contenus dans les deux langues à partir de maintenant. Moi aussi. Peut-être.

SIMON Peut-être. Peut-être avec le clonage de la voix on pourrait faire facilement du contenu dans les deux langues.

GUY Ça, ça serait pas mal, tiens. Mais donc le premier : le biais des accents. Donc bien évidemment, tu l’expliques souvent hyper bien. Ces technologies sont développées dans des zones assez spécifiques et en Californie majoritairement. Et les banques de données auxquelles ils ont accès sous-représentent beaucoup les populations racialisées. Donc toutes les populations en minorité qui ne peuvent pas mettre autant de contenu à disposition sont clairement surreprésentées. Donc ça impacte la compréhension des accents. On ne peut pas parler parce que l’application ne nous comprend pas. Ça représente aussi les informations parce que comme on ne met pas à jour suffisamment d’informations concernant les spécificités d’une communauté, lorsqu’on nous pose des questions, ces nuances ne sont pas présentées parce que les sources d’information principales seraient peut-être éventuellement Wikipédia. Donc vraiment deux gros soucis dus à la sous-représentativité dans les données. Et vraiment, retournez à l’épisode 2 pour bien comprendre l’impact d’avoir beaucoup de données diversifiées. C’est important de prendre en compte le biais soi-même et de faire en sorte de ne pas introduire le biais quand vous construisez vos applications autant que possible.

SIMON Oui. Mais un peu en lien avec presque la centralisation de l’information…

GUY Oui.

SIMON Il y a la standardisation de la communication. Donc ça, c’est un biais qui est, je pense, moins discuté que les autres qu’on vient de voir.

GUY Oui.

SIMON Tu sais, quand on cherche quelque chose dans Google, on l’écrit d’une manière. On ne l’écrit pas comme on demanderait à une vraie personne. On utilise des mots d’une telle manière ; ce n’est pas naturel et tout le monde écrit de cette manière-là dans Google. Donc, qu’est-ce qui arrive quand dans notre maison on a quelque chose, notre enceinte connectée, qui nous force à lui parler d’une manière standardisée, qui nous force à parler de la manière qui n’est pas naturelle et qu’on interagit avec cette chose-là tous les jours ? Est-ce que ça élimine ce qui rend notre accent, notre français ou anglais uniques ? Je ne sais pas. Qu’est-ce que tu en penses ?

GUY C’est pour moi le moins discuté, mais le plus gros challenge où effectivement, une grande partie de ces systèmes peut s’améliorer grâce aux nuances, mais l’humain en tout cas lui aura une tendance, si les systèmes ne sont pas adaptés, à ne pas travailler pour dire : « je veux que ces nuances soient prises en compte ». L’humain lui va s’ajuster et dire : « je vais juste parler comme le système le comprend » et c’est dangereux. C’est dangereux parce qu’on perd les nuances, on perd ses spécificités et du coup, malheureusement, on perd un petit peu l’unicité des différents individus. Donc je pense encore une fois, les personnes qui nous écoutent, que vous avez cette capacité, surtout sur ces éléments-là comme c’est nouveaux, d’influencer ça. Parce que si vos systèmes prennent en compte les nuances, font attention aux nuances et arrivent à inclure un maximum de personnes, vous aidez à résoudre ce souci-là. Mais si vous ne faites pas les petits ajustements et que vous laissez votre système : « mais je ne te comprends pas, donc tu ne peux pas m’utiliser », ça crée cette standardisation où tout le monde va parler pareil ou va réexclure des gens alors que la voix est essentielle pour permettre d’en réinclure.

SIMON Tout à fait. Tout à fait. Et sur cette note qui est un peu négative, on va changer de ton, quelque chose de plus positif.

GUY Oui.

SIMON On a nos remerciements.

GUY Mais oui. Donc c’est le moment. Un grand merci à ceux qui nous ont écoutés et ceux qui sont allés au bout, et bien évidemment ceux qui ont réussi à nous partager leurs liens pour leurs applications.

SIMON Oui.

GUY Donc on espère que cette méthodologie vous aura apporté autant que nous on y a mis beaucoup de cœur à vous la transmettre parce qu’on pense que c’est important et puis nous l’avons utilisée tous les deux. Moi personnellement, un gros et grand merci à Simon…

SIMON Merci, Guy.

GUY Qui m’a ramené à une vraie organisation et m’a refait prendre un petit carnet et un stylo. Alors, je n’ai rien écrit dedans, mais j’ai le carnet, alors pour pouvoir écrire et tu m’as fait voir l’aventure d’un côté très pratique et je suis content parce que tu n’en as pas parlé trop du côté technologique. Donc je voulais vraiment te remercier puisque tu as une vraie approche humaine face à la technologie qui est bon pour la discussion et bon pour l’apprentissage.

SIMON Merci.

GUY Et un grand merci à ceux qui nous écoutent, donc ma conjointe et à ma famille, ma conjointe principalement pour avoir fait le silence total pour nous permettre d’enregistrer et à ma famille pour un soutien indéfectible même s’ils ne comprenaient pas l’intelligence artificielle au début.

SIMON Moi, j’aimerais premièrement te remercier, Guy. J’ai vraiment apprécié notre aventure. Ça fait des mois qu’on travaille là-dessus puis je suis vraiment fier de ce qu’on a fait. Et moi, j’ai vraiment appris de tout ça. Il y a beaucoup de choses que je pense que je vais garder en tête comme tester puis des choses comme ça. C’est ça. En gros, merci, Guy. Merci à ma conjointe.

GUY De rien.

SIMON Et merci à ma famille qui a sûrement écouté tous les 12 épisodes. Donc c’est ça. Est-ce qu’on va se revoir ? Est-ce que c’est la fin pour « Simon et Guy » ?

GUY Oui. Tu peux leur dire.

SIMON OK. Donc on va fort probablement avoir la saison 2 de « Simon et Guy démystifient la technologie » où on va parler des gros jeux de données.

GUY Donc oui, on vous revoit bientôt en espérant avoir plein de nouveaux produits qui sortiront à la fin de notre balado. Simon ?

SIMON Guy ?

GUY Pas à la semaine prochaine — pardon. À la prochaine.

SIMON À la prochaine.

GUY À la prochaine, Simon.

SIMON À la prochaine, Guy. Bye.

GUY Bye.